La Colombie n’aime pas Sarkozy

Humberto de la Calle, ancien vice-président libéral, critique l’ingérence de Nicolas sarkozy dans les affaires de son pays, dans une tribune du journal El Espectador.

Rappelant l’assassinat des onze députés, morts au cours de tirs croisés avec un groupe militaire non identifié d’après les FARC (alors que l’armée colombienne nie avoir effectué toute opération pour les sauver), il fait part des divergences internes sur la gestion de cette crise tout en demandant le soutien de la population. Il explique pourquoi le gouvernement ne peut accéder à la demande des FARC surtout en regard de la situation actuelle.

Le conflit prenant une dimension internationale, il émet de vive critique envers Nicolas Sarkozy. Celui-ci aurait demandé au président Alvaro Uribe la libération de Rodrigo Granda dans le but évident de négocier un échange. Humberto de la Calle estime que le ministre des Affaires étrangères français a émis un communiqué inacceptable et totalement déplacé, qui condamnait tout sauvetage militaire sans avoir cherché à connaître la position du gouvernement colombien donnant crédit au communiqué des FARC.

"Nous apprécions l’intérêt des pays amis, mais avec des amis comme ça…"

Lancé, l’ancien vice-président ne retient plus sa plume :

"D'ailleurs, il n'y a toujours pas d'explication à l'attitude de M. Sarkozy. Il appartient à la droite française, celle-là même qui a fait preuve d'une dureté extrême avec les immigrés, et pourtant il décide de tendre une main généreuse à un groupe terroriste et de faire libérer Granda. Il y a là une contradiction évidente qu'on ne peut expliquer que par le désir proverbial qu'ont de nombreux Européens de laver leur mauvaise conscience en adoptant des positions de gauche à l'extérieur, tout en poursuivant à l'intérieur une politique de droite sans concessions.

Si le président Sarkozy voulait bien s'effacer, cela nous ferait le plus grand bien et nous permettrait de retrouver l'autonomie nécessaire pour gérer nos affaires intérieures."

Samedi soir (30 juin), le président Alvaro Uribe accuse la France, l’Espagne et la Suisse d’irrespect envers la Colombie, en des termes très virulents. Lors d’un communiqué commun, les délégués européens recommandent de faire appel à une commission d’enquête internationale pour enquêter sur la mort des otages.
Insulté le président réplique :

"Nous ne pouvons pas accepter que ces 3 délégués prétendent amener en Colombie une commission d'enquête de droit international pour des états en guerre. Ces trois messieurs oublient que nous ne sommes pas en état de guerre, mais un peuple démocratique victime du terrorisme"

D’après un article de Courrier International et les infos du jour

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