KARACHIGATE: une voie sans issue?

 

Vivre pour la vérité (A.CAMUS, La peste), devant ce mal qui ronge notre société, la corruption.

 

 

Le dernier rebondissement de l’affaire KARACHI révèle le rôle probable de Mr Nicolas BAZIRE, l’ami du Président et ex-directeur de cabinet de Mr Édouard BALLADUR, dans le montage du contrat franco-pakistanais à l’origine de l’attentat ayant fait onze victimes françaises.
Il s’agit, certes, d’un avancement important dans l’enquête des juges TREVIDIC et VANRUYMBECKE qui pourrait apporter d’autres éclaircissements aux deux dossiers.

Il serait également tout aussi intéressant de se pencher sur l’intervention de la SOFRESA et de la SOFREMI, sous tutelle du ministre de l’intérieur, Charles PASQUA (1993-1995).
Cette même SOFREMI qui était en amont du montage financier du contrat de la DCN et dont le commissaire du gouvernement de 1993 à 1999, est l’actuel directeur-adjoint du cabinet de MAM (voir article «Michèle ALLIOT-MARIE: qui êtes-vous madame la Ministre?» Paru dans lepost).
Plus étonnant et frustrant, le refus de la Ministre à ce que les membres de son cabinet soient entendus par les magistrats. Une obstruction à la justice inacceptable. Mais y aurait-il quelques raisons inavouables encore?
Cette société d’économie mixte spécialisée dans la vente internationale de matériel de sécurité apparaît aussi dans d’autres fumeuses affaires qui valurent les condamnations de Pierre FALCONE, Pierre-Philippe PASQUA et Charles PASQUA.
Reste à savoir si le Ministre de l’intérieur (PASQUA), le Ministre de la Défense (LEOTARD), le Premier Ministre (BALLADUR) et enfin son chef de cabinet (BAZIRE) ignoraient les activités de celle-ci.

Cela paraît difficile à croire.

D’ailleurs les commissions et autres retro-commissions étaient pratiques dans certains marchés du Ministère de l’intérieur. Il n’était pas rare de constater que des prestataires (Carlson Wagon Lit) y reversaient une partie de leurs bénéfices à l’époque où le commissaire du gouvernement y exerçait les fonctions de DEPAFI (services financiers).

Après les familles des victimes, les françaises et les français ont droit à la vérité et les coupables et responsables doivent répondre de leurs actes comme tout citoyen. La justice ne doit pas se laisser embourber dans la procédure par les effets pervers de considérations politiciennes.