Petits arrangements entre amis : les organisateurs des Jeux Olympiques de Londres font soumissionner diverses compagnies de sécurité afin d’assurer la surveillance des rencontres. G4S présente une offre à 7,3 millions de livres… Puis les organisateurs lui octroient 60 millions… Puis G4S ne remplit pas ses obligations. Allez, peu importe, le consommateur (via la publicité des JO), et le contribuable britannique paieront.

Total fiasco. Malgré le renfort tout aussi imprévu qu’impromptu de 3 500 soldats, gradés et officiers du gouvernement de Sa Très Gracieuse Majesté qui exonérera sans doute les organisateurs des JO de compenser leurs soldes, la sécurité des athlètes et des spectateurs ou simples visiteurs des Jeux de Londres restera mal assurée.

La sécurité devait reposer sur des policiers, quelques spécialistes des forces armées, et les gardes privés de la société G4S. Laquelle a certes recruté, mais pour un montant plus de dix fois inférieur à ce qu’elle devrait toucher. Pour grossir ses rangs sur les terrains, elle a recruté… des lycéens, rétribués moins que des femmes de ménage.

Au départ, G4S soumissionne pour 7,3 millions. Puis elle convainc (peut-être des convaincus d’avance, car tel est l’univers du sport professionnel) qu’il lui faut renforcer ses effectifs.
Et hop, la facture monte à 60 millions… et G4S embauche des ados, 3 300, qu’elle doit convenir qu’elle n’arrive pas à former correctement en temps voulu.

Mais elle les facture au prix fort. 2,8 millions de payes en supplément pour 10 400 recrues de mieux génèrent un profit de plus de 50 millions. Et dans ce nombre, il faut inclure des volontaires bénévoles qui viendront patrouiller pour la beauté du geste (et quelques rafraîchissement, plus le sentiment d’avoir « participé » de moins loin que des téléspectateurs).

Au passage, ses malheureux actionnaires, souffrant de la réputation ternie de  la compagnie, ont vu pour 200 millions s’envoler le montant de leurs actions. C’est bien : la compagnie pourra sans doute les racheter à meilleur prix. Ou peut-être pas. Je ne sais s’il y a des compétitions de parachutistes dorés aux JO, mais on connaît d’avance les champions dans ce cas.

Bah, le gouvernement britannique ou des collectivités préfèrent payer G4S que d’embaucher des policiers ou des gardiens de prison… ce qui ouvre des perspectives de postes ultérieurs à la direction de la compagnie.

Reste qu’un ancien policier, qui avait été pré-embauché, déclare à présent que G4S lui a octroyé un passe magnétique et qu’il aurait pu en être de même s’il avait été un quidam fournissant de faux documents. Ce qui fait tache, rapporte le Daily Mail.

Pourtant, la sécurité sera tatillonne : les porteurs de maillots arborant la célèbre photo de Che Guevara seront refoulés, on ne pourra prendre des photos qu’avec un téléphone portable, et aucun rafraîchissement importé ne sera toléré (il faut bien que les sponsors vendent des sodas ou des thés et cafés). Attention, pas propos ou de jeux de mots douteux sur Facebook : ses employés filtreront vos messages, collaboreront avec la police et vous risquez l’arrestation.

Les visiteurs se rattraperont en prenant des photos de batteries antimissiles, déployées aux abords ou sur les toits d’immeubles.
C’est cela aussi, la fête mondiale du sport… ou plutôt du pognon.