Je râle toujours (chapitre 2)

Je me faisais cette réflexion à propos de la campagne présidentielle. Elle ne fait pas beaucoup de vagues, somme toute, noyée qu’elle est dans le magma des mauvaises nouvelles économiques. Ça amuse une Morano ou un Copé (mais c’est leur boulot, les boules puantes), mais nous, citoyens : ça ne nous fait pas rire.

Quel que soit le candidat, on nous annonce que la rigueur sera à la mode cette saison, que voulez-vous que l’on se dise d’autre que « bon, les jeux sont faits ». Alors, après, on vote par habitude, par dépit, voire on ne vote pas, mais certainement pas en espérant un changement ou un sursaut qui, du reste, même s’il a toujours été promis, n’est jamais venu.

Certains évoquent le fait qu’enfin, le principe de réalité prévaut en politique, la sagesse voulant que l’on ne promette rien que l’on ne puisse tenir. Le principe de réalité voudrait donc que l’on n’aille pas non plus voter pour des gens incapables de faire quoi que ce soit, si les choses sont décidés et se passent ailleurs…

J’ai même eu la surprise d’entendre un journaliste sérieux (de droite, donc, probablement) annoncer que la seule personnalité capable d’accompagner les français en ces temps durs serait Nicolas Sarkozy car, lui, il a la « poigne ». Tiens donc, et si on faisait comme les Grecs (ceux d’avant, pas d’aujourd’hui !) qui élisaient en temps de guerre un tyran pour les conduire ?

Qu’est-ce-qu’on entend comme foutaise ces temps-ci… Pas étonnant que ce qui prévaut, c’est le désenchantement. Heureusement qu’après-guerre, alors que l’Europe et la France étaient complètement démolies, sans ressources, les gens ne se sont pas laissés aller. Il fallait reconstruire. Travailler dur, peut-être, mais œuvrer à la reconstruction.

Et là, nous dit quoi ? Qu’il va falloir travailler dur, mais…  et la reconstruction ??? Qui en parle ? C’est énorme tout de même, ne bosser que pour rembourser un crédit qui nous permettra de repartir à fond les ballons dans un système qui n’arrête pas de dévaster le monde.

Et encore, on parle de rembourser le crédit, mais de travailler,ça, on n’en parle que du bout des lèvres. Forcément, on voudrait réaliser le tour de force de faire des efforts sans avoir le travail nécessaire pour le faire. De mieux en mieux, quoi.

Et puis, c’est agaçant, enfin !! Pourquoi les gens qui prônent systématiquement la rigueur, les efforts, l’acceptation d’un certain nombre de choses inacceptables sont exactement les mêmes qui ne subiront pas de plein fouet cette crise ? Il y a là une vérité qui m’échappe…

Quant aux candidats, vous les voyez, vous ? Je les trouve tous, enfin, la plupart, d’une rondeur tellement lisse (à part un qui lui, est totalement, définitivement et désespérement anguleux) que l’on croirait qu’ils n’existent pas, professant les mêmes théories du « serrez-vous la ceinture » avec de subtiles variantes certes, histoire quand même de colorer un peu politiquement leur discours. Avoir exactement le même programme, ça ferait vraiment trop désordre.

Vous savez quoi ? Plus personne n’y croit, plus personne ne croit aux fariboles. A titre perso, je n’écoute même plus les quelques rares émissions à thèmes politiques et économiques tellement le matraquage est présent partout.

Vous me direz, c’est facile de critiquer. Je vous dirais : « oui, c’est vrai, mais je n’ai pas choisi de représenter la nation, moi ! ».

Pas bien mobilisateur, tout ça, hein ?

 

 

3 réflexions sur « Je râle toujours (chapitre 2) »

  1. Je me pose les mêmes questions que vous DECOUVERTES63, et je m’étonne fortement de voir que depuis la très sérieuse alerte de 2008, rien, strictement rien n’a été modifié pour contenir l’hémorragie. Au contraire, j’ai le sentiment que dans le genre, ils (elles) font encore plus qu’en 2008.

    Bien sûr, les montants exorbitants annoncés concernent de l’argent essentiellement virtuel, ce qui relativise tout.
    Alors faut-il en conclure qu’on est en train de jouer la planète au monopoly ?

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