J’ai 15 ans et je vais mettre fin à mes jours !

 

J’ai 15 ans, et je ne me sens plus à ma place dans ce monde.

Je ne trouve personne pensant comme moi, on ne m’aime pas comme je suis, pour ce que je suis!

 

Je n’ai qu’une idée en tête, vivre ma vie!

j’aimerai avoir un enfant, à moi!

J’aimerai être maman et donner tout ce que je peux à ce bébé à naître!

J’aimerai juste qu’on me fasse confiance et qu’on me fiche la paix!

 

J’aimerai qu’on arrête de me regarder comme une bête curieuse, je ne suis pas la seule à avoir cette envie, ce désir, mais nous sommes des irresponsables pour les gens bien pensant !

 

Je voudrais vivre pour moi, aimer, pour moi et pour lui…

Son père? Qu’il m’acompagne ou non, où est le problème? Mon bébé sera heureux, je lui donnerai tout ce dont il aura besoin!

Je serai à la fois son père et sa mère, si le papa ne me suit pas dans l’aventure des parents!

Quel manque? Non, ce ne sera pas pareil que pour moi, car moi, je serai là pour lui ou pour elle! Moi, j’étais en nourrice depuis mon plus jeune âge, moi, j’ai été en pension depuis l’âge de 6 ans jusqu’à 12 ans…moi quand ma mère a accepté de me reprendre à la maison, j’avais 12 ans, et en même temps elle a fait venir ma soeur de 13 ans qui vivait à 1000km chez mon père, et son mec qui me bisouillait un Week end de temps en temps!

Je n’avais pas ma place, je dérangeais!

Je n’ai jamais réussi à faire mon nid moral, juste le virtuel, celui dans lequel on dort par intermittences….

 

Les années ont passées, je ne m’entends pas avec ma soeur, ni vraiment avec mon beau-père…je ne vois plus d’issue, je dois juste disparaître, On ne veut pas me laisser vivre ma vie sous pretexte que je suis trop jeune…

 

Etais-je trop jeune à 6 ans pour faire bouillir de l’eau et préparer les tisanes de maman au fond du lit?

Etais-je trop jeune à 6 ans pour préparer le poulet et le chou-fleur pendant que maman était encoe au fond du lit?

Etais-je trop jeune à 6 ans pour rester seule dans l’appartement pendant que maman dansait au club à 50m, même si j’avais le numéro où l’appeler? …

Etais-je trop jeune quand je devais faire le noeud de cravate à l’amant de maman avant qu’il parte au bureau ??

 

On m’ a donné des responsabilités avant l’êge, on m’a fait grandir trop vite, et quand je me suis sentie prète à vivre pour moi, j’étais trop jeune, mais…étais-je juste trop jeune, ou ne serai-je plus un source de revenus?

Quand on m’a fait comprendre que je pouvais vivre ma vie mais alors que je devrais donner une pension pour habiter à la maison….j’ai décidé de fuir!

Payer pour payer, que je sois au moins heureuse, mais le bonheur ne se loge pas où l’on croit….la déception est terrible!

J’ai 15 ans et,je ne peux plus vivre avec ces obligations débiles, ce mal-être constant…cette jeunesse pesante, cette maturité trop présente!

J’ai 15 ans et je ne me sens plus à même de voir l’avenir, d’attendre demain, on m’interdit le bonheur, la liberté…je n’en peux plus, je veux vraiment en finir, m’endormir à jamais, ne plus me réviller, ne plus ouvrir les yeux sur la réalité!

Oublier, dormir, m’évanouir dans le temps, disparaitre, ne plus exister, mourir…

 

J’avais 25 ans dans la tête…et je les ai toujours à présent, j’en aurai 47 demain le 8 juin 2010, mais je ne me sens ni plus jeune, ni plus vieille qu’à 15 ans, les problèmes ont changés, mais la douleur est toujours présente, car chaque dizaine à son poids de souffrances.

j’avais 15 ans, j’ai failli mettre fin à mes jours, j’ai tenté réellement à 21 ans, mais…je m’en suis sortie par miracle, comme quoi, je suis née sous une bonne étoile !

 

Beaucoup de jeunes ne se sentent pas à leur place dans notre société, on doit tenter de les comprendre, mais pour cela il faut le dialogue !

Le suicide des jeunes n’est pas une fatalité !

A 15 ans, on n’est plus forcément un gamin, on peut sortir du lot !

On peut être mûr !

 

 

 

 

9 réflexions sur « J’ai 15 ans et je vais mettre fin à mes jours ! »

  1. Touchant témoignage. Beaucoup de gens qui ont survécu à une tentative d’autodestruction ont pu vérifier que la vie leur réservait encore beaucoup de joies et même un certain bonheur…
    Belle qualité d’écriture aussi…

  2. Mrci Jeff le tombeur !
    C’est vrai qu’après…ce n’est plus vraiment la même vie !
    On relativise plus, les couleurs de la vie sont plus intenses !

  3. En effet c’est émouvant ,je suis heureuse que tu ai pu dépasser ces tourments de la vie ..
    L’adolescence est tellement fragile !
    Et voilà maintenant une belle maman épanouie qui fëte ses 47 piges !

  4. Mecarryce, oui comme tu le vois, je suis toujours là, dans la vie il y a toujours des souffrances à surmonter, quelquefois elles sont insurmontables et il faut vivre avec !

  5. Chère Sybillel,

    Merci d’avoir eu la force de continuer, tu n’as pas eu une vie facile et pourtant une force extrème, car il faut de la force pour continuer, lorsqu’on à l’impression que cela ne sert à rien.

    J’ai empêché mon fils de faire ce geste, il y a quelques années et je sais de quoi je parle, la douleur et la peur est toujours présente, il vit sa vie est c’est un garçon épanuoie, mais je dois avouer qu’il a passé sa crise d’adolescence avec difficulté.

    Heureusement, je suis une maman poule et j’ai perçu qu’il se passait quelque chose…

    Il s’était construit un monde virtuelle, avec ses amis sur son ordinateur,et au niveau familliale, nous avions des soucis avec ma soeur qui était à l’hopital ce soir là, occupé à essayé de redonner la vie, aprés avoir perdu son petit garçon, et pour mon fils, de sentir l’angoisse qui regnait dans la famille, face à un probable drame en suspend, a mal pris une dispute avec une amie, et à simplement essayé d’oublier, de s’endormir et de ne penser à rien.

    Je l’ai retrouvé endormi sur son lit, à une heure où il est normalement sur son ordinateur, et là…
    Les antennes se sont dressés, j’ai surveillé son reveil, j’ai essayé de le reveiller et comme il ne bougeait pas, j’ai fouillé son tiroir et là, j’ai trouvé plein de boites vides, alors je l’ai amené aux urgences et aprés quelques jours à l’hopital avec l’aide d’une équipe de psychologues, nous sommes ressorti, mais avec toujours des rendez-vous chez le psy…

    Aprés avoir longuement parlé en famille, il a compris, qu’il y a des choses, que nous ne pouvons pas contrôler, mais qu’il faut rester soudé.

    Et avec de l’amour, on peut réussir à aider les autres…

    Tu n’as pas eu la chance d’être entourée, mais bravo pour ton courage, que ton témoignage apporte un peu de réconfort à ceux qui te liront, et bonne continuation pour tout…

    Amicalement Charlotte

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