Une école très sélecte forme les serviteurs les plus huppés du monde. Les apprentis maîtres

d’hôtel déboursent plusieurs milliers d’euros pour une formation de deux semaines, mais le

jeu en vaut la chandelle !

 

 

 Les étudiants se plient à un apprentissage pour le moins original : les futurs majordomes doivent notamment apprendre à repasser le journal, sous l’égide d’Ivor Spencer (voir photo tirée de son site www.ivorspencer.com).

Cet Anglais «so British» est le fondateur d’une école londonienne de domestiques portant son nom et située près de Buckingham Palace. Ivor a servi la couronne britannique de nombreuses années, avant d’ouvrir son institut en 1981.

Il a supervisé plus de mille événements royaux. «Cela peut paraître futile, mais un journal replié et repassé est plus maniable. Et si nous leur apprenons à marcher avec des verres pleins sur la tête, c’est parce qu’il s’agit d’un bon exercice de maintien».

 En Angleterre, ne devient pas maître d’hôtel d’une grande maison qui veut. Il faut avoir suivi un apprentissage extrêmement poussé. Ivor Spencer l’atteste : «Nos majordomes ne sont plus vraiment des domestiques, mais plutôt des cadres à haut potentiel et des administrateurs chevronnés. C’est vrai que l’image d’Épinal que donne cette profession est surannée. Elle fait vieille Angleterre. Il n’en est plus rien. S’ils savent servir le thé, nos meilleurs éléments sont aussi de bons gestionnaires, polyglottes de surcroît. Leurs compétences n’ont pas de limites.» Certains ont appris le maniement des armes à feu : les personnalités, riches et célèbres, aiment se sentir en sécurité. Aujourd’hui, l’Ivor Spencer School est LA référence mondiale. Les meilleurs majordomes qui en sortent gagnent jusqu’à 250.000 € par an ! Ils travaillent aux quatre coins du globe dans les maisons les plus huppées. Ils deviennent les superintendants de richissimes princes arabes et sont couverts de pétrodollars (puisque nous somme bien obligés de faire le plein). Ils voyagent en permanence en tant qu’administrateurs en chef sur les luxueux yachts de multimillionnaires.L’Amérique s’arrache aussi ces maîtres d’hôtel. Les nouveaux riches et le show-biz, surtout, fantasment sur l’art de vivre tel qu’il était sous l’Empire britannique, au début du XIXe siècle. Pour eux, le must, c’est de «posséder» un véritable serviteur anglais. En échange d’une dévotion complète et d’un service durant lequel ils ne comptent pas leurs heures, ces super domestiques sont choyés. Aux fêtes de fin d’année, un de ces maîtres d’hôtel a reçu, pour ses bons et loyaux services, un billet d’avion en classe affaires New York-Londres, un panier de Noël de chez Harrods d’une valeur de 1.500 €, des vacances de dix jours en Egypte et une montre en or de plus de 2.500 €.