Alors que tous les yeux sont rivés vers les horreurs de Daech, il devient presque indécent de les en détourner. Pendant ce temps les colonisations israéliennes se poursuivent parachevant le dépècement des territoires occupés. Après avoir signé le 16 avril la résolution de l’Unesco visant à préserver le  » patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est »,voilà que la France bat sa coulpe pour s’être fait remonter les bretelles par Israël et par la communauté juive.

Regrettant une couverture médiatique à deux poids deux mesures profitant à l’Affaire Baupin et non à cette résolution, Alain Finkielkraut a comparé cette « bourde » à celle commise par les organisateurs de la commémoration du centenaire de la bataille de Verdun. Selon son raisonnement, les signataires de cette résolution ont fait du Pierre Moscovici en faisant passer à la trappe les traces juives de la Palestine… Ce qui a valu d’ailleurs à la France, soi-disant pro-palestinienne, un portrait au vitriol de la part de l’Académicien.

Une résolution de rechange est prévue pour le mois d’octobre et François Hollande a promis juré qu’on ne l’y reprendra plus. La Conférence internationale pour la paix sous l’égide de la France, initialement programmée pour le 30 mai, a fini par être repoussée non aux calendes grecques mais à l’été, sans doute sous des pressions. Déclinée sous des modalités inédites, la première étape de ce processus de paix devrait se dérouler en l’absence des deux belligérants.

De quoi révulser Netanyahu et toute sa bande, chantres de ces négociations bilatérales en trompe l’oeil vouées rien qu’à l’échec. Sur la table des négociations, devraient ressortir les mêmes cartes de bon sens autour du retour aux frontières de 1967, de la solution à deux états, du démantèlement de colonies, des échanges de terrains, de compensations financières, de réunifications familiales au compte goutte, du statut de Jérusalem. Une initiative qui tombe à point nommé, nous dit-on, à l’heure où il est question de rapprochement entre pays arabes et Israel, conséquence de la fin du gel des relations Iran Occident. A quelque chose malheur est bon!

Succédant aux gesticulations de John Kerry, cette belle initiative devrait se dérouler au cours de la période de fin de mandat présidentiel peu propice aux miracles ; elle nécessiterait de ce fait une reélection de François Hollande pour avoir le temps de porter les fruits escomptés, d’où peut-être ce timing…Quant à tous ceux qui tiennent les clés de la solution, ils ne semblent pas pressés outre mesure de sortir de ce cercle vicieux. lls risquent à la longue de finir tous ensemble comme l’âne de Buridan…