Iran : Un modéré pour remplacer un extrémiste

L’on a appris ce samedi soir que c’est finalement  Hassan Rohani qui sera le Président de la République Iranienne pour les prochaines années. L’annonce a été faite sur les antennes de la télévision iranienne par le ministre de l’Intérieur Mostafa Mohammad-Najjar. Elu dès le premier tour avec un score de 50,68  %, Hassan Rohani a donc réussi à damer le pion aux cinq autres candidats qui étaient en lice pour cette élection présidentielle de vendredi dernier. Juste quelques minutes après l’annonce du Ministre de l’intérieur, Monsieur Rohani a très vivement salué ce qu’il a appelé « la victoire de l’intelligence, de la modération  et du progrès sur l’extrémisme ».

Cette élection de Monsieur Rohani s’est rendue probable à partir du moment où Mohammad Reza Aref –  un candidat réformateur – s’est désisté à son profit. Aussi, celui-ci avait le soutien des anciens Présidents  Mohammad Khatami et Akbar Hashemi Rafsanjani. Agé de 64 ans, Hassan Rohani est comme son prédécesseur militaire de formation. Il a d’ailleurs occupé d’importants postes dans l’administration militaire de son pays. Lors de la guerre contre le voisin irakien entre 1980 et 1988, Rohani a assumé les fonctions de commandant de la défense aérienne. Il a aussi été tour à tour membre de l’Assemblée des experts, du Conseil de discernement, et du  Conseil suprême de la sécurité nationale.

Bien que plus  modéré que son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, celui qui a été plusieurs fois le négociateur principal dans le dossier nucléaire iranien avoue qu’il ne sera pas question pour Téhéran de mettre un terme à son programme nucléaire.

Hassan Rohani est aussi l’un des rares candidats à avoir évoqué les questions de droit de l’homme lors de la campagne électorale ; toutes choses qui lui vaudront à coup sûr la sympathie des grandes puissances et surtout des Etats Unis qui ont salué cette élection, avant d’inviter les autorités de la République islamique «  à respecter la volonté du peuple ». Les autorités britanniques ont pour leur part appelé le nouvel homme fort de l’Iran  « à mettre l’Iran sur un nouveau chemin », alors que Israël se montre de son côté très méfiant à l’égard de monsieur Hassan Rohani. Mais, d’une façon générale, la communauté internationale dans sa quasi-totalité a favorablement accueilli cette élection de Rohani. Reste donc pour lui à confirmer tout le bien qu’on pense de lui.