Que le domicile de la dirigeante socialiste ait été à trois reprises violé, dans un contexte où le leader de la CGT et celui de la LCR ont également été victimes d’espionnage, n’a pas l’air de préoccuper outre mesure nos médias, au premier rang desquels Libération qui se précipite pour lyncher Ségolène Royal, suivant la meute UMPiste dont la décomplexion se traduit de plus en plus par la propension à manier l’insulte. A l’heure où EDVIGE légalise le fichage des dirigeants politiques et syndicaux, il règne décidément une drôle d’atmosphère en Sarkozie.
"Une première visite [au domicile de Ségolène Royal] avait déjà eu lieu en décembre 2006, rappelle Libération. Et une deuxième dans la nuit du 27 au 28 juillet 2007, au cours de laquelle un ordinateur avait été dérobé. La même nuit, un autre portable était dérobé au bureau d’un de ses proches. Par ailleurs, pendant la campagne présidentielle, deux autres ordinateurs avaient été dérobés dans son entourage politique : chez sa conseillère Sophie Bouchet-Petersen, en février 2007, et un mois plus tard chez son assistante." Avec la "mise à sac" du logement de la présidente de Poitou-Charentes du 27 juin 2008, ça fait trois. Ce qui commence à faire beaucoup. Et soudain tombe à pic une dépêche AFP : "Une femme de 23 ans, originaire de l’ex-Yougoslavie, a été identifiée grâce à une empreinte par les services de police comme un possible auteur du cambriolage du domicile de Ségolène Royal le 16 août 2006, avait-t-on appris jeudi auprès du ministère de l’Intérieur. L’identification de cette empreinte n’avait rien donné auparavant de sorte que le dossier avait été classé sans suite en mars 2007. Un nouveau passage de cette empreinte dans le fichier policier a permis l’identification d’une suspecte. Un dossier classé sans suite peut être rouvert dès lors qu’un élément nouveau apparaît." Pour aussi incroyable que cela puisse paraître, le premier à avoir informé les médias de la ô combien opportune réouverture de l’enquête n’est autre que… Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, comme le révèle @rrêt sur images.
Reprenons : une dirigeante de l’opposition de premier plan fait l’objet de trois intrusions à son domicile. Après le dernier épisode en date, elle souligne la coïncidence entre ses violentes attaques contre "le clan Sarkozy" et la tentative d’intimidation que constitue l’effraction de son appartement, qui n’est pas un cambriolage : rien n’a été dérobé et les policiers parlent d’une "mise en scène", avec "le procès-verbal d’une plainte déposée à l’occasion d’une précédente effraction dans ce même domicile, déchiré et exhibé sur un meuble", comme le narre Libération. Laurent Joffrin, qui en est directeur de la rédaction, ferait mieux de lire son propre journal, ça lui éviterait de pondre des éditoriaux aussi indignes que celui dans lequel il aborde l’affaire, où il écrit : "L’ancienne candidate a bien été cambriolée, expérience toujours traumatisante d’autant qu’elle s’est répétée. Mais des millions de Français ont été cambriolés au fil des années. Rares sont ceux qui ont incriminé le président de la République…" D’où la couverture ci-contre, qui déshonore Libération, censément journal de gauche (autrefois). Mais quand on cambriole, c’est pour voler. Quand on ne vole rien, c’est donc qu’il s’agit d’autre chose. Et la piste politique semble effectivement plausible – sans évidemment affirmer que le chef de l’Etat lui-même soit le commanditaire des opérations. Royal n’a du reste pas accusé Sarkozy formellement. Et voilà que tout à coup, alors que l’enquête sur l’intrusion d’août 2006 était close, Guéant en personne, proche collaborateur du président, vient informer les médias que ça y est, on l’a réouverte et qu’on tient une piste. Et qu’il s’agit en l’occurrence d’une cambrioleuse de droit commun : rien de politique là-dedans, vous voyez ! On ne nous prendrait pas un peu pour des cons ? "C’est invraisemblable ! Pourquoi découvre-t-on maintenant l’existence de cette cambrioleuse ? Comme si on avait clôturé puis rouvert une enquête sans même en être informé", s’étonne l’avocat de Royal, Jean-Pierre Mignard. Comme Jean-Louis Bianco, député socialiste proche de Royal, qui observe sur iTélé : ’’Il suffit qu’elle parle pour que brusquement on retrouve, alors que l’affaire de 2006 avait été classée, une hypothétique coupable. Dans quelle démocratie au monde aurait-on pris l’affaire aussi peu au sérieux ?" Et de fait, dans un contexte où ont été avérées ces derniers temps l’espionnage d’Olivier Besancenot, chef de file de la LCR et promoteur du lancement du Nouveau parti anticapitaliste, et de Bernard Thibault, leader du syndicat CGT, cette nouvelle affaire devrait interpeller. Surtout à l’heure où EDVIGE, officialisant le fichage des dirigeants politiques, syndicaux et religieux, met la France au niveau de la défunte République démocratique allemande et des pratiques de sa Stasi.
L’annonce de l’identification de la suspecte par Libération inclut enfin un exercice de foutage de gueule de très haute volée : "Sans vouloir entrer dans la polémique avec l’ex-candidate socialiste, qui a mis en cause « le clan Sarkozy » après ce troisième cambriolage, l’Elysée juge « grotesque » sa thèse." Incroyable de tartufferie : si l’on en veut pas "entrer dans la polémique", on ne qualifie pas le rapprochement opéré par Royal d’un terme aussi dégradant que "grotesque" ! "Un très proche collaborateur du président de la République [Claude Guéant, donc] rappelle que lorsque ce dernier était ministre de l’Intérieur, il a fait légiférer sur le contrôle des officines dont, affirme-t-il, il a toujours trouvé les méthodes déplorables. Vacciné, à l’en croire, par les affaires d’officines ayant sévi sous de Gaulle, Giscard, Mitterrand et Chirac, le même ajoute que cette époque est révolue : « Et si on avait des envies d’officines, on saurait se souvenir du passé. » On se pince ! Renvoyons ceux qui ont la mémoire courte à un billet du 2 février 2007 : "Ainsi donc, les Renseignements généraux espionnent tout le monde ! Bruno Rebelle, collaborateur de Ségolène Royal, Antoine Royal, le frère de la candidate, ils enquêtent aussi sur le patrimoine du couple Royal – Hollande… Toutes ces révélations étant assénées, semaine après semaine, par Le canard enchaîné. Le journal suisse Le matin, quant à lui, affirme même que seraient menées des investigations sur la vie privée des "rédacteurs un peu trop à gauche", pour les inciter à se montrer plus conciliants envers le petit César ! Et voilà que Le Nouvel Observateur s’y met à son tour, dévoilant la façon dont les mêmes RG fichent les riverains du QG de campagne de Nicolas Sarkozy." On voit dès lors que les dénégations de Guéant, sur l’air de "pensez-vous, pas nous, on ne mange pas de ce pain-là" sont… comment dit-il, déjà ? Ah oui : grotesques !
Des empreintes digitales ont permis d’identifier l’un des auteurs des cambriolages.
Il n’en reste plus que deux à expliquer.
S’ils ont vraiment eu lieu? Rappelez vous la méthode François M
Le ting et le tong…
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😉 😀