Pendant que le ministre des Affaires Etrangères de Belgique, Steven Vanackere, affirme que l’intervention de l’OTAN en Libye a prouvé l’universalité des droits de l’homme et a renforcé la Cour pénale internationale, on doit constater le contraire.
En effet, ayant outrepassé le mandat de l’ONU en Libye, les pays de l’OTAN participant à la guerre contre le régime de Muammar Kadhafi se sont eux-mêmes mis hors la loi. Le fait que le raïs libyen soit un dictateur n’y change rien. La loi internationale a été bafouée et rien ne pourra plus réparer cette faute.
Dès à présent, la méfiance vis-à-vis de l’Occident ne cessera d’augmenter. Par exemple, on peut prédire avec certitude qu’aucune résolution de l’ONU concernant la Syrie ne sera prise, peu importe la violence des répressions perpétrées par le régime du président Bachar al-Assad. Car la Russie et la Chine utiliseront sans aucun doute leur droit de véto, même si dans le cas de la Syrie cette résolution est vraiment nécessaire puisqu’il s’agit d’une répression sanglante des manifestants non armés. Ce qui n’était pas le cas de la Libye, où le régime a été confronté à une vraie rébellion armée. Par ailleurs, celle-ci, comme on peut le constater aujourd’hui, aurait pu être colmatée sans beaucoup de difficultés et d’une manière tout à fait légitime par les forces armées de Kadhafi. Car il est incontestable que ce n’est que grâce aux frappes et au soutien militaire et financier de l’OTAN que les « putschistes » libyens ont pu pénétrer dans Tripoli.
De plus, la défaite de la rébellion libyenne serait même souhaitable pour assurer la stabilité non seulement de la Libye mais de la région toute entière. En effet, il est difficile à croire que le CNT puisse rétablir rapidement la paix dans ce pays dévasté. On voit déjà comment cela se passe en Irak où la guerre civile fait rage malgré la présence des forces armées américaines : rien qu’hier, le 26 août, 14 personnes y ont perdu la vie et plus d’une centaine ont été blessées lors des attaques sporadiques à travers le pays, auxquelles ajoutons cinq soldats américains abattus en juillet 2011.