Intervention au Nord Mali : Chronique d’une opération programmée pour échouer

 

Afin de stopper l’avancée de plus en plus inquiétante des mouvements  islamistes vers Bamako, les autorités françaises ont lancé en janvier dernier dans la partie nord du Mali une opération militaire dénommée « opération Serval ».  Une opération saluée presque unanimement tant par l’Union Africaine que par la communauté internationale toute entière. Aussi, en moins d’un mois de combats, les troupes françaises appuyées par les forces maliennes et africaines ont réussi à reconquérir la quasi-totalité des villes du nord malien (Gao, Tombouctou et Kidal).

Seulement, au moment où les troupes françaises s’apprêtaient à quitter le nord malien croyant le gros du travail fait, les groupes islamistes armés refont parler d’eux, avec plusieurs attaques notamment dans les villes de Gao et de Kidal. En effet, La ville de Gao a été la cible dimanche en début d’après-midi, d’une attaque de combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ;  puis, s’en sont suivis de lourds combats entre l’armée malienne et ces jihadistes. Toutes choses qui auraient poussées l’armée française à procéder à l’évacuation d’une cinquantaine de journalistes présente dans la localité. Les boutiques et les commerces ont rapidement fermé. Et, selon les autorités maliennes, l’armée aurait réussi à mettre la main sur une dizaine de combattants présumés du Mujao. Selon des témoins joints sur place, l’armée française n’aurait pas participé aux combats. Egalement, jusqu’à ce mardi dans la soirée, il régnait encore sur Gao un lourd climat d’insécurité. Dès lors, l’on comprend que la guerre au Nord Mali n’est  qu’à ses débuts.

Selon plusieurs spécialistes, les jihadistes auraient juste – face aux frappes aériennes de l’armée française – fuit les centres urbains, pour se refugier dans les montagnes ;  emportant avec eux une bonne partie de leur arsenal de guerre. Aussi, toujours d’après ces observateurs, il est fort à craindre que les mouvements islamistes changent de tactique de guerre, pour cette fois se tourner vers des attaques ciblées, et des attentats suicides. . "Nous nous engageons à augmenter les attaques contre la France et ses alliés. Nous demandons à la population de se tenir loin des zones militaires pour éviter les explosions" a d’ailleurs prévenu  ce samedi l’un des porte-paroles du Mujao. Toutes choses qui nous font croire que le Mali est sur le point de devenir un autre Afghanistan. C’est donc le lieu pour Monsieur Hollande de reporter à plus tard le retrait des troupes françaises du Nord Mali. Sinon, son opération « Serval » n’aurait servi qu’à provoquer les mouvements jihadistes.

 

Auteur/autrice : Alain Mukendi

Journaliste africain

Une réflexion sur « Intervention au Nord Mali : Chronique d’une opération programmée pour échouer »

  1. [b]Sauf qu’il y a deux éléments qui sont sans commune mesure avec l’Afghanistan:
    le nombre de combattants est bien moindre et surtout la majorité de la population ne leur est pas du tout favorable.[/b]

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