Alors qu’une fumée blanche a mis une partie de la terre en émoi, et qu’un Jésuite fait frissonner la place Saint Pierre,  pendant qu’une partie du monde « croit » et prie à genoux, de plus en plus d’hommes et de femmes n’ »y» croient plus et ont du mal à rester debout…

Ils étaient sans-abris, chômeurs, cadres, enseignants, étudiants ou encore moine Tibétains…

En Tunisie, en Algérie, au Maroc, en Mauritanie, en Bulgarie, en France…

On leur refusait le droit de travailler, de manifester, de se marier, peut-être, de vivre normalement, tout simplement…

Et ils ont opté pour une solution radicale et extrême : L’immolation. Ils ont préféré faire le sacrifice de leur vie plutôt que de vivre l’enfer. Ils ont préféré ne plus être, puisque qu’on niait leur existence. Ils ont opté pour la seule manière pour eux, de se rendre « visibles ». (D’autres ne montent-ils pas sur des grues, pour attirer l’attention ?….)

Quel est ce monde qui peut engendrer une telle désespérance ? Le nôtre, il semblerait. Un environnement dur, matérialiste et hostile. Une société où il est dur de parler, et de se faire entendre.

Les suicides marquent les esprits et provoquent l’insupportable. Avec l’immolation par le feu, on entre dans une autre forme d’horreur. C’est le suicide sacrificiel.

Des psychologues expliquent : Cette forme de suicide est très particulière. Il s’agit de se « couper du monde, un monde violent et injuste ». La peau est notre limite, notre contact avec l’extérieur. En la brûlant, on se coupe définitivement de tout.

Symboliquement, le feu est aussi celui qui « purifie ». Qui purifie l’être et le monde si laid…

Le suicide culpabilise les proches. L’immolation par le feu est un acte « public » et désigne la société comme seule responsable. Le but est de provoquer une réaction, de laisser un témoignage.

Le suicide est tabou dans bon nombre de religions. Mais il semblerait que la douleur soit souvent la plus forte…  Au Maghreb, les désespérés pensent que Dieu devrait être compatissant, vu la douleur que provoque le feu…

L’immolation : Acte politique ? Ou acte religieux ? Cela fait-il une différence ?

Je ne crois pas que tous ceux qui passent à l’acte veulent à tout prix ressentir dans leur chair, les souffrances du Christ ! Je ne crois pas non plus que tous ces gens soient « fous ».

Parlons plutôt de désespoir, un point, c’est tout.

Envisageons plutôt un grand bûcher des misérables…