Le port du département ne sera pas interdit ! Le collectif de parlementaires « Jamais sans mon département » a réussi à convaincre madame Alliot-Marie. La ministre de l’intérieur à accordé officiellement mardi 28/10, place Beauvau, que figure obligatoirement sur les plaques d’immatriculation un numéro de département. Et ce, à compter du premier janvier de l’an 2009.

Le nouveau système d’immatriculation des véhicules (SIV…ça fait plus classe !) va attribuer un « code » composé de deux paires de lettres au milieu desquelles sera insérée une suite de trois nombres ; ce n’est qu’à la fin que figurera la pomme de la discorde !

Initialement, la mention du département devait être purement facultative. Et ce d’autant que le département indiqué ne devait pas être nécessairement celui où vit le conducteur.

Courroucés, des élus de droite comme de gauche (et là, l’union s’est faite !) avaient crée le fameux collectif « Jamais sans mon département » pour faire entendre raison au ministère de l’intérieur. Et, sondage en poche, le collectif a fait valoir que 68% des personnes interrogées estimaient malvenues une telle réforme. Si le motif officiel du sondage était qu’on ne pourrait plus connaître le département des automobilistes et des motards et de tous les autres utilisateurs qui sont soumis à la nécessité de faire porter une plaque à leur véhicule, beaucoup ont pu penser en fait que c’était un pas de plus vers une certain uniformisation : après la tentative de défaire les administrations départementales, le gouvernement essayait de gommer les signes d’appartenance locale…et ça, en plein contexte d’européanisation et de mondialisation, c’était plutôt mal venu !

Certains, pragmatiques, avaient bien fait valoir que l’annulation du port obligatoire du département faciliterait les démarches administratives…mais d’autres ont pu ironiser entre deux portes : ce n’est pas tant les démarches qu’il faudrait simplifier que l’administration elle-même, aussi transparente qu’un mur en parpaings !

Toutefois, la déclaration de madame Alliot-Marie, n’a pas pleinement satisfaits les parlementaires du collectif: en effet, le département indiqué ne sera pas obligatoirement celui dans lequel réside le conducteur ! Une idée pour le moins bizarre !…Etait-ce une façon d’avoir le dernier mot en disant que la mention de l’appartenance locale n’était qu’affaire d’option ?


Risquons-nous à une petite  conjecture : par les temps qui courent, la « culture de rue » étant ce qu’elle est, il y a fort à parier que les djeuns de la campagne, des petits villages ou des départements plutôt nantis, complexés de ne pouvoir pleinement se réduire aux récits de la vie en banlieue que leur font nos poètes modernes, vont tout faire pour afficher au derrière de leur voiture parfois thunée le numéro du 9-3…Il faut dire que ça pète plus que 4-7, à moins d’être un Lot-et-garonnais indépendantiste ! On risque donc de se trouver avec plus de voitures immatriculées dans un certain département que ce département ne compte réellement de résidant équipés d’une auto ! Va-t-on lancer la mode des départements de cœur ? Va-t-on vers une future loi de régulation de port ostentatoire de département illégitime ? Et qui sait si l’on n’aura pas droit à des départements fantaisistes 107, 00, etc.) ?

Et puisque l’heure est à la construction européenne, pourquoi ne pas afficher une lettre de pays, celui que l’on veut ? Ainsi, un girondin pourrait porter une mention « Allemagne »…ou « Prusse », si les noms d’anciens états sont réhabilités…