De mars à mai 1871, le peuple de Paris a pris le pouvoir.

Point de départ de cet événement, il y a eu la défaite de Napoléon III (à Sedan) face aux Prussiens.

Le chef de l’exécutif, Adolf Thiers, signe un traité avec l’Allemagne, abandonnant l’Alsace un tiers de la Lorraine et un tribut de cinq milliards.

Quelques mois plus tard, l’armée assiège Paris.

Des comités de vigilance sont créés dans les arrondissements et un Comité central, composé de blanquistes, de jacobins et de socialistes, fédèrent les bataillons de la Garde nationale.

Assiégés, affamés et bombardés, les Parisiens résistent avec détermination.

Ils ne réclament pas seulement la souveraineté, mais également la liberté politique, l’égalité sociale et possession de leurs outils de travail.

Face à l’assemblée des ruraux installée à Versailles, qui est  composée de notables de province, les ouvriers et artisans de Paris élisent des bourgeois démocrates comme Victor Hugo et Edgar Quinet et des représentants du peuple.

                                                                                             

" Les prolétaires de la capitale, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques. " Journal officiel du 21 mars 1871. Le premier acte de cette assemblée sera de restaurer les services publics laissés à l’abandon. La commune se veut sociale et culturelle. Elle ouvre les musées, les théâtres les bibliothèques aux ouvriers et artisans. Une fédération des artiste est crée composée de Courbet, Manet, Daumier pour les plus connus. " La libre expansion de l’art, dégagé de toute tutelle gouvernementale et de tous privilèges". Un véritable programme de gouvernement est rédigé qui prône la disparition du profit capitaliste ; l’instruction gratuite,  laïque et « intégrale » ; les libertés des citoyens (réunion, association, presse) ; l’organisation sur le plan communal de la police…  C’est cette assemblée de socialistes, républicains et patriotes que monsieur Thiers et les Prussiens veulent mater.

A partir du 2 avril Adolf Thiers attaque Paris pour reprendre le pouvoir.

Les Parisiens érigent plus de 500 barricades tenues par de hommes sous équipés, des soldats ralliés, des femmes et des enfants.

L’expérience révolutionnaire de la commune de Paris se terminera le 28 mai dans le cimetière du Père Lachaise. Les versaillais auront massacrés plus de 35000 personnes.

Les tribunaux d’exceptions qui suivront condamneront à mort, à la déportation ou aux travaux forcés des milliers de personnes.

 

Les femmes ont eu un rôle essentiel dans la commune de Paris.

Elles furent des ambulancières (comme Louise Michel), couturières, institutrices mais aussi des combattantes. Plus que tout, c’est vers les femmes que la violence des versaillais s’est concentrée.

Cinquante deux survivantes, furent fusillées ! Il suffisait qu’elles soient mal vêtues, pour être considérées comme des « pétroleuses ».

Leur dignité et leur courage firent l’admiration de nombreux observateurs étrangers.

« J’ai vu une jeune fille habillée en garde national marcher la tête haute parmi des prisonniers qui avaient les yeux baissés. Cette femme, grande, ses cheveux blonds flottant sur ses épaules, défiait tout le monde du regard. La foule l’accablait de ses outrages, elle ne sourcillait pas et faisait rougir les hommes par son stoïcisme » The Times 29 mai 1871

 

La commune de Paris sera le premier acte collectif moderne de désobéissance. Cet esprit de désobéissance continuera dans d’autres conflits contemporains.

  

Bien des noms sont associés à la commune, qui furent directement impliqués : jules Ferry, Edgar Quinet, Blanqui, Jules Vallès… ou indirectement, comme Artur Rimbaud, Jean-Baptiste Clément (le temps des cerises).

 

Cependant ce sera certainement celui de Louise Michel qui  restera la figure emblématique de la commune de Paris.

 

Louise Michel fut institutrice et ambulancière et combattante pendant la commune, elle dirigera le comité de vigilance républicaine. Elle sera déportée à Cayenne en 1873 et en ressortira en 1980. Elle décédera lors d’un meeting  à Marseille en 1895.

 

Jean Ferrat a immortalisé cet événement marquant de notre histoire!

 

{dailymotion}x84ysd{/dailymotion}

 

 

Il existe encore aujourd’hui l’association des amis de la commune de Paris, crée par les communards de retour d’exile et qui a pour but de perpétuer les idéaux de justice et d’égalité.