L’Afrique est en passe de devenir le nouveau moteur de la croissance mondiale mais la sécurité sur le continent reste encore problématique en certaines régions. L’intervention de l’armée française au Mali visait selon la résolution 2085 du 20 décembre 2012 à reprendre le contrôle du nord Mali. Pourtant depuis, la société civile s’alarme sur les conséquences des combats, et critique le nouveau président trop faible pour maintenir la paix. Tandis que Jean-Yves Ollivier souligne les divisions qu’entraîne la gouvernance d’Ibrahim Boubacar Keïta, Aminata Traoré dénonce le manque de convictions du « laquais de Paris ». Ainsi, quelques jours après le cessez-le-feu signé sous le patronage de la France et de l’Union Africaine, le ministre de la défense, Soumeylou Boubèye Maïga, compte les morts…


L’Azawad une région et des enjeux :

Depuis le 17 janvier 2012, un conflit armé oppose le Mali aux rebelles touaregs du mouvement national pour la libération de l’Azawad, mais c’est seulement le 10 janvier 2013 que la France décide de réunir le conseil de sécurité de l’ONU pour organiser une intervention militaire. Depuis, de nombreuses revendications font état d’une pluralité d’ intérêts présents dans la région. Outre le HCUA (Haut conseil pour l’unité de l’Azawad) et le MAA (Mouvement arabe de l’Azawad), des mouvements djiadistes comme « Ansar Dine » ou « Boko Haram », revendiquent l’instauration d’une république islamiste. Depuis lors de très vives tensions n’ont  de cesse de rythmer la vie quotidienne de la population des territoires du nord, jusqu’au récent cessez-le-feu obtenu par l’Union Africaine après les nombreuses erreurs politique de la présidence malienne, dénoncées entre autre par l’universitaire lyonnais, Stéphane Mérabet Arrami…

Ibrahim Boubacar Keïta une personnalité contestée :

L’universitaire n’est malheureusement pas le seul à imputer au nouveau chef de l’Etat la responsabilité du désastre dans la région. Parmi les observateurs critiques, on peut également citer le spécialiste de l’Afrique sous François Mitterrand et Jacques Chirac, Jean-Yves Ollivier. En effet, dans une tribune postée sur le Nouvel Observateur, le négociant en politique rappelle que le président a commencé à se fâcher avec ses soutiens, avant de se brouiller avec ses voisins, et d’instruire un procès politique à son prédécesseur en exil pour éviter les représailles…  Autres personnalités issues de la société civile à porter un jugement sévère sur les décisions prises par Ibrahim Boubacar Keïta, les auteurs du livre La Gloire des imposteurs : lettres sur le Mali et l’Afrique, Aminata Traoré et Boubacar Boris Diop. D’après les écrivains, « des étrangers choisissent nos dirigeants à notre place ou pèsent si lourdement sur nos décisions que c’est tout comme ».

Quand la situation du Mali échappe à ses responsables :

Si comme le confirme Radio France Internationale, « le calme règne pour le moment au nord Mali », le président n’est en rien responsable de cette légère amélioration. La diplomatie française, est parvenue ce week-end, grâce à la médiation de l’Union Africaine à trouver une porte de sortie avec les mouvements armés qui contestent un pouvoir devenu illégitime… A la télévision publique, l’autorité suprême du pays est même obligée de laisser ses ministres monter en première ligne pour annoncer les pertes humaines. De Dakar on pouvait entendre Soumeylou Boubèye Maïga sur les ondes d’ORTM expliquer : « du point de vue du bilan, nous avons une cinquantaine de morts, malheureusement, et une quarantaine de blessés. De l’autre côté, on ne connaît pas leur bilan, on sait qu’eux aussi ont eu des pertes». Et si le gouvernement fait son travail, l’opposition parlementaire (URD, Parena et PRVM-Fasoko) ne se prive pas de se faire entendre en demandant la démission de l’exécutif…