Une partie du mur d’Israël déclarée illégale.

Après des années de lutte, la population de Bilin, en Cisjordanie, est parvenue à faire valoir ses droits devant le Tribunal suprême d'Israël. Et la décision du Tribunal est tombée ce 4 septembre 2007 : « Le mur doit être déplacé ! » Symbole de la lutte des Palestiniens, cette décision contre ce mur tant décrié a été célébrée dans les Territoires autonomes comme une formidable victoire contre l'ennemi israélien. Mais soyons pragmatiques, la décision est avant tout symbolique, car si les Palestiniens réclamaient la récupération de 200 hectares desquels ils avaient été séparés par l'érection du mur, la décision du tribunal ne leur permettra de récupérer qu'une centaine d'hectares.

Nonobstant, les habitants vont réinvestir une grande partie de leurs terres cultivées, sur lesquelles ils rêvent de replanter les oliviers arrachés par les excavatrices israéliennes en 2004.

Ce jugement permet aussi de créer un précédent qui fera probablement jurisprudence à l'avenir et empêchera les Israéliens de tracer les emplacements des tronçons de mur restants sans tenir compte des populations locales. Car, comme le signal un avocat israélien pacifiste « si aujourd'hui nous pouvons célébrer une victoire, elle reste partielle puisque toutes les autres réclamations présentées par la population palestinienne ont été qualifiées d'irrecevables. Nous avons gagné le déplacement d'un petit tronçon de mur, mais le reste du mur dans son ensemble a été construit et sera prolongé avec l'aval de la Court Suprême de justice. »

Rappelons que la Cour internationale de justice ainsi que l'Assemblée générale de l'ONU ont jugé illégale la construction de cette barrière et ont exigé son démantèlement le plus rapidement possible. Sans aucun effet sur les décisions du gouvernement israélien.

Mais à voir ce peuple d'Israël, composé dans sa majorité de pacifistes qui ne demandent qu'à vivre en paix sur leur Terre promise, s'entourer d'un mur de protection qui le sépare du monde arabe qui l'encercle, on peut se demander s'il n'est pas lui-même en train de dresser les barreaux de sa propre prison.