Raisons d’un probable séisme de megathrust, épicentre dans la baie de Sagami, Honshu. Partie I

Suite de : Si un « Big One » se produisait, sur l’Île de Honshu, avant 2016 ? Cinquième partie
 
Grandes lignes de l’histoire géologique du Japon

 

Afin de mieux comprendre le contexte tectonique, – à très fort potentiel de tremblements de terre et de tsunamis-, dans lequel évolue l’île Honshū, il est nécessaire de brosser, sommairement, l’histoire géologique des îles japonaises. Celle-ci, bien que l’histoire géologique, comme en témoigne la présence de roches plus anciennes, s’étend bien au-delà, remonte à environ 30 Millions d’années. Leur plan actuel a pris forme, en parallèle avec l’épandage de la Mer du Japon, au cours de la période comprise entre 30 Millions d’années et 15/14 Millions d’années. Le nombre et le modèle de déplacement des plaques tectoniques, tel qu’il en est présentement, se sont déterminés autour de 2 Millions d’années.

La région des îles japonaises se situaient, sur la bordure orientale du Gondwana, dans une zone de subduction relationnée à la tectonique d’accrétion, – formation et accroissement -, du Permien au deuxième étage stratigraphique du Crétacé inférieur, le Valanginien, – 299 à 135 Millions d’années -. Par l’apport de prismes sédimenteux océaniques et de quartiers de basaltes sous-jacents détachés de la plaque océanique en subduction et accrétés à la zone d’avant-arc de la plaque continentale Krimoski Krai, – plaque asiatique de l’Eurasie ancienne -, leur formation s’est poursuivie, depuis lors, augmentant progressivement à partir de l’Ouest, sur la marge occidentale de la Panthalassa, –proto-Pacifique -, puis de l’Océan Pacifique.

Au cours du Crétacé, – 135 à 65 Millions d’années -, la mise en place, en profondeur par refroidissement, de plutons granitiques, grandes masses ovoïdes de granitoïdes résultant de la fusion partielle des roches, dans le manteau supérieur, permettant la formation d’un magma, a contribué à l’épaississement de sa croûte formée par accrétion. Conséquemment, les matériaux formant le socle des îles japonaises sont des roches provenant des prismes d’accrétion et des basaltes sous-jacents du Mésozoïque au Paléogène prismes d’accrétion, les roches les plus anciennes étant recoupées par des granites du Crétacé à l’Éocène.

Vers 30 Millions d’années BC, avant que la Mer du Japon ne s’épande, les îles japonaises étaient rattachés à la région côtière de la marge orientale du continent Primoski Krai, la plaque Pacifique se déplaçait vers le Sud-Ouest et la plaque de la Mer des Philippines migrait vers le Nord-Nord-Ouest, mais la subduction s’est arrêté de fonctionner. Vers la même époque, une phase de rifting s’est produite dans l’Est de Primoski Krai et à l’Est de Sakhaline, et un système de failles dextres-transformantes s’est mis en place dans l’Arc paléo-Kouriles et Hokkaido. La ligne tectonique médiane, –Median Tectonic Line -, le plus long des systèmes de failles du Japon, qui commence, au Centre-Est de Honshū près de la préfecture d’Ibaraki, sur la côte Pacifique, court à travers Honshū, traverse la baie de Mikawa aux environs de Nagoya, puis, à partir du canal de Kii, la Mer intérieure de Seto et, du détroit de Naruto, se dirige, le long de la péninsule de Sadamisaki et des détroits de Bungo, vers Shikoku et, de Hōyo, vers Kyūshū, initie un déplacement latéral senestre tandis que la ligne tectonique Tanakura et celle d’Hatagawa fonctionnent avec un déplacement latéral dextre .

Vers 25 Millions d’années BC, l’épandage du Bassin Shikoku s’achevant, le paléo-Arc Izu-Bonin se divise en arc Izu-Bonin et en crête de Kyushu-Palau. Vers 20 Millions d’années BC, la Mer du Japon continuant à s’étendre, l’Arc Japon du Nord-Estcommence à tourner dans le sens anti-horaire. En conséquence, des zones d’eau douce envahissent les bassins intérieurs formant de grandes étendues. Parallèlement, le front volcanique se décale de l’intérieur des terres vers la marge occidentale de l’océan Pacifique. Subséquemment à la rotation de l’Arc Japon du Nord-Est, l’Arc Japon du Sud-Ouest a commencé à tourner vers la droite. Alors que la zone de subduction de la plaque Pacifique se trouve pratiquement à son actuelle position, vers 17Millions d’années BC, la plaque de la Mer des Philippines enclenche sa migration vers l’Ouest.

Vers 15/14Millions d’années BC, l’épandage de la Mer du Japon et des bassins des Kouriles et de Shikoku approchant de son maximum, les îles japonaises s’installent dans leur situation présente créant, telle que nous la connaissons, le cadre de la structure géologique du Japon. Au cours de cette période, tandis que le front volcanique, au Sud-Ouest du Japon, évolue vers le côté avant-arc en relation avec la subduction de la plaque, jeune et en haute température, de la Mer des Philippines, l’Arc Izu-Bonin entre en collision avec l’île Honshū.

Au cours de la période 10 à 4 Millions d’années, l’avant-arc des Kouriles-Sliver vient percuter l’Arc Japon Nord et le soulèvement, résultant du choc, a formé, sur l’île d’Hokkaido, la chaine de montagnes Hidaka. Vers 6 Millions d’années, la ligne tectonique Itoigawa-Shizuoka, qui court, traversant le lac Suva, depuis la ville d’Itoigawa, dans le Nord de l’île Honshū, jusqu’à la ville de Shizuoka, sur la côte de l’océan Pacifique, le long de la baie de Suruga. initie un déplacement latéral senestre et vers 5 Millions d’années, c’est la ligne tectonique médiane qui s’engage dans un déplacement dextre à partir de la côte Pacifique orientale, au Centre-Est de Honshū.

Au cours de la période 10 à 4 Millions d’années, l’avant-arc des Kouriles-Sliver vient percuter l’Arc Japon Nord et le soulèvement, résultant du choc, a formé, sur l’île d’Hokkaido, la chaine de montagnes Hidaka. Vers 6 Millions d’années, la ligne tectonique Itoigawa-Shizuoka, qui court, traversant le lac Suva, depuis la ville d’Itoigawa, dans le Nord de l’île Honshū, jusqu’à la ville de Shizuoka, sur la côte de l’océan Pacifique, le long de la baie de Suruga. initie un déplacement latéral senestre et vers 5 Millions d’années, c’est la ligne tectonique médiane qui s’engage dans un déplacement dextre à partir de la côte Pacifique orientale, au Centre-Est de Honshū.

De même, au cours de cette période 11/10 à 5/4 Millions d’années, le front volcanique régresse vers l’arrière-arc, dans la Mer du Japon, tant au Nord-Est qu’au Sud-Ouest, et une activité éruptive basaltico-alcaline se développe au Sud-Ouest du Japon et à l’Ouest, au large d’Hokkaido. Après 5 Millions d’années, la plaque de la Mer des Philippines initiant sa subduction dans la paléo-fosse d’Okunawa, au Nord de Shikoku, les zones d’activité volcanique se déplacent, générant des éruptions basaltico-alcalines, vers la côte de la Mer du Japon.

Aux alentours de 3 Millions d’années, l’activité tectonique, la plaque lithosphérique Amour engageant un mouvement de convergence vers la plaque tectonique Okhotsk, prend naissance le long de la marge orientale de la Mer du Japon et des failles inverses apparaissent à l’intérieur des terres. Vers 2 Millions d’années, la plaque de la Mer des Philippines, sa subduction étant activée sous la plaque Okinawa, dans la fosse éponyme, du Nord-Nord-Ouest se déplaçant vers l’Ouest-Nord-Ouest, change de direction de déplacement ce qui déclenche l’épandage des bassins d’arrière-arc de l’arc Izu-Bonin.

Vers environ 1 Million d’années BC, la péninsule d’Izu est entrée en collision avec l’île d’Honshū. Parallèlement, le long de la marge orientale de la Mer du Japon, la plaque Amour a commencé à former une frontière convergente avec la plaque Okhotsk, mais les traces de la future fosse tectonique sont si diffuses qu’il ne peut se dire, encore, laquelle des deux plaques sera subductée par l’autre. En outre, pour compliquer l’espace tectonique nippon et celui de l’île de Honshū, une partie de la ligne tectonique médiane s’inscrit dans un déplacement dextre, tandis que, après sa connexion avec la ligne tectonique médiane, la ligne tectonique Itoigawa-Shizuoka et celle de Tanakura, la prolongeant, montrent un déplacement latéral senestre.

 

14 Mars 2013 © Raymond Matabosch
 
A suivre : le contexte géologico-tectonico-sismique de l’île Honshū.