"Ils veulent que nous soyons exterminés." Ainsi se nomme le rapport de l’association Human Rights Watch, considérant la situation des homosexuels en Irak.
Le rapport commence avec le témoignage d’Hamid, 35 ans, après le meurtre en avril 2009 à Bagdad de son partenaire depuis 10 ans. Ses paroles ont été recueillie après sa fuite de Bagdad, accompagné par deux amis. "C’était tard, une nuit d’avril, quand ils sont venus prendre mon partenaire à la maison de ses parents. Quatre hommes armés, masqués et vêtus de noir. Il lui ont demandé son nom puis l’ont insulté et emporté avec eux devant sa famille. Tout ça, je l’ai appris de ses parents.
Il a été retrouvé dans le voisinage le lendemain. Ils avaient jetés son corps dans une poubelle. Ses parties génitales étaient coupées."
Hamid continue : "Je n’arrive pas à croire que je suis ici en train de vous parler parce que ça n’a été que répression sur répression. Pendant des années ça a été ainsi : quand je marchais dans la rue, je pouvais sentir les gens qui me pointaient du doigt. C’était comme si je ne faisais que mourir. Mais le mois dernier, je ne sais pas ce que l’on a fait pour le mériter. Ils veulent que nous soyons exterminés. toute cette violence et toute cette haine : les gens qui en souffrent ne le méritent pas."
selon le raport de Human Rights Watch, une vague de répression a agité l’Irak depuis le début de l’année 2009. Alors que le pays devient un endroit dangereux pour beaucoup de ses citoyens, les esquades de la mort ont commencé à s’en prendre plus particulièrement à ceux qu’ils ne considéraient pas assez "virils", ou ceux qu’ils suspectaient de conduites homosexuelles. Le plus petit détail (vêtements, coupe de cheveux) pouvait déterminer si la personne vivrait ou mourrait.
A l’heure ou le raport a été écrit (juillet 2009), la répression était devenue la plus intense à Bagdad et dans les villes avoisinantes. Les hommes étaient maltraités, torturés, assassinés en toute impunité. Les milices entrent dans les familles, enlèvent les fils ou frères et abandonnent leur corps mutilés dans le quartier le jour suivant.
Les tortionnaires se sont spécialisés dans des exactions effrayantes, telle que l’injection de colle dans l’anus de leurs victimes. Les corps arrivent par douzaines dans les hopitaux et morgues. Un officiel bien informé à l’United Nations Assistance Mission for Iraq (UNAMI) a affirmé à Human Rights Watch en avril que les morts se dénombraient à présent en "centaines".
Les autorités policières du pays font leur minimum pour enquêter sur ces crimes.La police n’a encore annoncé aucune arrestation, comme si rien ne s’était passé. Human rights Watch a entendu que des policiers complices repèreraient les hommes "éffeminés" lors des checkpoints, pour de futurs enlèvements et meurtres en toute impunité.
Le rapport de l’association fait plus de 70 pages. Ici, je n’en ai résumé que la première quinzaine. Beaucoup de témoignages de menaces également. Comme celui de Hanif, 25 ans, qui a quitté Basra en avril à cause de l’atmosphère de plus en plus opressante. Deux semaines après son départ, sa mère reçoit une lettre adressée à son fils : "Message à un élève de Basra. Sache que la loi du sharia s’abbatera sur toi et il est de notre devoir de s’en charger rapidemment. Peu importe où tu fuis, le prix que l’on recevra en te tuant sera à nous. Signé Ahl al-Haq, le Peuple de la Vérité."
Le rapport se termine sur des recommandations. Elles semblent évidentes : cesser les attaques et les violences. Condamner les violences contre les civiles parce qu’ils ne correspondent pas aux normes de "masculinité" ou parce qu’ils ont une conduite homosexuelle et enfin enquêter sur ces violences.
Merci pour votre témoignage Fox.
C’est complètement effrayant.
Et ce ne sont sûrement pas des cas isolés…
Le traitement et les tortures infligés à cet homme sont barbares et encore plus lorsque l’on sait que ces violences graves lui ont été infligées par sa propre famille. L’enfer est sur Terre n’en doutons pas.
Dom22
… suite: Un KISS-IN est organisé à PARIS ce soir
[url]http://www.tetu.com/actualites/france/vendredi-soir-a-paris-un-kiss-in-durgence-pour-liranien-condamne-a-mort-17809[/url]
😉
J’aurais bien aimé connaître l’avis de Najia Plumett sur cet article…. Toute persécution envers nos semblables devrait nous horrifier.
Najia t’es où ? ;D
Dom22