Voilà que toutes les chaînes de télévision et de nombreuses vidéos sur le net permettent de revoir la scène… Mercredi porte de Versailles. François Hollande s’apprête à signer la charte pour le logement, après la présentation du rapport sur le mal logement de la Fondation l’Abbé Pierre… Il vient d’arriver au pupitre sur la tribune. Une ou deux minutes s’écoulent. Une femme surgit sur la scène… Elle lui balance de la farine à la figure avec un paquet ouvert… Quelques secondes encore et elle est immobilisée au sol fermement par des agents de sécurité. Hollande est tout blanc de farine. Il garde son sang froid s’époussette un peu, se retourne pour regarder son agresseure au sol  et deux agents viennent pour l’évacuer dans les coulisses. Un quart d’heure après, il revient tout frais après s’être nettoyé et changé. Il sourit et répond à un journaliste qui l’interroge sur ce qui vient de se passer « se sont les risques du métier ».

       L’enfarineuse, comme la surnomme maintenant est connue. Il s’agit de Claire Seguin. Elle tient un blog, où elle se dit harcelée et espionnée. Elle s’est faite connaître à Lille où elle distribuait des tracts qui dénonçaient « des atteintes à sa vie privée ». Avec la farine elle aurait aussi envoyé des petits papiers sur lesquels elle donne son adresse de blog et explique : «Lille une industrie en pleine essor: le lynchage collectif», «Les Français rétabliront-ils en 2012 mes droits humains fondamentaux bafoués depuis des années »… « explications sur « Un micro sur votre oreiller », traitant des atteintes à la vie privée dont je suis victime mais qui menacent tous les citoyens de demain», selon Le Figaro.

      Elle a déclaré à un micro qu’on lui a tendu qu’elle est «absolument à bout de ressources parce que la loi n’est plus appliquée» et « qu’elle était «en train d’être assassinée à Lille par des socialistes».

      Sur son blog, elle parle de « son logement précaire et le refus de son propriétaire de la reloger, sur fond «d’hostilité des services sociaux», indifférents à sa situation. «Je ne crois plus une seconde à la justice à Lille. C’est un moyen mis en œuvre pour donner un autre tour au harcèlement. A chaque étape, je m’enfonce un peu plus, en territoire socialiste, dans les sables mouvants de la misère et du déni de justice», toujours selon Le Figaro.

       Claire Seguin a été placé mercredi soir en infirmerie psychiatrique en raison de son état et des troubles psychologiques constatés par la police. Hollande qui a parlé « d’une personne irresponsable ayant utilisé la réunion à d’autres fins, n’aurait pas l’intention de porter plainte.

       François Hollande a fait savoir que cet incident ne l’empêchera  pas de continuer et d’aller à la rencontre des gens au cours de sa campagne. Malgré ce souhait, il ne peut éviter un renforcement important du dispositif de sécurité qui l’encadre dans ses déplacements et réunions. Une quinzaine de fonctionnaires de la police seront désormais chargés de le protéger. Il sera en permanence accompagné de trois agents qui seront disposés autour de lui, en triangle. Cet incident est finalement pris très au sérieux.

       Son directeur de campagne (Manuel Vals) a déclaré : « François Hollande a droit à une vraie sécurité. Mais il a raison de vouloir garder un contact direct avec les Français ». Propos compréhensibles mais qui relèvent d’une gageure, la proximité semblant difficilement compatible avec la sécurité !

       Ce n’est pas toujours porté à la connaissance du grand public, mais il semblerait que les personnalités politiques soient régulièrement l’objet de menaces et d’agressions de la part du public. Le Nouvel Observateur rapportent deux exemples. Le premier « le 6 janvier dernier, un homme avait par exemple téléphoné à la police pour proférer des menaces contre François Hollande à quelques heures d’un meeting à Mérignac, dans la banlieue bordelaise ». Le deuxième : « en juin dernier, Nicolas Sarkozy avait été pris à partie par un spectateur lors d’un déplacement à Agen dans le Lot ». On comprend alors que le travail des policiers est particulièrement délicat ! Un responsable policier explique cela dans le Nouvel Observateur : « le candidat, on ne peut pas le mettre sous cloche. Il veut aller au contact de la population. Nous on doit l’accompagnement essayer de le préserver tout en étant le plus discret possible, donc c’est un peu la quadrature du cercle ».

       Henri Guaino, Conseiller spécial de Nicolas Sarkozy « a  qualifié ce geste d’hostilité de «pratique détestable», car «dans une démocratie les gens doivent se respecter » (Le Nouvel Observateur)

       Sur Twitter, François Hollande a indiqué : «Je prends les risques qu’un candidat doit prendre si je veux aller vers les journalistes, les Français. Ce sont les risques du métier».

       Maintenant François Holalnde va continuer sa campagne sans trop penser à l’enfarineuse. Cette dernière vas se faire soigner et on espère qu’elle retrouvera un peu de paix intérieure. Mais il est certain que la sécurité du candidat à l’élection présidentielle sera renforcée, il vaut mieux que la prise de conscience de cette nécessité se fasse après un attenta sans conséquence.

Sources : Libération, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, LCP.fr