Au hasard de mes déambulations, j’ai trébuché sur des contradictions.

Les faits constatés m’ont donné raison : Le monde marche sur la tête… Le monde est à l’envers. C’est pour cela qu’on fait tout de travers…

 

Les vélos roulent sur les trottoirs.  Les piétons ont peur, le soir….

Des clébards bouffent les moutards. Les gens deviennent leur avatar…

On vend son âme au diable, on s’achète une vie. On se raconte des fables pour ne pas mourir d’ennui…

On ne cueille plus les fleurs, on les achète. On ferme les abattoirs, on importe les bêtes…

Les greniers se vident au lieu de se remplir. On brade, on vend nos souvenirs…

On oublie qui on est. On s’alzheimeurt…   On nait comme on est et on prend peur : « Et si je meurs ? »

Les riches le sont sans fin, les pauvres sentent pointer la faim…

On dépense et on jette. Nos poubelles deviennent assiettes…

On enferme des serins, on libère des vauriens…                

Les enfants tapent sur les parents. Des parents congèlent leurs enfants…

On abolit des frontières. Les tentes prolifèrent. Des gens fuient la misère en embarquant sur des galères…

On bat des records en apnée et on repêche des noyés…

On va sur la lune mais on n’a plus les pieds sur terre.  On goudronne, on bitume, et on cultive dans des serres…

On explore sérieusement la planète Mars tandis que sur terre, c’est la Grande Farce…

La mer avance, des plages disparaissent. Y’a des gens de bon sens qui en appellent aux déesses…

Il y a des bornes d’air pur et de l’énergie à boire. Plus vite vont les voitures et plus dur pour s’endormir le soir.          

 

Il y a des interludes, comme des pages de pub, pour reprendre son souffle et faire « pause » sur le barouf :

Y’a des voitures béliers et des taureaux ailés…  Y’a des vaches folles et des pigeons volent…  Y’a des rats de marée et canards laquais…..

 

Plus sérieusement, et pour revenir au temps présent :

Les dealers ont des mules. Et les flics reculent.

Y’a des étoiles dans les hôtels. Et des drôles de drones dans le ciel

On s’entretue pour un verset. Tout semble s’être inversé…

On toilette son chat mais on ne se lave pas les mains. On ignore son voisin et on s’en lave les mains…

C’est l’été en automne et l’hiver au printemps. Tout détonne. On s’étonne, mais c’est dans l’air du temps…

On peut chauffer les terrasses. On ne peut plus payer le gaz.

On tape avec dix doigts. On ne sait plus écrire d’une main.  On ne sait rien faire de ses dix doigts mais on veut s’approprier le butin….

Y’en a qui travaillent le dimanche. D’autres qui voudraient bien se faire embaucher. Y’en a qui font la manche car ils ne veulent plus les retrousser…

On augmente les taxes alors qu’on trime un max….

On grimpe toujours plus haut. On saute toujours plus loin. Alors qu’on sait si mal marcher. 

Les bleus gagnent, on en fait des montagnes…

On fait le plein d’essence et le vide de sens… 

On ne juge pas Chirac car c’est trop tard. Avant, c’était trop tôt. On ne dit plus « l’affaire est dans le sac », mais dans la valise… Une histoire de mots….

Les roses sont toujours au pouvoir. Les alouettes dans le miroir. Nos valeurs se froissent dans les tiroirs. Reste-t-il un peu d’espoir ?

 

Allez, on revient parfois de loin.  Et souvent, on n’en revient pas !