J’ai vu « fleurir » ces jours-ci ces stickers dans « ma » petite ville chambérienne, créer, imprimés et divulgués par un courant qui s’auto-nomme « jeunesses nationalistes »

Je cite: "Homo, souviens toi que tu as eu un père ET une mère, non au mariage homosexuel", et ce couronné d’un numéro de téléphone à contacter.

Mais quel est ce débat ? Quelles sont les peurs ? Quelle en est la légitimité ?

 

Un père et une mère, au nom de la sainte Nature ?

 

Tant que nous y sommes,

En 2005, 17,7 % des enfants de moins de 25 ans vivent dans une famille monoparentale (Source : Insee), et ce chiffre ne cesse de croître. Ici déjà, l’argument ne tiens déjà plus.

Alors quoi, demain, on verra fleurir des autocollants pour interdire le divorce, interdire le familles monoparentales, pourquoi pas ?

On pourrait aussi manifester contre les parents qui s’insultent et se violentent devant leurs enfants, et pourquoi pas interdire l’adoption et l’insémination pour des personnes voulant un enfant seule.

 

On pourrait aussi interdire l’athéisme, tant qu’on y est, allons y !

 

La famille idéale ? Un homme, une femme ? On est déjà bien loin de ce modèle de « sainteté », et si la liberté individuelle n’en est que plus grande, par la facilité pour un couple de se séparer, on ne peut pas permettre de tels arguments pour une campagne tout simplement homophobe et bornée à son vieil idéal monothéiste et monogame, qui ne marche clairement plus aujourd’hui, puisque nous sommes libres, dans l’idéal, d’aimer et de nous désaimer, et ce, même aux yeux de la Loi.

 

Quant à la qualification « La section Jeunesse Nationaliste Vaucluse s’est réunie pour dénoncer l’accouplement sodomite, » (source : site des jeunesses nationalistes), je l’ai lu avec un sourire de dégoût.

Non pas envers la pratique qui ne se réduit pas aux couples homosexuelles et qui n’a d’ailleurs pas l’exclusivité dans une relation sexuelle, homo ou hétéro, mais envers le réductionnisme qu’on inflige aux relations homosexuelles, et aux relations sexuelles en général, qui sont soient taboues, soient qualifiées de « sales », « malsaines » alors que chacun a ses pratiques et son bon plaisir. Et qu’a part avoir le bonheur de savoir que des gens prennent du bon temps, font l’amour ou pas d’ailleurs, toute relation consentie ne me semble pas être sujet au débat, si ce n’est pour informer les gens et ranger les tabous au placard au nom de l’épanouissement sexuel.

 

Bref, je me perd, mais cela me semblait important à souligner, car elle montre bien l’imaginaire déployé des homophobes, à qui, eux non plus, je ne tournerais pas le dos, de peur de m’y prendre une énorme … épée siglée pour certaines d’un aigle douteux (jeunesse nationaliste et autres…)

 

Donc finalement, revenons en à la source du débat : le mariage entre deux personnes de même sexe, j’espère bien que cette loi passera ! Qu’ils connaîtront les joies de l’union sacrée, des papiers du divorce, même si la bataille que certains livrent en ce moment pour leurs droits me laisse plutôt présager une belle génération d’unions heureuses et durables. Car il est si facile et acquis de se marier pour nous hétéros, qu’il est tout aussi facile de nous séparer le lendemain, et ce, de plus en plus vite.

 

Si les enfants ont besoin d’une père et d’une mère, les pauvres gamins vivant au sein d’une famille monoparentale seraient dans un beau pétrin, or, j’ai beaucoup d’exemple qui montre le contraire.

Je m’en veux de tomber dans ce qui pourrait ressemble à une hiérarchisation du bien du mieux et du mal. Mais un enfant, des enfants, élevés par deux adultes, peut importe leur sexe, vivant dans le respect mutuel et dans l’amour, me semble tout de même une magnifique opportunité pour un enfant d’être heureux et épanoui. La seule chose qui pourrait le faire souffrir sera alors le jugement extérieur des « biens pensants », qui ne se gêneront pas pour inculquer leurs belles idées à leur naturelle (ou légitime!) progéniture.

Au delà de cela, on sait très bien que ces familles existent déjà, mais qu’elles n’ont de fait pas de valeur aux yeux de la Loi.

Alors, si tout est là, si tout existe déjà, pourquoi faire comme si on pouvait encore nier l’évidence et tenter d’interdire et de reculer le moment où l’on arrêtera de pousser des gens à se cacher pour s’aimer, où ils pourront jouir des mêmes droits que ceux qui n’ont ni à se cacher (sauf amants dans le placard), ni à culpabiliser de tomber amoureux d’une personne, puisqu’elle a évidemment le « sexe adéquat ».

 

Je sais bien que la génération de mes grands parents, élevée (pour beaucoup) dans la coutume et la religion, a plus de mal à comprendre tout ce qui lui semble nouveau (même si ca ne l’est pas!).

Les nouvelles libertés pour les Hommes sont toujours difficiles à acquérir (contrairement à celle de la finance, par exemple ) car elles font peurs à ceux qui n’y sont pas habitués, qu’elles nous poussent à recomplexifier nos manières de penser et nos vieilles habitudes.

Mais même eux, mes chers grands parents, en les prenant par les sentiments, je cite « Dieu est amour » au milieu du blabla que je viens de vous énoncer, ont compris qu’il n’y avait pas de quoi en faire des caisses, et que finalement, que d’autres couples homos ou hétéros se marient, ce n’était pas vraiment leurs affaires, mais leur bon plaisir.

 

Cela le devient quand le débat tourne à l’insulte, à la mauvaise foi, et vers le pas en arrière, si cette Loi ne passe pas, et c’est ce que j’ai perçu dans ce fameux stickers, divulgué par de jeunes gens, abrutis par la masse, par leur envie d’appartenir, mais aveuglé quant au respect des droits fondamentaux de l’être humain. Egalité.

 

Quant à moi, qui ne voudrais sans doute jamais me marier, je me garde le droit de tomber amoureuse d’une femme un jour, d’une personne qui me fera peut être chavirer, soit, une personne, peut importe le nombre de chromosome dont elle sera doté.

 

Ce discours est simplifié à l’extrême, il ne parle pas vraiment de filiation, domaine complexe que je ne maîtrise pas, mais il est vrai que jusqu’à nouvelle ordre, le couple ancestralemment connu et admis n’est pas obligé de se marier pour avoir le droit de se dire parent.

 

Bref, j’oublie des variables, mais j’espère avoir apporté ma goutte d’eau au débat.

Soit, vive les marié(e)s!