Handicap

Un film tout à fait récent et qui a un succès incontestable « Intouchables », nous fait revisiter en quelque sorte notre vision du handicap.

 

La définition du mot « Handicap » est la suivante : il s’agit de toute personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même tout ou une partie des nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale, du fait d’une déficience, congénitale ou non, de ses capacités physiques ou mentales.

Notre orgueil, manque de recul, l’illusion que nous nous donnons de  nous-même nous fait croire trop facilement que puisque je peux me mouvoir, parler, écrire et vaquer à mes occupations en toute liberté, je suis valide et l’autre à qui il manque quelque chose est l’handicapé.

Oui mais voilà, reprenons la définition du mot Handicap : Il est question de l’incapacité d’assurer par elle-même tout ou partie des nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale du fait d’une déficience …..

Le chômage, l’âge senior (à partir de 35 ans), notre possibilité de parler ou non plusieurs langues, notre maîtrise ou non de l’évolution technologique, les enfants, le mari souvent absent pour cause de travail, l’éloignement des commerces ou des écoles, le manque de transports en commun et bien d’autres raisons, ne constituent-ils pas un frein à notre vie donc un frein à la réalisation de nos rêves et par conséquent un handicap.

Oh bien sûr, nous ne dessinons pas avec nos lèvres ou nos pieds, nous descendons quatre à quatre les escaliers, nous nous vêtissons, prenons soin de nous tout seul, nous entendons bien tout ce qui nous est dit, nous voyageons etc… bien nous sommes autonomes.

Et pourtant, j’ai rencontré deux personnes dans ma vie.

La première, Christiane à l’école primaire de Maisons Lafitte : Grand fille déjà à l’époque, belle, autonome. Son seul handicap : la lenteur d’esprit. Combien de fois m’a-t-elle fait pitié car elle n’avait pas encore compris ce que nous toutes avions déjà compris depuis longtemps. La maîtresse s’asseyait à côté d’elle pour lui réexpliquer ce qui venait d’être appris. Christiane était pourtant attentive mais elle avait du mal à comprendre et à assimiler. N’est-ce pas déjà un handicap qui vous frappe trop tôt dans l’existence et vous prédestine déjà à un destin plus ordinaire ?

La seconde dont j’ai oublié le prénom. Je l’ai rencontré lors de mes études professionnelles en cours de dactylographie (cela peut servir on ne sait jamais ainsi que la sténo d’ailleurs). Lors que nous avions fini notre texte, cette élève  n’en avait fait que la moitié mais sans faute et avec tellement d’application que je la plaignais de ne pas avoir les notes correspondants à ses efforts.

Je prends des cas ici simple, où il n’y a aucune altération mentale, physique, visuelle, auditive, psychique etc … Mes deux amies souffraient seulement de lenteur… Aurions-nous l’indécence de le leur rapprocher car j’imagine que par la suite, elles ont dû faire quelque chose de bien dans leur vie : se marier, avoir des enfants. Elles étaient parfaitement dignes d’être candidates au bonheur. C’est ce que je leur ai souhaité à chaque fois que je pensais à elles.

Le chômage qui frappe toutes les couches sociales n’est-il pas un handicap ? En effet, frappant n’importe quelle famille, il va falloir vivre avec non seulement la personne frappée par ce fléau mais aussi son conjoint et ses enfants. Comment ne pas se dévaloriser quand le chômage dure trop longtemps ? Comment encore faire croire à ses enfants que le travail pourra peut-être les préserver de ce fléau ? Comment en faire une opportunité de reconversion ? Combien ose le pas ? Il faut beaucoup d’amour et d’unité dans une famille pour traverser pareille épreuve.

Comment se fait-il que bien des « handicapés » physiques et autres soient-ils plus sereins que nous (toujours le sourire aux lèvres, ils pensent aux autres plus qu’à eux-mêmes) malgré leur manque d’autonomie ?

N’auraient-ils pas déjà tutoyer ce qui fait l’essence du bonheur alors que nous perdus dans notre autonomie, notre savoir, nos mondanités, nos préjugés, nos convictions etc …. nous avons du mal à garder le cap ?