Depuis midi, heure française, les Haïtiens votent pour élire leur président. Est-ce enfin le dernier acte d’une drôle d’élection ? On peut en douter.
Il a fallu attendre quatre mois pour que ce deuxième tour ait lieu après avoir repêché Michel Martelly à la suite de violentes manifestations.
Les deux candidats en présence sont atypiques : Michel Martelly, chanteur populaire mais dont les compétences en politique sont à démontrer et, l’ancienne première dame, Mirlande Manigat, universitaire mais pas très au fait des difficultés des ses compatriotes.
En plus de tout cela, voilà l’ancien président, Jean-Bertrand Aristide, qui fait irruption la semaine qui précède le vote, histoire d’ajouter un peu plus à la confusion, même s’il n’a pas donné de consignes de vote à ses partisans.
Au premier tour, la participation a été très faible et l’annonce des résultats a entrainé des violences qui ont fait des morts.
Les résultats définitifs du scrutin devraient être donnés le 16 avril, mais on peut s’attendre à des problèmes. En effet dans de nombreux bureaux de vote, les choses ne se passent pas régulièrement : par exemple, le mélange des bulletins de la présidentielle et des législatives dans la même urne ou le manque d’encre indélébile pour marquer les doigts des électeurs.
Les violences qui se sont produites ces derniers jours ne laissent pas augurer d’une élection dans la sérénité tout cela dans un pays détruit par le séisme d’il y a un an.
La MINUSTAH, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, fait ce qu’elle peut pour assurer la bonne tenue du scrutin. Les évènements du premier tour ont permis de rectifier le tir. 23 000 agents pour surveiller 11 000 bureaux de vote, ça devrait suffire.
Espérons que les Haïtiens vont enfin trouver une stabilité politique car l’Histoire ne les a pas gâtés et la tâche qui les attend est immense.
Sources : la libre Belgique, France Info