Ils sont partout ! Même là où on s’y attend le moins… Des régions montagneuses les plus inhospitalières aux immensités désertiques accablées par un soleil ardent, ils ont établi leur quartier général aux quatre coins du globe terrestre. Volants, rampants ou fouisseurs, ils représentent la majeure partie de la biodiversité animale. À qui faisons-nous donc allusion ? Mais … aux insectes, bien sûr !
Ce que vous ignorez peut-être, c’est que ces gracieux arthropodes aux multiples facettes pourraient fort bien figurer sur la carte de nos restaurants gastronomiques ou sur les étals de nos marchés dans un avenir plus proche que vous ne pourriez le croire. Leur qualité protéique et leurs apports énergétiques ont été démontrés par de nombreuses études scientifiques. Consommés entiers ou réduits en poudre et déjà commercialisés dans plusieurs points de vente et en ligne, les insectes entrent dans la composition de moult recettes culinaires. Résisteriez-vous aux exhalaisons d’un savoureux potage aux vers de farine ou au fumet d’une succulente fricassée de grillons aromatisés ? À moins que vous ne préfériez un plat de sauterelles grillées ou une quiche aux ténébrions ? Tant mieux ! Vous avez frappé à la bonne porte. Décryptage du phénomène.
Pourquoi manger des insectes et favoriser leur consommation ?
Tous les jours, deux milliards de personnes consomment des insectes cosmétibles (« entomophagie ») par nécessité alimentaire ou assuétude culturelle. Afin de répondre efficacement aux besoins nutritionnels des quelques 9,8 milliards d’êtres humains qui peupleront la planète dès l’horizon 2050 et de réduire drastiquement l’empreinte écologique qu’induiraient de telles projections démographiques, de nombreuses agences internationales (la « FAO » – Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – en tête) ont récemment lancé des programmes destinés à promouvoir la production et la consommation d’insectes comestibles. Leurs capacités reproductives, leur taux de conversion alimentaire et leur impact marginal sur l’environnement au cours de leur cycle de vie sont autant de points positifs à mettre à leur actif … et au nôtre.
Quels insectes manger ?
On estime que près de 90 % des insectes consommés font partie des ordres suivants: les orthoptères (criquets, sauterelles et blattes), les hémiptères (cigales, cicadelles et cochenilles), les lépidoptères (mites et papillons), les coléoptères (scarabées) et les hyménoptères (abeilles, guêpes et fourmis). De la même manière qu’un non-initié ne prendrait pas le risque de cueillir des champignons forestiers aux couleurs psychédéliques pour en faire une poêlée, évitez de capturer le premier hexapode venu pour en faire votre repas si vous n’êtes pas certain(e) de sa comestibilité !
Manger des insectes, c’est bon pour la santé et l’environnement !
Écologiquement parlant, la culture des insectes comestibles est bénéfique à bien des égards. Peu exigeante en ressources naturelles et en moyens matériels, l’entomoculture permet de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et de diminuer significativement la pollution des sols et des nappes phréatiques au regard des procédés d’élevage conventionnels (ovins-caprins, bovins, porcins, volailles …).
Bien que leur valeur nutritionnelle soit tributaire de leur stade de développement (état larvaire, chrysalidaire ou adulte), la plupart des insectes sont riches en protéines, en sels minéraux, en acides aminés, en nutriments vitaminiques et en matières grasses. Sous réserve d’une préparation dans des conditions hygiéniques optimales, leur consommation ne présente aucun risque sanitaire. Impossible de contracter une maladie virale ou une pathologie infectieuse après avoir savouré un wok aux criquets…