Malgré la signature par les syndicats majoritaires du récent accord sur l’encadrement des dépassements d’honoraires sous la pression de la ministre de la santé, Marisol Touraine, le malaise dans le monde médical ne faiblit pas pour autant comme en témoigne l’appel à la grève illimitée à partir du 12 novembre, lancé par de nombreux syndicats de médecins. 

Demain, des hôpitaux et des cliniques verront leurs activités paralysées avec cabinets, blocs opératoires fermés, opérations reportées. La marche débutera à 14h à partir de la gare de Montparnasse pour se diriger vers le Ministère de la santé. 

Ce mouvement de mécontentement qui a émergé chez les chirurgiens avant de connaître cet effet boule de neige en touchant l‘ensemble de la profession, reflète le ras le bol de ces médecins soumis à une détérioration grandissante de leurs conditions de travail et autour desquels l’étau ne cesse de se resserrer. 

Il reflète aussi le ras le bol de tous ces internes qui après s’être engagés dans des études très longues et s’être donnés les éprouvants moyens de décrocher une spécialité répondant à leurs exigences en terme de choix de vie, se retrouvent, sans la moindre concertation, face à de nouvelles règles. Une supercherie car il ya modification des bases  du projet pour lequel ils s’étaient tant investis. 

D’après le syndicat des chirurgiens, Le Bloc, cet accord signé ne correspondrait pas notamment aux «spécificités» des chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens pour lesquels le plafonnement de dépassement devrait être supérieur. 

Au prétendu motif de l’accès aux soins pour tous, s’en prendre de la sorte aux spécialistes du secteur deux, lequel depuis quelques années nécessite des années supplémentaires de formation,  un clinicat assorti de son arsenal de gardes, d’astreintes, de grosses responsabilités, s’apparente à un choix conduisant tout droit l’excellence de la médecine française vers son appauvrissement. Voire la mort de la médecine libérale. 

Les grévistes sont déterminés à s’opposer à toute négociation qui ne sera pas précédée du retrait de l’avenant 8 de la convention médicale et de ce fait le mouvement risque de se prolonger. Les patients devront payer le prix de cette déprogrammation. Pour parer au plus urgent, des médecins feront l’objet de réquisitions.

"Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés". Ainsi va le serment d’Hippocrate que l‘on brandit à tout va aux médecins souvent stigmatisés contrairement à d‘autres largement mieux nantis après juste quelques années d‘études supérieures…

 

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