Une oeuvre intemporelle, un échec cuisant lors de sa sortie et devenue au fil du temps, un classique incontournable.

Charles Laughton oscille entre l'erxpressionnisme allemand des années vingt et son admiration pour D W Griffith, tout en imposant une touche réaliste, incarnée par Shelley Winters. L'un des plus grands films de l'histoire du cinématographe.


18385992_w434_h_q80.jpg18385989_w434_h_q80.jpgLE SYNOPSIS : « Un prêcheur inquiétant poursuit dans l’Amérique rurale deux enfants, dont le père vient d’être condamné pour vol et meurtre. Avant son incarcération, le père leur avait confié 10 000 dollars, dont ils ne doivent révéler l’existence à personne. Pourchassés sans pitié par ce pasteur psychopathe et abandonnés à eux-mêmes, les enfants se lancent sur la route. »Un lien : http://www.dailymotion.com/video/x5hoz0_the-night-of-the-hunter-la-nuit-du_shortfilmsCHARLES LAUGHTON, acteur britannique d’exception, un physique peu engageant, dont il tire toute la quintessence dans son jeu d’acteur. L’inoubliable capitaine BLIGH (Révoltés du Bounty) ou encore un exceptionnel QUASIMODO. La nuit du chasseur, unique réalisation de Laughton, est un véritable monument du septième art.Le rêve est un enjeu majeur de la production cinématographique. C’est sur sa propre valeur onirique, irréelle, que s’est dressée l’industrie d’un cinéma, qui en a vite fait un objectif constitutif de la réalisation. Le dépaysement que l’on attend d’une production cinématographique exprime cette quête de rêve, que cristallise le cinéma lui-même. Le film de Charles Laughton « The Night Of  The Hunter » nous propulse dans un univers de rêve. Il sonde notre imaginaire pour en traduire les angoisses (et non les peurs), qu’il retranscrit naïvement sur le support du film. Et nous voila plongé, non pas dans un inhabituel décor, qui ferait fi de nos repères quotidiens, mais au contraire dans l’intimité inconsciente de nos représentations et de nos affects. Il  fonde le rythme de cette réalisation sur un sentiment d’étrangeté, qui traduit l’émergence de nos valeurs refoulées. A l’instar d’un conte, il exprime ce qui nous touche au plus profond de nous. Le manichéisme, traduit par les doigts tatoués de Robert Mitchum (HATE&LOVE), ainsi que par son rapport à Shelley Winters, n’est naïf que par le sens que nous lui octroyons, sens qui nous rassure et donne ainsi au film, une paisible et étrange proximité. Le symbolisme prégnant à ce film noir construit un univers ou la familiarité des antagonistes plonge le spectateur dans une torpeur sécurisante, telle la scène de la barque dérivant au fil de l’eau, et au son de la voix fluette de la petite PEARL. L’ouverture du film nous l’indique : nous pénétrons dans un univers onirique ou la peur elle-même n’est qu’un simple rêve. C’est un chef d’œuvre absolu dont il faut impérativement encourager la diffusion. The Night Of  The Hunter nous fait la démonstration que l’expression binaire du chasseur et du chassé, modèle auquel nous participons tous, n’est qu’un subtil transfert de ce que nous sommes. DES ETRES FAITS D’AMOUR ET DE HAINE.Charles Laughton, par le biais d’un splendide NOIR et BLANC, rend un hommage à l’expressionnisme allemand des années vingt, et un clin d’œil à D W Griffith, sublimé par le travail de STANLEY CORTEZ, également au générique d’un autre monument : « La Splendeur Des Amberson », d’ORSON WELLES. La musique de Walter Schumann et cette comptine si poétique, au fil de l’eau, bercée par une faune imaginaire :Once upon a time, the was a pretty flyHe had a pretty woman, this pretty fly But one day she flew away, flew away, flew away..Le révérend HARRY POWELL, bien avant la composition de sir Anthony Hopkins (Hannibal Lecter), offre à Robert Mitchum l’une de ses plus belles interprétations, à couper le souffle.