Je ne sais trop vraiment si un ministre délégué s’impose vraiment – en période de rigueur – pour traiter des affaires des Anciens combattants. À mon sens, un chef de cabinet délégué suffirait, et tant pis pour les sous-préfets chargés d’accueillir un simple haut fonctionnaire au lieu d’un secrétaire d’État ou d’un ministre délégué à la Défense. Tant mieux en tout cas pour Kader Arif, ex-premier secrétaire du PS en Haute-Garonne, ex-député européen, et pour son suppléant ou sa suppléante.  

Kader Arif était plutôt spécialisé dans les problèmes de commerce international, de mondialisation, et même ceux touchant à la contrefaçon. Il n’est sans doute pas nommé ministre délégué aux Anciens combattants pour en débusquer les faux, ou ceux qui s’attribuent des médailles et des distinctions.
Sans doute est-il nommé pour se faire huer lors d’assemblées et réunions des AC proches du Front national ? Non, là, je dérape…
Kader Arif, est né en 1959 à Alger, et je ne sais même pas où il a pu accomplir son service national.

Au moins un Chevènement a-t-il combattu, et pour le clientélisme électoral auprès de certains cercles, il convenait parfaitement (mais si jamais le poste lui avait-il été proposé, il l’aurait sans doute décliné).

 

C’est donc un encore jeune homme issu de la « diversité » (combien de temps faut-il être Français de France pour se débarrasser de l’étiquette ?) qui aura droit à un logement de fonction, à la première classe sur Air France (dans les avions qui en conservent une), et à divers avantages. Pourquoi pas ?

Après tout, puisque le Front national chérit tant les harkis, il ne pourra que féliciter le gouvernement Ayrault d’un tel choix. Ils auront un interlocuteur peut-être plus sensible qu’un autre à leurs problèmes. En tout cas, contrairement à Marine Le Pen (ou Rachida Dati), il a vraiment mouillé sa chemise au Parlement européen, intervenant très fréquemment. Il s’était notamment exprimé sur le « marquage d’origine » (le made in). De quoi alimenter les chroniques des humoristes peu politiquement corrects.

Monsieur le ministre délégué, ne prenez pas ombrage de ces anodines petites piques, on a bien eu un président chef des Armées planqué à Paris « sous les drapeaux ». Alors, hein, on en a vu d’autres.

 

J’espère simplement qu’en les actuelles circonstances, l’ex-secrétariat d’État ne vous accaparera pas trop et que vos compétences, aguerries par vos divers mandats ou postes au secrétariat du Parti socialiste, seront mises à contribution par d’autres de vos collègues.

Il vous sera – non par moi –  reproché d’avoir présidé à la signature, aux côtés du maire de Toulouse, de l’accord de coopération toulousain avec la ville de Ramallah (Palestine). À part cela, je ne vois pas trop quels poux vous seront cherchés dans ce qu’il vous reste de cheveux.

Je n’ai qu’un amical conseil à vous donner : ne vous départissez jamais d’un imperméable, une ondée est vite arrivée, et un salut au drapeau trempé ne mérite pas la sanction d’un rhume.

Je salue votre nomination, sans trop y voir de symbole particulier. Il serait grand temps qu’on cesse de voir des symboles partout, qu’on nous gave avec la « vraie » France, qui est d’abord affaire d’adhésion, et non d’apparences et de vociférations. Tâchez seulement de nous coûter moins cher que vos prédécesseurs, ne détournez pas les fonds de votre fonction pour vous hausser du col et mettre votre bobine partout en vue de, remercié lors de la prochaine nomination gouvernementale ou la suivante, trouver un siège de député ou de sénateur, ou même pantoufler.

Bienvenue à Paris en tout cas. J’espère que votre ministre, Jean-Yves Le Drian, vous fera aussi apprécier le Morbihan. Lisez à l’occasion Au temps des baraques en Bretagne, de sa sœur, Marie. Cela vous aidera à converser avec les anciens FFI.

Pour le reste, eh bien, je ne sais, bon vent, bonne brise…