Du plafonnement des hauts salaires à celui des revenus,

quel intérêt pour la société ?

 

 

La grande question qui soulève l’indignation générale est quand un grand patron perçoit un salaire hors de proportion par rapport à la moyenne nationale. Les hommes politiques de gauche et les syndicats prêchent depuis longtemps un plafonnement des hauts revenus. Mais aussi des dirigeants actuels qui trouvent, dans le contexte d’austérité que nous vivons, que leurs honoraires de fonction doivent être réduits, voir supprimés. Par exemple, Mario Monti président du Conseil italien, ainsi que des ministres n’ont-ils pas préféré faire le sacrifice de ces honoraires par respect aux mesures de restriction qu’ils imposaient à leurs citoyens ? Ce n’est que symbolique, que représentent ces honoraires eu égard au budget d’un État, rien, sinon un état d’esprit, qui veut signifier, il n’y a pas que vous qui faites des sacrifices. C’est tout a fait à l’opposé de l’attitude de Nicolas Sarkozy, qui dès son arrivée s’est augmenté son salaire voir, A propos du salaire de Sarkozy.

 

François Hollande invité de France 2 avait annoncé lundi 08 novembre 2011 une baisse des salaires du président et des ministres de 30% s’il était élu en mai 2012. Il avait jugé choquant que le premier ministre annonce le gel de la rémunération de Nicolas Sarkozy alors qu’elle avait été augmentée de 170 %, passant de 7.000 à 19.000 euros. Cette proposition avait subi un refus de la majorité et de nombreux députés, arguant s’en tenir à l’appel lancé lundi 07 novembre par François Fillon, qui avait demandé aux responsables politiques et aux grands patrons de geler leurs salaires. Or les salaires des Grands patrons du CAC 40 ont augmentés de 34 % en 2010. Dix grands patrons ont touchés une rémunération supérieure à 240 SMIC soit, 4,6 millions d’euros en 2010, voir La taxation des hauts revenus proposée par François Hollande. C’est l’un des constats de l’étude annuelle de la société de Conseil des investisseurs Proxinvest.

 

 

Cette politique n’est que la traduction de la pensée d’une grande majorité de Français sur la limitation des salaires des dirigeants d’entreprise, mais également sur les rémunérations hors de toute logique des grands sportifs, bien que les conséquences soient différentes. Pour les sportifs c’est une négociation, dans un contexte libéral, qui n’a de conséquence que sur le prix des billets achetés par les supporters et les spectateurs, alors que la rémunération des grands dirigeants intervient sur l’équilibre des salaires de l’entreprise, sur sa compétitivité et sur la masse salariale. Ce qui est pris par les salaires des grands dirigeants et des hauts cadres, l’est en moins pour les salariés à masse salariale égale.

 

La république ne fait pas de distinction entre les citoyens, qui sont égaux en droits et en devoirs, mais c’est loin d’être le cas. Entre une personne qui dort dans la rue sur le trottoir et le PDG qui gagne plusieurs millions par année il y a une grande indignation. C’est avec de telles situations que le dégout s’installe, et les révoltes se développent. Il faut de la décence en tout. Les salaires ou plus exactement les appointements, aux salaires s’ajoutent des avantages, tickets de présence, stock-options, etc….ne sont qu’un prétexte aux yeux des Français, ils savent bien que ces excès de rémunération n’ont que peu d’influence sur la pauvreté. Ce n’est pas parce que des grands industriels auront leur salaire divisé par cinq ou plus que les SDF dans la rue seront logés. D’autant plus que ces industriels ou autre fortunés payent des impôts au regard de ce qu’ils gagnent mais aussi sur leur richesse par l’ISF. L’État récupère donc une partie de ce qu’ils ont obtenus en rémunération et en patrimoine. Ce que perçoit l’État est d’autant plus important que leur richesse soit élevée, s’ils ne s’expatrient pas dans les paradis fiscaux. Et c’est bien là qu’est le problème, les impôts sur le revenu et sur la richesse sont perdus pour la Nation. Domiciliés hors de France, et y possédant des habitations, ils ne sont assujetti qu’à une déclaration forfaitaire égale à trois fois la valeur locative de ces habitations, une bricole pour certains. Ce régime fiscal favorise donc la fuite sous d’autres cieux des personnes fortunées. Le plafonnement des hauts revenus de l’industrie s’imposerait puisqu’il limiterait l’accumulation de richesse au détriment des autres Français, seulement l’État n’a aucun pouvoir. Les entreprises autres que celles de l’État sont libérales. Elles peuvent rémunérer leurs dirigeants comme elles le veulent.

 

 

Le secteur industriel n’est pas le plus important à dégager des hautes rémunérations. Les professions libérales, les grands artistes du spectacle perçoivent également de fortes rémunérations, et sur elles, il n’est pas possible de les limiter puisqu’elles s’effectuent dans un cadre libéral. L’argent que ces personnes ont gagné en France est celui des Français, il serait donc juste que la nation récupère par l’impôt sa part. Or, nombreux sont ceux qui s’expatrient pour ne pas payer d’impôt. Il est donc urgent de modifier cette loi afin qu’ils payent leur dû à la France. Le plafonnement des rémunérations n’est donc pas le seul paramètre à prendre en compte, il faut y associer aussi une loi sur l’impôt des expatriés qui bénéficient de revenus Français. Ce n’est que dans ce cadre que le plafonnement des hautes rémunérations et des revenus serait un bienfait pour la Nation.

 

Déjà, dans l’hypothèse d’une victoire de François Hollande à la présidentielle, des circuits se mettent en place pour facilité cette évasion. Que peut faire le gouvernement pas grand chose au regard de ce que nous constatons. Cette évasion fiscale s’est même poursuivie sous cette présidence, d’une part à cause de la politique du président qui trouvait qu’elle se justifiait dès lors que la taxation à plus de 5o % de la richesse déclarée était anormale. Ce qui paraît raisonnable, mais insuffisant au regard de ce que le pays à besoin en financement pour assurer la gestion matérielle et sociale.

 

La question qui n’a jamais eu de consensus entre droite et gauche porte sur le problème des impôts sur le revenu et sur la richesse. Ces deux tendances politiques ont chacune des arguments.

 

Mais en période de récession on ne peut imposer aux plus démunis plus de sacrifices, il en résulte que la seule voie possible reste l’imposition des plus riches sur le revenu et le patrimoine. Nous avons vu les solutions.

 

Pour les plus démunis, notre fiscalité le permet puisque les plus bas revenus ne payent pas d’impôts au delà d’un seuil. Par contre, ils payent des impôts indirects qui deviennent exorbitant sur l’énergie, les transports, la TVA, sur les loyers et les charges communales. L’impôt sur les revenus est donc largement squeezé pour les plus pauvres. Pour beaucoup de foyers ces impôts indirects grèvent le pouvoir d’achat des ménages, bien plus que l’impôt direct, on ne peut taxer plus.

 

Les salaires ne sont qu’une composante de la richesse et bien souvent cette composante ne représente qu’une faible part, voire nulle pour les métiers à honoraires libres et commerciaux échanges, ventes, transactions, etc….. Aux yeux de la majorité de la population, il est en effet extrêmement choquant d’entendre que des dirigeants de grandes entreprises partent en retraite avec des millions d’euros augmentés de stock-options qui sont des opérations boursières, à des conditions avantageuses, faites spécialement pour eux. Alors que, pour les salariés, tout a été fait pour réduire leur maigre retraite sous le prétexte qu’ils vivent plus âgés.

 

L’évolution prise par notre société est donc génératrice d’injustice, il importe de la corriger par un plafonnement des rémunérations, une tranche d’imposition supérieure plus élevée, et par une loi fiscale qui ne permettrait pas à des expatriés l’évasion fiscale. C’est un peu ce que propose François Hollande de taxer les revenus supérieurs à 150.000 euros à 45 %. Quant au plafonnement des salaires il serait fixé à 350.000 bruts annuels soit environ 27.000 euros bruts par mois avec treizième mois. Avec la taxation à 75 % au delà de 1 million d’euros pour les dirigeants d’entreprises privées et affaires libérales, seraient corrigés ces abus. Quant a l’ISF, le plafond actuel serait maintenu mais le taux de taxe augmenté. Cette proposition ne pourrait s’appliquer qu’aux entreprises dépendant de l’État, ce ne serait donc qu’une réforme partielle. Elle n’aurait aucune portée sur l’entreprise privée et le secteur libéral, et ne combattrait pas l’évasion fiscale.

 

10 réflexions sur « Du plafonnement des hauts salaires à celui des revenus, »

  1. [b]A part un lissage pluri-annuel (3 à 5 ans par ex.) pour le cas des artistes ou sportifs ou encore revenus exceptionnels du genre gain au jeu, cession d’un brevet ou autre opération financière unique du style vente maison…, il me semble que le plafond obéit plus à des critères de jalousie morbide qu’à une efficacité financière rationnelle. Je ne conteste bien évidemment pas le bien fondé de ce genre de mesure que de tout temps j’ai défendu dans le cadre d’un vrai libéralisme bien compris (la liberté de chacun s’arrête à celle d’autrui y compris financièrement). Je ne suis pas opposé au plafonnement sauf à le fixer à 1 million d’€uros annuel tous revenus confondus sans exception sauf loi ad-hoc, en revanche sa taxation doit être effectuée en tenant compte du fait qu’il s’agit d’une manufacture au sens large(taux réduit) ou d’un organisme financier capitalistique (taux majoré), le fisc devant veiller particulièrement aux virements suspects d’un secteur à l’autre[/b]

  2. [b]zelectron[/b] bonsoir,

    Après cette trêve pascale le cours du jeu reprend, merci.

    Il faut signifier que ce que j’ai publié n’a vraiment pas eu le succès qu’il méritait. Je ne fais pas foule au pays Sarkozien, mais qu’importe, il faut exister et montrer le courage de ses opinions que j’estime supérieures à bien d’autres.

    Jalousie morbide mais de quoi, par ce qu’un sportif gagne des millions, je le plains plutôt que l’admirer, de même pour un artiste, et même pour les supers PDG etc…..

    Je viens d’avoir 83 ans et je suis heureux comme cela,

    Je vis modestement avec mon épouse de nos retraites durement acquises et je paie mes impôts comme tous les Français sauf ceux qui se croient obligés de vivre ailleurs, pour moi, ils ne devraient plus avoir le droit de revenir en France, c’est pire que la taxation à 75 % au dessus de un million d’euros.

    Puisque que la France ne leur plait pas, ils n’en devraient pas y trouver ombrage.

    Un million divisé par douze cela fait 83.333,33 euros par mois, avec ça on voit venir d’autant que ces fortunés ont des possibilités de déductions fiscales que des Français n’ont pas.

    Entre l’impôt déclaré et les appointements reçus il y a une grande différence qui, pour certains, fait qu’ils ne payent pas d’impôt.

    Cela, c’est vrai, rapporte peu, justement par ce qu’ils sont peu nombreux, donc le dommage est limité.

    Et puis quand on est Français, que sa culture a été acquise en France ainsi que sa fortune le moindre respect est de restituer par l’impôt ce qu’elle a donnée.

    S’il n’y avait pas les abus actuels, et bien il n’y aurait pas de proposition de taxation au dessus de un million d’euros, c’est de leur faute simplement.

    Bien à vous,

    Anido

  3. [b]Absolument Anido, nous ne sommes pas sur ce chapitre en désaccord ! (si ce n’est la jalousie de certains qui motive leur comportements à tendance lyncheurs). Je crois savoir qui vous êtes aussi et vous admire de la même façon pour votre parcours, ce qui ne m’empêche pas de vous porter la contradiction (mais pas de façon systématique, vous l’avez noté) . Nos pensées (honnêtes) n’ont pas pris tout à fait le même chemin mais il nous arrive d’être en phase, heureusement! sinon ce serait à désespérer.
    Bien à vous aussi
    Yves[/b]

  4. Selon Anne Lauvergeon, Nicolas Sarkozy
    lui avait confié début 2007
    [b] »qu’il ne ferait qu’un mandat, puis
    qu’il irait gagner de l’argent chez Bouygues »[/b].
    …Bouygues qui a perdu son procès en diffamation
    contre le Canard enchaîné intenté après
    un article sur l’affaire de corruption
    présumée entourant le contrat du « Pentagone français ».

  5. Bonsoir à Anidom Nidolga et aux intervenants sur sa page.

    Je voudrais ajouter plusieurs observations à cet excellent article :

    la première c’est que la masse salariale d’une entreprise n’est pas forcément constante, et moins encore celle d’un pays, puisqu’un PIB qui fait de la croissance permet d’élever les salaires réels, s’ils sont équitablement distribués, à tous les travailleurs du pays concerné. Ou alors, si ces salaires n’augmentent pas, le surplus servira à payer des salaires à ceux des chômeurs qui ont retrouvé du travail.

    la seconde, c’est que quand la croissance du PIB est nulle, d’une année sur l’autre, tous les bonus ramassés par les chefs d’entreprise, et toutes les hausses de salaire réel constatées chez certains, se traduisent par des diminutions de salaire réel chez d’autres.

    la troisième est que des sportifs comme les footballeurs gagnent aussi de l’argent grâce à la publicité (je parle ici de la pub faite par le club pour lequel ils jouent, et non de leur pub personnelle), et grâce à la vente, aux chaînes de télé, des droits de retransmission des matches de foot (ce qui revient à dire que la recette au stade occupe une place toujours moindre dans le chiffre d’affaires des clubs de foot)

    la quatrième est que tous les grands clubs sont aujourd’hui à la limite du dépot de bilan en raison des salaire faramineux payés aux joueurs. Ce qui oblige ces clubs à constamment disputer la Coupe d’Europe (C1) sans quoi ils feront failite et seront relégués dans des divisions inférieures.

    la cinquième est qu’il existe une catégorie de gens qui sont également très riches, et même plus que ceux situés par Anidom Nidolga, ce sont les traders qui opèrent sur les différents marchés boursiers du monde.

    Or on oublie trop souvent, que le part du chiffre d’affaires représentée par la vente des biens et services (tous pays confondus) représentent entre 2 et 10% du chiffre d’affaires représenté par l’ensemble des opérations spéculatives réalisées durant la meme période. C’est proprement hallucinant.

    ****

    Pour le reste, je suis d’avec Anidom Nidolga, sur les impots et sur les lois qui doivent être promulgées afin d’entraver la fraude fiscale de la part des exilés en Suisse et dans les autres paradis fiscaux.

    Quant aux plafonnements des revenus, je ne connais pas assez le dossier pour me prononcer.

  6. C’ETAIT ECRIT DANS URANUS !!!:
    Françoise Hardy :
    « Si Hollande passe, je vais être obligée de déménager »
    SACRE MADAME SOLEIL!

  7. [b]Bonjour à vous[/b],

    Merci [b]clgz11[/b] de compléter cet article, oui, les traders gagnent beaucoup d’argent, je ne les aient pas directement cités, mais ils y étaient implicites. Quant aux sportifs c’est aussi vrai que la publicité, le sponsoring font qu’ils gagnent beaucoup d’argent, et c’est vrai que les clubs sont au bord du dépôt de bilan.

    C’est leur affaire.

    Quant à Françoise Hardi, [b]veritas[/b] je répondrais comme François Hollande l’a fait à l’émission des paroles et des actes d’hier soir.

    Beaucoup de SDF aimeraient bien payer 40.000 euros d’ISF !

    En outre, elle se trompe l’impôt ISF n’est pas prévu triplé comme elle l’annonçait mais de revenir à ce qu’il était avant la réforme Sarkozy.

    J’ajouterais, que jamais les médias ne demandent aux malheureux ce qu’ils pensent de la politique, toujours les fortunés sont mis en avant.

    Il y a une main mise des journalistes sur l’information qui dénature la pensée politique des Français.

    Ce qu’ils font est anti démocratique.

    Cela personne n’en parle, le peuple est exclus des débats.

    Bien à vous,

    Anido

  8. gouvernement blingbling, medias blingbling! A ce compte-là, comme vous dites, Anido, le peuple n’a plus qu’à se taire et écouter les grands donneurs de leçons sur les lendemains qui chantent!

  9. [b]François Hollande :
    « Françoise Hardy ne sera pas à la rue si je suis élu ! »[/b]

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