A première vue Gilles Bourdouleix a un air plutôt doux aux antipodes de celui qui lui est reproché ! A l’inverse du député-maire de Cholet, d’autres que lui portent bien leurs caractères hauts en couleur sur leur physique : Georges Frèche par exemple, président de la région Languedoc-Roussillon, se distinguait par l’harmonieuse symbiose entre l’air qu’il arborait et les pensées qu’il sécrétait ; de sa volubilité nous restent tant de fléchettes culte parmi lesquelles : Sarkozy un grand mamamouchi aux talons compensés ; trop de blacks chez les bleus ; les Harkis, des sous hommes sans honneur qui continuent de lécher les bottes des gaullistes qui ont massacré les leurs en Algérie. Cette dernière jugée « insulte raciale » lui avait valu un horrible lynchage médiatique suivi de son éjection du Parti socialiste. Loin d’être un cas isolé, Georges Frèche sera relaxé par la cour d’appel pour la simple et bonne raison que ses propos à la teneur nauséabonde étaient beaucoup moins agressifs qu’on voulait nous le faire croire ; comme quoi, en dehors de leur contexte, des propos peuvent énormément perdre en authenticité. 

C‘est Gilles Bourdouleix qui donc est aujourd’hui sur la sellette pour ses propos louches sur les gens du voyage : accueilli de manière étrange à coups de Hei Hitler, de saluts nazis par ces éternels voyageurs installés dans un terrain squatté au nez et à la barbe de tous, le maire perd son sang froid devant cette violation de la loi : l’élu centriste aurait grommelé de rage que « Hitler n’en a peut-être pas tué assez ! ». Un immonde dérapage verbal réel ou supposé qui l’a naturellement livré en pâture à tous. 

A situation extrême, mots extrêmes pour le responsable politique : des paroles visqueuses qui, peut-on espérer si elles s’avéraient exactes, ont dépassé ses pensées ; des paroles volées en plus par un zélé journaliste du Courrier de l’Ouest. A la demande du ministère de l’Intérieur, le préfet du Maine et Loire s’est empressé de saisir le procureur de la République pour apologie de crime contre l‘humanité. 

Bien que lois et sanctions prolifèrent comme des champignons dans divers domaines faisant à elles seules office de solutions à tout ce qui cloche, les problèmes persistent voire même empirent : on n’hésite pas en la matière à supprimer des mots (race), à mettre sous scellé un pan de l’Histoire issu de l’ idéologie nazie via la loi Gayssot, à taxer d’apologiste nazi au quart de tour, j‘en passe et des plus saugrenues mais rien n’y fait, les mentalités sont d’une rigidité indécrottable ! 

Il paraît que ce n’est pas une raison pour baisser les bras devant un constat alarmant : « celui qui désespère des évènements est un lâche mais celui qui espère en la condition humaine est un fou ! ». 

Quant à Gilles Bourdouleix, après avoir démenti les propos qu’on lui prête, il a envoyé sa lettre de démission à Jean-Louis Borloo anticipant son exclusion inéluctable de l’UDI. Même si le bon sens voudrait que l’on donne au journaliste en question le Bon Dieu sans confession, on continue d’espérer qu’il y a eu vraiment « bidouillage » de l’enregistrement, que le responsable politique est au-dessus de cette mélasse, un peu à la Georges Frèche ; après tout, que celui qui n’a jamais pêché surtout dans des moments d’énervement jette la première pierre ! Sauf que les péchés ne sont pas tous les mêmes : certains sont véniels et d’autres mortels…