GEORGIE: Qui n’entend qu’un son, n’entend qu’une cloche …

Sur le site RIA Novosti, est repris un entretien accordé par le Président Russe Dmitri Medvedev au Financial Times et paru ce Mercredi.

Il est peu probable que certains de nos médias habitués à brosser dans le sens du poil, en fasse une transmission intégrale, c'est pourquoi je vous le livre en l'état même si je me fais encore une fois traiter d'iconoclaste

""Nos troupes sont entrées sur le territoire géorgien pour détruire les bases qui ont servi de point de départ à l'attaque, puis elles sont parties. Nous avons rétabli la paix, mais nous ne pouvions étouffer les craintes et les aspirations des peuples d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud quand (le président géorgien Mikhaïl) Saakachvili, encouragé par les Etats-Unis et plusieurs membres de l'OTAN, s'est remis à évoquer le réarmement de ses troupes et la reprise du contrôle du soi-disant territoire géorgien … La reconnaissance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud "n'a pas été un geste facile. Nous ne l'avons pas fait sans tenir compte de toutes les conséquences qui s'en suivent. Toutes les conséquences potentielles de ce geste ont fait l'objet d'une analyse lucide, compte tenu de l'histoire des peuples abkhaze et ossète, de la libre expression de leur volonté d'indépendance, des événements tragiques de ces dernières semaines et des précédents internationaux …Après la chute du communisme, la Russie s'était résignée à la perte de quatorze ex-républiques soviétiques, qui avaient accédé à l'indépendance, alors qu'environ 25 millions de Russes de souche se retrouvaient ainsi hors de leur patrie historique … Certaines nations étaient incapables de traiter leurs minorités avec le respect que celles-ci méritaient. La Géorgie a immédiatement privée d'autonomie ses régions autonomes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud … Ils (les occidentaux) se sont rapprochés du président géorgien Mikhaïl Saakachvili, dont le premier geste a été la destruction de l'autonomie d'une autre région, l'Adjarie. Et il n'a jamais caché son intention d'écraser Abkhazes et Ossètes …

Préoccupée par l'aggravation progressive des tensions dans la région, la Russie a tenté avec insistance de convaincre les Géorgiens de signer un accord de non-recours à la force armée contre les Abkhazes et les Sud-Ossètes, ce que M. Saakachvili a refusé de faire.

"Dans la nuit du 7 au 8 août, nous en avons compris la raison. Seul un dément aurait pu faire ce choix. Croyait-il vraiment que la Russie assisterait silencieusement à une offensive de grande envergure contre la ville endormie de Tskhinvali qui a coûté la vie à des centaines de civils, majoritairement de nationalité russe? Croyait-il vraiment que la Russie resterait les bras croisés au moment où des soldats de la paix géorgiens ouvraient le feu contre leurs confrères russes, alors qu'ils devaient ensemble prévenir le conflit en Ossétie du Sud?…

La Russie a constamment défendu la thèse selon laquelle il est impossible, après la reconnaissance occidentale du Kosovo, d'expliquer aux Abkhazes, aux Sud-Ossètes et à des dizaines d'autres ethnies à travers le monde, qu'ils ne pouvaient pas suivre la voie des Albanais kosovars. "Dans les relations internationales, on ne peut pas appliquer des règles pour les uns et d'autres règles pour les autres", a estimé M. Medvedev. (source RIA Novsti)

Se pourrait il que les choses ne soient pas aussi simples que l'on se plait à nous les présenter?

(Crédit Photo RIA NOVOSTI image library)

9 réflexions sur « GEORGIE: Qui n’entend qu’un son, n’entend qu’une cloche … »

  1. [img]http://www.blogoutils.com/images/a1.gif[/img]Gergovia, s’il est vrai que la POLITIQUE INTERNATIONALE, n’est pas « ma tasse de thé »,
    je dois reconnaitre que vous avez dans votre retranscription de l’article de Ria Novosti, et dans votre interprétation du texte, réussi à m’intéresser à ce problème, tant de fois abordé sur C4N, avec à chaque fois un avis différent!!

    Longue phrase pour vous dire Bravo, et Merci de l’éclairage!!!

    cordialement Sophy

  2. Merci Sophy.
    J’ai fais ce billet car on nous rebat les oreilles de ces gentils Georgiens et des méchants Russes, alors que les choses ne sont certainement pas aussi simples et que nous européens y sommes peut être aussi pour quelque chose.
    Je ne connais rien au contexte et à l’origine de ce conflit (sauf ce que je lis dans la presse…), mais quand on me dit du mal de quelqu’un, j’ai de suite envie d’en savoir plus et me rapproche de l’interéssé pour avoir sa version…

  3. Un vrai sac de noeuds :
    Saakachvili
    Saakachvili a parfois usé d’un langage agressif, dont un exemple a été rapporté par Amnesty International à l’époque de son intronisation. Lors d’une conférence de presse le 12 janvier, Saakachvili conseille au Ministre de la Justice : «  … d’utiliser la force pour juguler toute tentative d’émeute dans les prisons, et d’ouvrir le feu, de tirer pour tuer, et de détruire tout criminel tentant de provoquer du désordre. Nous n’épargnerons pas nos balles contre ces personnes ».
    Il a obtenu une bourse du Département d’État des États-Unis (via le programme de partenariat de diplômés du FSA d’Edmund Muskie).
    Il reçoit un LL.M. de l’Ecole de Droit de Columbia en 1994, et un diplôme de Doctor of Laws (Docteur en droit) de l’école de droit de l’université George Washington l’année suivante.
    Après son diplôme, alors qu’il travaille à New York dans le cabinet de droit de Patterson Belknap Webb & Tyler, début 1995, Saakachvili est approché par Zourab Jvania, un ancien ami de Géorgie, qui travaille pour le compte du
    président Edouard Chevardnadze.
    Jvania
    Jvania tente de faire passer des réformes économique libérales et de lutte contre la corruption mais se heurte à plusieurs reprises au président Saakachvili. Des dissenssions se font de plus en plus visibles dans le triumvirat issu de la « Révolution », Saakachvili cherchant à isoler Jvania sur le plan politique.
    Le 26 septembre 2007, l’ancien procureur général et ministre de la Défense au moment de la mort de Jvania, Irakli Okrouachvili, révèle que Jvania n’est pas mort dans l’appartement, mais que son corps y a été transporté après son décès[1]. Il est immédiatement arrêté et jeté en prison.
    Edouard Chevardnadze
    lui-même élu par cooptation, président du Conseil d’État de Géorgie le 10 mars 1992, après le renversement du président Zviad Gamsakhourdia (élu démocratiquement en 1990), par un soulèvement armé de MILICES PARAMILITAIRES et s’appuie sur l’Institut de la Liberté soutenu par des capitaux étrangers dont le financier George Soros et l’USAID. GEORGES SOROS fait partie du groupe Bilderberg et des Illuminati . Chevarnadze qui a retourné sa veste , obtient en 2002 des États-Unis, l’envoi de 200 instructeurs pour former des bataillons de l’armée georgienne à la lutte antiterroriste.

  4. et l’autre face ce n’est pas mieux :
    AFP) – Le sommet européen extraordinaire prévu lundi à Bruxelles sur la crise russo-géorgienne n’adoptera pas de sanctions contre la Russie, a indiqué vendredi une source à l’Elysée, soulignant que « l’heure des sanctions n’est pas venue ».
    et bingo :
    Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait affirmé jeudi que « des sanctions (contre Moscou) étaient envisagées, et bien d’autres moyens », tout en soulignant que la France ne proposait pas elle-même de telles sanctions.

  5. Du Pakistan au Kosovo , même combat !!!
    le Kosovo s’est séparé de la Serbie et a déclaré son indépendance. Sans surprise il a été instantanément reconnu comme état par les US, l’Allemagne, la Grande Bretagne, la France. Avec une superficie de 4203 km2 le Kosovo est peut être un petit territoire mais dans le grand jeu des politiques pétrolières il tient une place très importante, inversement proportionnelle à sa taille.
    Le Kosovo n’a pas de pétrole mais sa situation géographique est stratégique car le pipeline Trans – Balkans – connu comme le pipeline AMBO, du nom de son constructeur et opérateur une compagnie pétrolière Albanienne, Macédonienne et Bulgare enregistrée aux US – le traversera.
    Le pipeline pompera le pétrole de la Mer Caspienne, du port bulgare de Burgas via la Macédoine jusqu’au port albanais de Vlora, à destination des pays européens et des Etats-Unis. Plus précisément, le pipeline AMBO de 1.1 milliard de dollars permettra aux compagnies pétrolières opérant dans la Mer Caspienne de transporter leur pétrole à Rotterdam et la Côte Est des USA à un coût bien moindre que celui d’aujourd’hui.

  6. L’Abkhazie vers un accord pour l’exploitation du pétrole sur la côte abkhaze
    Le président de la république sécessionniste d’Abkhazie, Sergueï Bagapsh, a entamé des négociations avec des sociétés russes pour l’exploitation des réserves pétrolières de la côte abkhaze de la mer Noire.
    Bien qu’aucune donnée ne soit encore disponible, Sergueï Bagash affirme que les réserves énergétiques régionales sont importantes. Le champ d’exploitation pourrait s’étaler sur 9-10 kilomètres. Le président abkhaze estime que d’ici avril 2006, les entrepreneurs russes auront pris les principales décisions stratégiques quant à ce gisement.

  7. y a du pétrole en Georgie mais pas pour les « pots » à Dick Cheney !!!
    L’Abkhazie vers un accord pour l’exploitation du pétrole sur la côte abkhaze
    Soukhoumi- Le président de la république sécessionniste d’Abkhazie, Sergueï Bagapsh, a entamé des négociations avec des sociétés russes pour l’exploitation des réserves pétrolières de la côte abkhaze de la mer Noire.
    Bien qu’aucune donnée ne soit encore disponible, Sergueï Bagash affirme que les réserves énergétiques régionales sont importantes. Le champ d’exploitation pourrait s’étaler sur 9-10 kilomètres.

  8. Politique d’encerclement :issue très incertaine !!!
    Depuis la fin de l’URSS, les Américains ont tout fait pour tenter d’entraver la renaissance de la Russie comme grande puissance régionale. C’est dans ce cadre qu’ils ont favorisé l’acheminement par Tbilissi du pétrole et du gaz de la Caspienne, soutenu l’instauration de l’axe de coopération Mer noire-Caucase dit GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie) et prôné l’entrée de la Géorgie et de l’Ukraine dans l’OTAN.

  9. notre presse nationale relaie, aujourd’hui, la satisfaction du gouvernement russe devant la proposition de création d’une commission d’enquête neutre sur la genèse du conflit !
    l’Hypothèse selon laquelle les forces georgiennes de l’ONU auraient menée une « offensive de grande envergure contre la ville endormie de Tskhinvali qui aurait coûté la vie à des centaines de civils, majoritairement de nationalité russe », n’apparait plus comme impossible … même à notre presse si ‘politiquement correcte »

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