GASLAND: l’industrie pétrolière en prend pour son grade !

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GASLAND.

Josh Fox, à travers ce documentaire primé du prix spécial du Jury au Festival du film de Sundance, expose les répercussions de l’essor récent des activités de forage de gaz naturel.

Bien sûr Josh Fox a tendance à nous brosser un portrait apocalyptique de la situation, mais ce documentaire nous offre matière à réflexion. La cupidité de l’homme en toile de fond…

Alors que la préoccupation de notre environnement focalise l’attention, une fois encore on peut observer les dérives de l’industrie, allant jusqu’à manipuler les rapports, business or not business…

La technique de la fracturation hydraulique.

L’explication de Roland Vially, géologue à l’IFP :

Les shale gas qu’est-ce que c’est ?

« Du gaz contenu dans des roches sédimentaires argileuses très compactes et très imperméables, qui renferment au moins 5 à 10% de matière organique. Ces gaz font partie des types de gaz non conventionnels parce qu’ils ne peuvent pas être exploités avec les modes de production classiques. Ils sont aujourd’hui produits en grande quantité aux Etats-Unis ou ils représentent 12% de la production de gaz contre seulement 1% en 2000. A part quelques pays qui n’ont pas de bassins sédimentaires on peut trouver des shales gas à peu près partout. En Europe, le Consortium Gash, auquel participe l’IFP, vise à établir d’ici trois ans une cartographie des ressources européennes. Les réserves mondiales représenteraient plus de 4 fois les ressources de gaz conventionnel. De quoi, si on arrivait à les exploiter, changer la donne de la géopolitique gazière. »

Pourquoi la production s’est-elle ainsi développée aux Etats-Unis ?

« Cela est dû en partie à l’amélioration des techniques d’extraction ces dernières années, en particulier le forage horizontal et la fracturation hydraulique des roches qui permet d’augmenter la perméabilité à proximité des puits, les fluides ne migrant pas naturellement dans les argiles. Les gas shale étant dispersés dans la roche imperméable, il faut en effet forer de très nombreux puits et fracturer la roche. Le puits produit quelques années puis est abandonné, et un nouveau puits est foré quelques centaines de mètres plus loin. La fracturation de la roche suppose par ailleurs d’injecter de grandes quantités d’eau à haute pression et du sable. L’accroissement de la production outre-Atlantique a été favorisée au début par des incitations fiscales. Le faible coût des forages, un droit de propriété des particuliers étendu au sous-sol ainsi qu’une réglementation environnementale bien moins contraignante, associées aux avancées technologiques, expliquent cet engouement. »

Ces techniques d’extraction ne posent-elles pas des problèmes environnementaux ?

« L’impact environnemental n’est pas neutre puisque la fracturation hydraulique utilise une grande quantité d’eau. Cette eau doit être ensuite traitée car elle est souvent salée et peut contenir des métaux lourds. Par ailleurs, la multiplication des forages et des réseaux de « pipes » affectent les paysages, ce d’autant plus que la zone de drainage autour des puits étant faible, il peut y avoir un puits tous les 500 mètres. Même si l’impact sur l’environnement n’est pas le même aux Etats-Unis ; qui possèdent de grands espaces inoccupés ; qu’enEurope, c’est un sujet qui fait de plus en plus débat et qui devrait conduire au développement de techniques plus rationnelles et respectueuses de l’environnement. »

Alors quel avenir pour ces gaz en Europe ?

« L’exploration des shale gas n’a commencé que récemment en Europe mais elle suscite beaucoup d’intérêt de la part des compagnies pétrolières. Les bassins les plus intéressants sont situés en Europe du Nord et de l’Est et plus au sud, notamment en France dans le bassin du sud-est. Total vient d’obtenir un permis d’exploration dans la région de Montélimar. Des permis ont aussi été pris en Suède par Shell, en Allemagne par ExxonMobil, en Pologne par presque tous les majors ainsi qu’en Lituanie. En tenant compte des contraintes environnementales, les coûts de production des shale gas européens risquent d’être plus élevés qu’aux Etats-Unis. Reste donc à démontrer qu’ils peuvent être produits de façon économique et durable, en accord avec les populations. Leur développement va probablement prendre du temps. »

J’espère que cet interview vous permet d’entrevoir les difficultés de cette exploitation, et l’aspect non-négligeable sur notre environnement.

Dans son périple, Josh Fox nous livre des analyses pour le moins inquiétantes. Des traces de benzène, méthane, ainsi que d’autres produits toxiques, parfois dans des concentrations 1500 fois supérieures aux règles de sécurité. Dans certains cas l’eau en devient inflammable !

Josh Fox nous confie :

« J’affirme que les Etats-Unis doivent tout simplement éliminer ses dépendances avec les combustibles fossiles et d’obtenir toute son énergie à partir de ressources renouvelables. Nous devons affronter le fait que depuis de nombreuses années notre pays est fortement tributaire des combustibles fossiles pour une partie substantielle de nos besoins énergétiques. L’extraction de combustibles fossiles entraine des risques pour la sécurité humaine, pour la santé humaine et l’environnement. Nous pouvons éventuellement réduire ces risques mais en aucun cas les éliminer. ».

Un documentaire qui suscite le débat.

Deux vidéos pour conclure.

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3 réflexions sur « GASLAND: l’industrie pétrolière en prend pour son grade ! »

  1. BP CHAUFFE GRATIS :
    « BP a commencé mercredi à faire brûler du pétrole siphonné du puits d’où s’échappent encore des millions de litres de brut dans le golfe du Mexique, dans le cadre de son plan visant à au moins tripler le montant de pétrole que la compagnie pétrolière veut empêcher de se déverser dans l’océan.
    BP a précisé que du pétrole et du gaz s’échappant du puits étaient parvenus jusqu’à un navire se trouvant à la surface de l’eau tôt mercredi. Une fois le pétrole aspiré à travers un tuyau, il est compressé avec de l’air et enflammé.

    Selon la compagnie pétrolière, ce système permettra d’incinérer entre 800.000 et 1,6 million de litres de pétrole chaque jour une fois qu’il sera complètement opérationnel. BP n’a pas précisé combien de litres avaient été brûlés jusqu’à présent. » AP

  2. Le bras de fer entre Obama et BP a tourné en faveur d’Obama! Je ne sais pas à hauteur de combien au final , mais il n’a pas lâché le morceau!!

  3. L’affaire BP est un véritable fléau mondial! Quand on sait que 10 litres de pétrole recouvrent 1km2 d’eau… C’est vraiment effrayant. Nos beaux rivages européens sont menacés… Et qui va voir la nappe de pétrole les premiers en France?! Les bretons bien entendu.

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