On ne sait trop qui forme l’IRA « reconstituée » depuis le mois dernier en Ulster (Irlande du Nord), et il en est de même en Galice, autre pays dit celte jouxtant les Asturies, la Castille et le Portugal, de Resistancia Galega. Cette formation indépendantiste vient de nouveau faire parler d’elle en signalant, hier lundi, qu’elle avait déposé deux bombes contre des antennes de radio-télévision à proximité de Vigo. Elles ont été désamorcées par la police et ce mardi le maire de Vigo a décrit ces bombes artisanales plus symboliques que destructrices. 

S’en prendre à des pylônes de la « voix » de la « puissance coloniale » était l’une des marques de fabrique des indépendantistes bretons.

Lesquels ont peut-être encore des liens individuels avec les indépendantistes de Galice qui se manifestent en se revendiquant de « Resistencia Galega ».

Il semble que, toute proportions gardées, RG soit une sorte de marque déposée à la manière de celle d’Al Quaïda : pratiquement n’importe qui peut se l’approprier en vue d’une action ou d’une revendication ad hoc.
En fait de revendications, les actions dites « terroristes » (par la presse espagnole) de Resistencia Galega en sont fort peu accompagnées.

Lundi dernier, la police a été prévenue par de mystérieux interlocuteurs qui n’avaient guère envie que leurs détonateurs (des pétards) se déclenchent tout seuls et provoquent des incendies alors que la canicule est très forte à travers toute la péninsule ibérique.

Le nationalisme galicien est fort divers, et notamment représenté au parlement de la communauté autonome par une douzaine de représentants du Bloque Nacionalista Galego (BNG), les revendications autonomistes élargies étant portées par le Parti socialiste PSG et dans une moindre mesure par le Parti socialiste de Galice et d’Espagne.
L’UPG, Union do Pobo Galego, d’orientation marxiste, est l’une des composantes du bloc BNG.

RG s’en était pris, le 8 juin dernier, à une permanence du PP (Parti populaire, au pouvoir en Espagne), provoquant des dommages limités. En général, les bombes qui explosent, toutes artisanales, sont de faible portée, et l’intention n’est pas de tuer ou blesser.

 

Par le passé, des groupes indépendantistes galiciens s’étaient réfugiés au Portugal voisin, mais il ne semble pas que le pays soit une véritable base arrière, même s’il est envisagé que des attentats soient préparés depuis des localités portugaises frontalières. Les premiers attentats contre des biens ont débuté en 2005, le 23 juillet, à Saint-Jacques-de-Compostelle. 

 

Du fait que les bombes soient préparées à base de bouteilles de gaz ou de carburant, alliés à des dispositifs pyrotechniques disponibles localement, la liaison entre RG et d’autres groupes indépendantistes, en Bretagne, Corse ou Irlande du Nord par exemple, semble faible, si ce n’est exclue.

 

Il n’en reste pas moins que les autorités espagnoles amalgament RG avec l’ETA. Mais il pourrait s’agir en fait de groupes autonomes, donc ne référant pas à une organisation centrale. En mars dernier, un second manifeste avait été communiqué à la presse. Un court communiqué au seul Faro de Vigo a revendiqué cette dernière action.

Le périmètre de sécurité établi sur le mont Sampaio a été levé ce matin. En saison touristique, les cibles – qui peuvent être aussi des établissements bancaires ou des distributeurs automatiques – restent isolées, hors des villes ou des endroits les plus fréquentés.