Souvenez-vous, en 2009, le gouvernement avait lancé, tout schuss, une loi visant à faire payer les plus gros pollueurs. La taxe carbone, un projet écologique, qui a végété des mois dans les corridors du Parlement avant de prendre son envol. Une mise en application prévue pour le 1er janvier 2010, une fois sur le plongeoir, ce n’est pas un saut majestueux qui l’a attendu mais une lamentable réception à plat occasionnant sa mort.

 

La taxe carbone est donc morte quasiment née comme un embryon mal formé dans l’utérus de sa mère politique. Afin de faire face au réchauffement planétaire, devenant de plus en plus inquiétant quand on voit le nombre croissant de catastrophes naturelles, il fallait prendre les choses en main. Faire sortir le portemonnaie pour dissuader les industries et les particuliers  d’émettre des quantités abusives de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre.

 

Les amendes étaient proportionnelle au volume dégagé, plus vous souiller l’environnement et plus vous payez. Un raisonnement juste et équitable. L’atout des revenus étaient de financer des programmes de développement des énergies durables et écologiques telles que l’éolien ou le solaire.

 

Mais voilà, la taxe n’existe plus, elle comprenait des failles. En effet, les entreprises les plus polluantes étaient exonérées, quel paradoxe ! Elle survit, tout  de même, à travers les CEE, les Certificats d’Economie d’Energie.

 

Récemment, une affaire de corruption voire de fraude en bande organisée a été mise en avant par une enquête de la Cour des Comptes. Pour pouvoir polluer, les sociétés peuvent acheter des quotas de CO², des « permis d’émettre ». Ces permis sont, comme tous les produits, soumis à la TVA. Les fraudeurs montaient de toute pièce des sociétés écrans achetant hors taxe ces permis côtés à 300.000 euros. Une fois les droits en poche, ils les revendaient à d’autres sociétés, officielles cette fois-ci, et toutes taxes comprises, soit une plus-value de 58000 euros. En théorie, cette TVA devait revenir dans l’escarcelle de l’Etat, mais au lieu de cela, ces sociétés écrans les transféraient sur des comptes placés dans les paradis fiscaux comme les Bermudes ou les îles Caïmans.

 

Une histoire de gros sous. Entre juin 2008 et juin 2009, ce serait plus de 1.8 milliards d’euros qui seraient partis faire un aller sans retour dans ces lieux paradisiaques. 5 milliards à l’échelle européenne ! L’affaire s’est écroulée et les différents acteurs lésés demandent leur part du gâteau. Un bain de sang et des règlements de comptes est en train de se dérouler. Des têtes tombent sous le glaive de la Justice, comme Fabrice Sarkoum, et d’autres sous les balles.

 

M.Sarkoum est l’instigateur de cette énorme escroquerie, il a été condamné le mois dernier à 5 ans de prison alors qu’il est toujours en fuite. Il n’est pas le seul à avoir pris la clef des champs et les forces de l’ordre s’organise à l’internationale pour faire leur traque.

 

Alors que la Terre se meurt ou, du moins, est en train de souffrir des agissements égoïstes de l’Homme qui salit, puise à outrance les richesses de la planète, modifie, détruit son environnement, la Politique tente de pallier à cette usure par des idées bancales. Comme dans ce genre de domaine, tous les petits gestes comptent, les gouvernants pourraient, au lieu d’utiliser des grosses voitures bien polluantes, utiliser des moyens de locomotions moins viciant.