Les articles que j’ai le malheur de consulter sur les sites de vente en ligne ont pour habitude de revenir me harceler devant mon écran d’ordinateur, histoire de me séduire à tout prix, me captant rarement, me confortant souvent, sur mon choix. Par contre cette pub là, je ne la connaissais ni d’Eve, ni d’Adam et j’ignore par quel subterfuge elle a réussi quand même, à s’inviter chez moi :« Partez pour l’aventure excitante entre infidèles » me lance-t-elle alors que je n’ai jamais rien demandé en la matière ! Vente de services rendue encore plus alléchante sur la base de promesses de confidentialité à toute épreuve, sinon il devrait sans doute y avoir, reprise, échange, remboursement ou quelque dédommagement de cette nature. Allez savoir !
Pour peu, on dirait que la fraude est rentrée définitivement dans les mœurs au point de devenir pour tout un chacun, une question presque de vie ou de mort. Plus aucun domaine ne lui échappe, qu’il soit d’ordre privé ou public ! Comme un poisson dans l’eau, on la voit en politique qui règne discrètement en maître ; il arrive, une fois n’est pas coutume, de surprendre un de ses membres, la main dans le sac et à la classe dans son ensemble, de nous rejouer le coup des vierges effarouchées. Juste un remue-ménage de circonstance suivi après décantation d’une accalmie qui voit, à plus ou moins longue échéance, gentiment réapparaître les parias d’un temps, recyclés à la Bernard Tapis.
Des déchaînés de tous genres qu’une farouche voracité fait carburer tous azimuts, jusqu’à en perdre haleine ; jusqu’à ne plus se soucier ni du sanitaire, ni du religieux, encore moins d’éthique, de législation ou que sais-je ! Et au nom de cette sacro-sainte rentabilité, la course à la fraude bat son plein si bien qu’on finit par en voir des vertes et des pas mûres : on brasse à qui mieux mieux les viandes entre elles, la rouge, la blanche, la halal, la casher, le bœuf, le porc, le poulet, le cheval, l’âne, le chien, le chat, l’antilope, selon… Un cocktail savoureux que l’on retrouve dans le cuit, le semi-cuit, le surgelé, le cuisiné, partout ! En fin de course, des lasagnes sont au cheval, des hamburgers à l‘âne, à la chèvre, au buffle d‘eau, des saucisses à la chair avariée, ce qui, tout au moins, s‘appelle une palette destinée à ravir tous les goûts.
Le pire est de laisser à penser que la pratique frauduleuse décroît avec les combats conçus pour l’éradiquer ; or il n’en est rien, ce n’est que simulacre et l’on assisterait plutôt à l’inverse. En effet, plus il est question de traçabilité, de moralisation, de pénalisation, d’exemplarité, de déontologie, plus la liste des déclinaisons de la fraude se diversifie et plus se sophistiquent les méthodes de sabotage des contrôles !
Devenue en vogue, la délinquance financière attire de plus en plus d’adeptes et à chacun sa méthode gloutonne selon que l’on vienne des cités mal famées ou des quartiers huppés. Au passage, la valeur travail quant à elle, bat de l‘aile ; sa date de péremption arrivant presque à expiration, elle fait désormais pimbêche par rapport à toutes ces autres qui trônent autour, malaxées à la sauce désinvolture.
Il suffit de prendre le RER et d’observer les fraudeurs qui ne font même plus profil bas ; parfois c’est de justesse, s’ils n’engueulent ou ne tabassent le contrôleur venu interrompre leur discussion téléphonique ou leur sieste : pérorant ou affalés, dans les deux cas, pas de règles de savoir vivre qui vaillent, après moi le déluge !
Désormais dans les hautes sphères, la chasse aux sorcières se poursuit ; et de s’interroger scrupuleusement si oui ou non, malgré les dénégations de sa jeune compagne, Moscovici s’était bien assigné à la mission qui est la sienne. Dans tout ce fatras, Depardieu, Armstrong , Cahuzac, Strauss-Kahn et leurs acolytes ne sont que ces arbres qui cachent la forêt.
Quand les racines sont profondes, on a beau couper l’herbe, elle ne fait que repousser encore et toujours plus verte. « Rendre le monde honnête avant de pouvoir dire honnêtement à nos enfants que l’honnêteté est la meilleure politique » n’est pas une mince affaire, loin s‘en faut. Et je surenchéris encore plus avec ce proverbe arabe :« On a beau cogner dans l’eau, elle restera eau» …
[b]J’ai vu le monde se déliter au plan de l’honnêteté, de la parole donnée et de bien d’autres aspects.
Je crois que la « socialisation* » rampante de la société contemporaine intervient en mauvaise part dans tout ceci quoiqu’en disent ses caciques. Pêle-mêle: l’athéisme, le pas vu pas pris, la jalousie exacerbée de ceux qui possèdent y compris un simple objet que d’aucun désire, la vindicte et la haine vouée à l’entrepreneur-constructeur-manufacturier (je comprend en revanche celles qui sont adressées aux marchands-distributeurs-négociants qui tuent à petit feu leurs fournisseurs trop faibles pour pouvoir lutter à armes égales), le « fonctionarisme » qui prône l’inamovibilité de l’emploi tenu et dont on est persuadé de l’utilité absolue (?), sans oublier la hiérarchie recrutée par copinages éhontés. Tout ceci et bien d’autres paramètres concourent à la fraude qui risque de devenir institutionnelle nonobstant tous les efforts des politiques qui eux-mêmes sont atteints.
Votre article est une des alertes nécessaires pour la prise de conscience du risque extrêmement grave de faillite et même de disparition de notre civilisation.
* ce système n’a jamais réussit quoique ce soit de bon, y compris établir des dictatures de toutes sortes, en particulier sur les esprits !/b]
« Une socialisation » assortie de tout ce que vous venez d’énumérer qui a largement contribué à façonner la mentalité de ces personnes qui finissent par croire que tout leur est dû.
Au bout du compte, la chose la plus naturelle, comme mettre la main à la pâte devient pour eux presque un exploit.
Le redressement attend…
Merci de votre passage Zelectron