Cette fois, Roumains ou traders chyprio-néerlandais n’y sont pour rien car des Bretons (et autres) bien de chez nous sont incriminés. Ouest-France fait état, deux semaines après la découverte des faits, d’une fraude massive à l’export de volailles. Pas moins de 6 000 tonnes ont été écoulées, accompagnées de faux rapports d’expertise microbiologique. La société SFV a été par la suite désignée.
Dans un premier temps, les destinataires n’en sauront rien, et pas question de révéler trop vite les raisons sociales des sociétés incriminées, ni les noms de leurs dirigeants. Après les diverses affaires de viandes avariées (Covi, Castel Viandes…), ou mélangées (bœuf-cheval, voire porc-cheval-mouton), ou reconditionnées, &c., voici que, dans la région de Quimperlé (Finistère), il s’agit de volailles. Mais cette fois, il semble que la justice soit décidée à diligenter l’affaire : divers dirigeants de sociétés comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Quimper le 19 septembre, indique Ouest-France.
Selon le quotidien régional, dont les sources sont restées très évasives (à moins que la direction n’ait pas voulu trop vite désoler le Landerneau du secteur agroalimentaire breton), vers la mi-mai, onze personnes, dont trois dirigeants de sociétés, ont été entendues par les services vétérinaires et les gendarmes à Quimperlé. En cause, l’export de volailles munies de rapports d’analyses falsifiées. La fraude porte sur « près de 6 000 tonnes » représentant un montant approchant trois millions d’euros.
Des saisies conservatoires ont visé les comptes des sociétés ou de leurs dirigeants pour un montant de 460 000 euros. Pas question de nommer ces sociétés ou dirigeants, mises en examen pour escroquerie en bande organisée, faux et tromperies sur la marchandise, au moins pour le moment.
Consultez la liste des producteurs de volailles du Finistère, de A à T, vous en trouverez 187. Qui font dans la dinde, le poulet, et divers volatiles. En excluant les producteurs bio, les couvoirs, et les entreprises ne traitant pas la « viande séparée mécaniquement » (soit pouvant faire au besoin une sorte de pâtée ou bouillie sans restes de carcasses ou de plumes), cela fait pas mal de monde.
La fraude consistait à obtenir des certificats de conformité en fournissant des échantillons d’analyses irradiés ou autrement désinfectés.
Il s’agirait d’un même groupement comportant diverses filiales, dont le siège est à Trégunc (Tregon, canton de Concarneau), précise Le Télégramme. Là, la liste est plus restreinte, car les exploitations agricoles à responsabilité limitée (earl) ou en société par actions simplifiée y sont rares. Mais il s’en trouve au moins une dont le capital est de 50 000 euros. Avec au moins un dirigeant siégeant au sein de sociétés industrielles se livrant au commerce de gros (à Quimper) et lié à une vingtaine de sociétés.
Bref, ce n’est pas tout à fait un groupe de la taille de Lur Berri (Spanghero), mais bien aussi un pôle agroalimentaire.
Trégunc (Tregon), organisait récemment, dans le cadre de son Festival grains de sable, une foire alternative et bio, sous l’égide d’Attac et du Programme alternatif pour une relocalisation de l’économie et une société solidaire émancipatrice (ouf !). Quel voisinage ! Quand on pense que Marcel Le Servot, de Trégunc, fut le chef de l’Élysée (sous de Gaulle, Pompidou, Giscard et Mitterrand), il y a de quoi se demander ce qu’il advient des traditions.
En cherchant un peu dans les inscriptions aux divers registres, il ne fallait guère être grand clair pour diriger son attention sur la société SFV. Soit la Société de fabrication de viande. Il suffisait ensuite d’avancer ce nom à des « sources proches de l’enquête » pour en avoir confirmation, même si le procureur Éric Tuffery, de Quimper, n’a pas confirmé les raisons sociales des trois sociétés du groupe visé.
France 3 Bretagne a signalé que SFV avait été condamnée à une amende réduite à 2 000 euros l’an dernier. À la suite de faits remontant à 2010, lors d’un contrôle. SFV est bien la société au capital social de 50 000 euros évoquée supra, plus tôt dans la journée.
France 3 Bretagne n’a pas vraiment cherché à s’intéresser à l’organigramme de sa direction. En voyant les participations, sièges, &c., de son dirigeant principal, Guillaume Kerdiles, qui semble avoir placé nombre de parents dans diverses sociétés, en rapport ou non directement avec l’agroalimentaire, on voit apparaitre une foultitude de liens divers. Pointant notamment sur Proteis Viandes et Carnica Industries, de Quimper. Ou encore Blue Trade. Ainsi qu’Yslab (co-dirigée avec Marc Hémon, un pharmacien). Mais encore Hallal Culinaire Diffusion Din Wa Dounia. SVF semble avoir de multiples participations, directement ou par le biais de son dirigeant. Lequel a semble-t-il un homonyme membre du Parti libéral (UDI).
Mais cela n’a rien à voir. La discrétion du procureur s’explique sans doute pour ne pas créer de confusion avec la Société française de Version (SFV, qui fabriquait des tracteurs agricoles).
[b]et ensuite que va-t-il nous tomber sur le dos ?[/b]
Ce jour, très peu de titres, hormis [i]Le Télégramme [/i](et vaguement [i]Ouest-France[/i]), n’ont repris.
[i]Le Télégramme[/i] précise que la viande partait surtout vers la Russie et l’Afrique du Sud, sous forme de saucisses cocktail, nuggets et escalopes cordons bleus.
On ne peut pas dire qu’il y ait une volonté médiatique d’enfoncer le clou ou de se pencher sur le groupe en question.
Ni vraiment de rappeler les précédents.
L’emploi à préserver a bon dos…
[b]Nous sommes bien d’accord il ne faut pas confondre fraude et atteinte à la santé . Dans un cas amendes lourdes et peut-être du sursis dans l’autre fermeture, amende, prison sans sursis, non ?[/b]
Voleurs et truands en col blanc kerdiles les mafieux de Quimper .
Patience ça ce mange froid!