Conférence de Bali sur l’environnement: L’échec de la planète

Les larmes de Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU, n'y changeront rien, la conférence sur le climat de Bali s'est achevée ce 15 décembre 2007 sur un échec. Il est déjà trop tard. Il aurait fallu prendre des mesures à l'échelle de la planète il y a 30 ou 40 ans. Le dérèglement du climat que nous observons aujourd'hui est le résultat de la pollution d'il y a vingt ans. Dans vingt ans, la jeune génération subira les effets de la pollution actuelle. Samedi, les dirigeant de notre monde ont adopté une "feuille de route" dont les conclusions seront publiées fin 2009 à la conférence sur le climat de l'ONU à Copenhague. Les mesures prises (si des mesures sont enfin réellement prises !) devraient succéder aux engagements du protocole de Kyoto expirant en 2012.

Pour Ban Ki-moon, le secrétaire-général de l'ONU, venu en renfort à Bali pour sauver la conférence, «C'est un premier pas décisif…» L'administration de George Bush a jusqu'au bout montré une hostilité concernant des "mesures contraignantes" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre L'Amérique aurait finalement "lâché du lest" pour, selon Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l'Environnement, «ne pas passer pour le pays qui aurait fait capoter la conférence…» Pour Brice Lalonde, l'ambassadeur de France pour le climat et Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'État chargée de l'Écologie (France), cet échec est déjà mieux que rien… En attendant, «il restera quelques mois pour boucler les termes du nouvel accord et le ratifier en 2012…» Al Gore a suggéré de signer un accord en passant outre la volonté de l'administration Bush. Steve Sawyer, un responsable de la GWEC (Global Wind Energy Council), un vétéran des batailles sur le climat, souhaite carrément un "nouveau Katrina" ou un désastre naturel «pour accélérer la prise de conscience et accroître les pressions sur le gouvernement fédéral américain…»

Al Gore avait 52 ans lorsqu'il fut candidat à la présidentielle de 2000 aux États-Unis. Il aura fallu ce simulacre de la Cour Suprême pour déclarer George Bush vainqueur. Al Gore, le candidat Démocrate, avait plus de 500 000 voix d'avance sur le Républicain George W. Bush. Al Gore se bat depuis plus de 30 ans pour dénoncer les politiques irresponsables en matière d'énergies. Al Gore fut sénateur Démocrate et vice-président de Bill Clinton. Il a participé à la rédaction du protocole de Kyoto (la réduction des gaz à effet de serre) ratifié par 132 pays. Le nouveau président, George W. Bush, a refusé de le signer en 2000 car selon lui, «le traité était contraire aux intérêts des USA».


George Bush s'amusait à traiter le candidat Al Gore de «Ozone Man». Dès septembre 2002, Al Gore s'est opposé à l'invasion de l'Irak. À 58 ans, il nous est revenu avec un film, «An Inconvenient Truth» (Une vérité qui dérange), un documentaire scientifique magistralement réalisé par Davis Guggenheim. C'est un terrible avertissement sur les conséquences du réchauffement de la planète et du dérèglement climatique. «En 2050, toute la glace de l'Arctique aura peut-être fondu… 279 espèces animales ont déjà commencé à réagir au réchauffement climatique et à se rapprocher des pôles… Nous sommes en situation d'urgence planétaire… L'humanité n'a peut-être plus qu'une dizaine d'années pour réagir avant de franchir un point de non retour…» Le film est agrémenté de scènes montrant une élévation de 6 mètres du niveau des mers, le littoral chinois inondé, la fonte des neiges du Kilimandjaro, le recul des glaciers de Patagonie, la région de Calcutta sous les eaux et même Manhattan en grande partie noyé. «Mon objectif est de provoquer un déclic, de faire que les politiques débattent pour trouver de vraies solutions et de faire évoluer la mentalité des Américains pour qu'ils demandent des actes…»

Dans «An Inconvenient Truth», Al Gore évoque une montée du niveau des océans due à la fonte des calottes polaires et des glaciers. «La dernière erreur consiste à admettre la réalité du problème mais à croire qu'il nous dépasse. Trop de gens vont directement du déni au désespoir sans passer par l'étape qui consiste à agir pour résoudre le problème…» Al Gore a obtenu de nombreux soutiens financiers et a investi les sommes colossales qu'il a gagnées en tant que conseiller à la direction de Google. Le président de Google, Eric Schmidt, l'avait soutenu en 2000. Les Démocrates ont emporté une large victoire aux élections de mi-mandat en fin 2006 et le (ou la) président(e) des États-Unis sera Démocrate en 2008. Le 14 décembre 2006, le Réveil des Marmottes s'est rangé aux côtés des Démocrates pour soutenir le combat d'Al Gore pour lutter contre le réchauffement climatique. Mike a reçu un message du sénateur John Kerry et le texte de la pétition. Le Réveil des Marmottes a invité ses lecteurs à signer cette pétition. Nous sommes loin du Reality Show agrémenté d'un écran de fumée (Nicolas Hulot). C'est facile de tout mettre sur le dos des États-Unis, surtout lorsqu'on ne veut rien faire. Al Gore, John Kerry et d'autres se battent depuis des années. Lorsque les Démocrates seront à nouveau à la Maison Blanche, ne sera-t-il pas trop tard ?