François Hollande entre deux tendances.

Tantôt à gauche tantôt au centre presque droit.

François Hollande peut-il faire rêver, de Gaulle disait, les Français ont besoin de merveilleux. Seulement c’était il y a bien longtemps, et tout a changé. Les conditions sont dures, et faire rêver ça craint si l’on se souvient d’Obama «Yes we can», et puis ce furent de grandes difficultés à surmonter. Les espoirs qu’il avait suscités se sont envolés, l’obstruction des républicains, le lobby juif avec Israël, et la dette colossale autant de contraintes qui ont terni son engagement.

Il lui convient donc d’être prudent, les Français ne lui feront pas de cadeau, par ce qu’ils veulent autre chose que Sarkozy, mais les marges de manœuvre sont bien faibles. Bien plus qu’aux États-Unis, la France est dominée par une multitude de partis ou clans ce qui fait sa richesse mais aussi la difficulté pour un candidat majeur à s’imposer, et bien entendu on tape dessus, on verra bien au second tour, ce qui est une erreur. L’expérience de Jospin en 2002 est dans toutes les mémoires.

L’entrée en lice de Villepin après celle de Bayrou le contraint à centrer son discours vers le réservoir de voix complémentaires à celles de gauche pour espérer se placer au premier tour. On sait que la gauche socialiste avec le Parti radical font 18 % à 22 %, avec les Verts, + 10 % et le parti de gauche avec les communistes +6 % soit un total de l’ordre de 34 % à 38 %. Ces chiffres montrent le problème de la gauche qui avec le Mouvement républicain et citoyen environ + 5 % et les autres petits partis NPA et Lutte ouvrière de l’ordre de 1 % lui donneraient 40 % à 44 % alors que François Hollande est crédité par les derniers sondages de décembre à 27 % au premier tour. Eva Joly à 4 % alors que les Verts étaient à 10 % aux élections Européennes, Jean-Luc Mélenchon à 7,5 % alors qu’il était à 5 % et Jean-Pierre Chevènement à 0,5 %. On voit bien la modification de l’électorat, même si François Hollande reste en tête, EELV chute, et Mélenchon monte tandis que Jean-Pierre Chevènement s’écroule alors qu’il avait contribué à la défaite de Jospin en 2002. NPA et Lutte ouvrière ne sont plus cotés.

2Document référence Les Echos.fr

La droite gouvernementale fait avec le Centre national des indépendants et paysans et Nature pêche et tradition 26 % à 28 %, avec le Parti radical valoisien ancien parti radical de la belle époque mais passé à droite elle disposait de 6 %, avec le Nouveau centre 1 % de même avec République solidaire 1 %, elle obtiendrait 34 % à 36 % auxquels il faudrait ajouter Debout la république 1 % soit 35 % à 37 %. Or, Nicolas Sarkozy est à 24 % au dernier sondage, Jean-Louis Borloo hors course n’est plus coté, Dominique de Villepin monte à 2%, le reste est à 1 % et moins. Le Modem qui était crédité avant la candidature de Bayrou à 8% monte à 14 % talonnant le Front national à 16 % alors qu’il était à 17 %.

Ce ne sont que des données de décembre 2011 mais qui montrent que rien n’est joué, elles s’équilibrent et montrent que les deux ténors majeurs, Sarkozy et Hollande, doivent modifier leurs discours pour attirer des électeurs centristes dans un contexte ou il y a déjà une transformation importante par la progression du Modem, qui bénéficie des voix du Parti radical valoisien, et de République solidaire bien que sa progression soit encore négligeable. Pour François Hollande son réservoir est sans conteste le Modem, avec le Parti radical valoisien dont il ne profite pas actuellement, il faut donc qu’il se centre. Le danger est sans contestation possible le Modem qui, au premier tour, récupère des voix socialistes.

L’accord PS-EELV dans le dos de François Hollande, voir François Hollande prisonnier de l’axe Duflot Aubry, très mal vu par une grande partie des Français, le dernier sondage en est la preuve et condamne l’accord, surtout dans le contexte ou Areva va supprimer des emplois, et l’affaire Montebourg-Lang avec la Fédération socialiste du Pas de Calais visée par quatre enquêtes préliminaires sur de possibles détournements de fonds s’orientant vers un système de financement occulte, ne sont faits pour rapprocher les socialistes égarés au Modem. La Fédération socialiste du Pas de Calais est sous l’autorité de Martine Aubry, qui de plus, aurait mis une croix sur la victoire de François Hollande, préférant les législatives ou elle serait la patronne. Cela explique les problèmes actuels de sa candidature qui ne cesse de perdre des voix depuis quelques mois. Elle n’a pas digéré d’avoir perdu la primaire au profit de celui qui est son ennemi, mais socialiste. Avec cela un programme socialiste qui ne suit pas le contexte international puisque élaboré avant les plans de rigueur et la perte probable de notre triple A, font que François Hollande s’en écarte par obligation pour se placer en dehors de la tendance Aubryiste de son parti, se trouvant de ce fait dans une position voisine à celle de Ségolène Royal en 2007. En d’autres termes, le seul schéma qui sied au PS pour la présidentielle est celui qui porterait la candidature du premier secrétaire, ce que ce parti n’a pas su faire deux fois de suite. Le PS est encore dans la tourmente du Congrès de Reims et sa suite par la victoire de Martine Aubry entachée par une élection controversée.

Si l’on ajoute à cela la politique de désinformation de l’UMP clamant que sur la retraite à 60 ans il a modifié son discours, ce qui est faux, et que de plus, sur les 60.000 emplois dans l’éducation nationale il a revu sa position, alors qu’ils sont maintenus mais seulement précisés, voir les 60.000 enseignants de François Hollande, on se rend bien compte que ce travail de sape mensonger ne peut qu’à terme trouver un écho positif. Et puis maintenant la TVA sociale, voir, Sarkozy et les derniers vœux de son quinquennat, qui est une manœuvre d’extrême droite visant à faire payer par l’ensemble des Français la protection sociale par l’augmentation de la TVA. Le patronat se trouverait dégagé des charges salariales sans que pour autant la compétitivité des nos entreprises seraient améliorée, d’autant que l’on peut se demander ce qu’il a fait des cadeaux qu’il a reçus. La consommation chuterait par ce qu’il faut plusieurs points de TVA pour que ce soit efficace.

François Hollande pense que le second tour de la présidentielle ressemblera à un référendum, pour ou contre Nicolas Sarkozy, et qu’il fera le plein des voix de gauche. Probablement, ce serait ce rejet, plus que tout ce qu’il a fait pendant ses cinq années, qui pèse sur sa personne, bien que l’État dans lequel se trouve la France est catastrophique, on ne le dira jamais assez. Qui aurait pensé lorsqu’il fit le brave en montrant ses muscles dans les banlieues que nous serions ce que nous sommes devenus ? La crise n’explique pas tout, la politique de division des Français entre ceux d’en haut et ceux d’en bas dans le droit prolongement du Fouquet’s, avec sa croisière sur le bateau de son ami Bolloré, et des cadeaux faits aux grandes entreprises ainsi que la loi TEPA et la TVA sur la restauration pour ne citer que ce qui vient à l’esprit, laissent un souvenir d’injustice qui s’exprime par l’immense rejet actuel. Son arrogance et sa prétention font le reste.

Malgré tout cela, notre président a encore de nombreux et forts soutiens, ce n’est donc pas gagné pour François Hollande et son centrage s’explique par le profit de voix à François Bayrou qui roule pour Sarkozy, sachant très bien qu’il ne peut devenir président. Son premier combat est donc au centre plus que contre Sarkozy, qui par son rejet, se trouve amoindri.

Le travail de désinformation sur la retraite à 60 ans l’oblige de revenir pour préciser sa politique. Dans un article des Echos.fr du 19/12/11, le projet sur les retraites coûterait un milliard en 2012 et 5 milliards en 2017, c’est un choix politique de justice sociale. Il veut rétablir la retraite à 60 ans pour les salariés qui ont commencés à travailler à 18 ans et qui ont cotisés 41 années. Le coût est chiffré par l’Institut Montaigne de tendance libérale, et il serait proche de celui du PS. Michel Sapin chargé du projet présidentiel juge ce coût tout à fait raisonnable. Ce qui n’est pas précisé dans cette étude est de savoir s’il s’agit d’un surcoût par rapport à ce qui existe, ou simplement son remplacement ? Rappelons que la réforme actuelle fait que les salariés doivent atteindre 60 ans et 9 mois pour la génération née en 1952, 61 ans et 2 mois pour celle de 1953 et ainsi de suite jusqu’à 62 ans pour les assurés nés en 1955 et après. Ceux nés en 1952 auront bien 60 ans en 2012, mais devront attendre 9 mois de plus pour prendre leur retraite même s’ils ont leurs années de cotisation. Ceux nés en 1953 devront attendre un an et 2 mois de plus s’ils ont satisfaits aux années de cotisation pour une retraite au taux plein, et ainsi de suite.

Dans le projet de François Hollande la majorité des assurés ne serait pas concernée. Soit parce qu’ils ont commencé à travailler après 18 ans, soit parce qu’ils n’ont pas suffisamment cotisés. Ceux qui ont des carrières longues comme certains fonctionnaires ou des régimes spéciaux ne sont pas concernés. Ceux qui n’ont pas suffisamment cotisés devront attendre pour une retraite au taux plein. Remarque, un tiers des assurés partaient déjà avant la réforme, et un quart après 62 ans. En outre, l’Institut Montaigne précise que ne sont prises en compte que les 41,5 années vraiment versées, et non simplement validées. Les périodes de chômage par exemple ne seraient pas prises en compte. Cela revient à faire un calcul que sur une partie seulement des salariés qui se trouveraient dans programme des 60 ans de François Hollande. De ce fait l’estimation de l’Institut serait inférieure au coût de sa réforme. Au final 150.000 personnes seraient bénéficiaires de la première mesure de François Hollande, sur un flux de départ de 700.000, soit une sur cinq environ.

Marisol Touraine députée d’Indre-et-Loire en charge du dossier, estime à «environ 2 milliards la première année» le coût de la mesure. «Mais c’est un coût qui ne tient pas compte d’un éventuel impact sur le chômage, et il est donc tout à fait cohérent avec le milliard d’euros de l’Institut Montaigne», précise-t-elle. Pour les 5 milliards de 2017, «elle ne conteste pas ce chiffre mais, pour nous, il n’est pas pertinent, puisque nous engagerons dès 2012 une réforme profonde du système de retraite».

Le centrage électoral de François Hollande ne peut être que mal vu du coté de Mélenchon et des communistes et de certains Verts qui sont encore plus à gauche. C’est donc le choix entre deux poids d’une balance. Celui qui pèse le plus en termes de nocivité entre le Parti de gauche avec les communistes, est bien le Modem. L’exemple de 2007 ou François Bayrou frôla Ségolène Royal au premier tour à un peu moins de 2 % à laissé des traces. Il rassemble les mécontents de Sarkozy et ceux du PS. Il peut causer une surprise en passant devant le PS. Pour ce qui est des 60.000 emplois dans l’éducation nationale, on peut se reporter à l’article, Les 60.000 enseignants de François Hollande.

Alors c’est l’offensive socialiste, pour Pierre Moscovici son directeur de campagne c’est maintenant que le vrai combat commence s’exprimant dans un entretient au Monde.fr. Une vaste mobilisation des militants, 8 millions de tracts seront diffusés le week-end prochain sur les marchés et les lieux de travail. Le thème est les 15 chiffres de l’échec de Sarkozy, les Echos.fr. François Hollande publiera une adresse aux Français dans Libération, et s’adressera ce soir sur France 2 au 20 heures. Mercredi 4 janvier, il tiendra son premier meeting, à Bordeaux. D’autres suivront, notamment le 22 au Bourget, Seine-Saint-Denis, moyens d’instaurer autour de lui un climat d’enthousiasme, celui-ci ayant été, jusqu’ici, peu débordant. «Il n’y a pas de campagne qui réussisse sans ferveur», commente M. Moscovici. Un déplacement aux Antilles est prévu mi-janvier, un autre à La Réunion d’ici au premier tour. D’autres destinations sont évoquées, comme le Danemark, qui préside l’Union européenne jusqu’au 30 juin, la Grande-Bretagne, la Pologne et le Maghreb. Et beaucoup plus de choses à lire sur la référence du Monde.fr.

 

6 réflexions sur « François Hollande entre deux tendances. »

  1. [b]Bonjour,[/b]

    Voici l’article sur Libération qu’il a dresse aux Français.

    [url]http://www.liberation.fr/politiques/01012381015-ces-cinq-annees-auront-ete-la-presidence-de-la-parole[/url]

    Bonne lecture

    Anido

  2. Selon Alain Madelin les arguments présentés pour la TVA sociale, aucuns d’eux ne tient la route.

    La TVA sociale telle qu’elle est aujourd’hui défendue par le patronat et à un degré moindre par l’UMP, offre des avantages largement illusoires pour un coût politique important. C’est une mauvaise idée économique, dangereuse politiquement. Après avoir voulu être le président de la hausse du pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy se ferait le candidat de la diminution du pouvoir d’achat.

    D’un strict point de vue économique, cette TVA sociale s’analyse à la fois comme une mini-dévaluation -on renchérit le coût des importations et on baisse celui des exportations-et une mini-déflation salariale. On réduit à la fois le coût du travail pour les entreprises et le pouvoir d’achat des salaires, ce qui est économiquement équivalent à une diminution des salaires. En mettant aussi au passage à contribution les fonctionnaires, les retraités et les chômeurs.

    Sur les Échos.

    [url]http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/interview/0201823239583-tva-sociale-aucun-des-arguments-avances-ne-tient-la-route-selon-alain-madelin-270483.php?xtor=RSS-2108
    [/url]

    Mais cela fait plaisir au Front national.

    Bien à vous,

    Anido

  3. [b]de toutes façon ,le tissu industriel français est tellement dégradé
    et [u]les patrons français ont tellement la vue basse sur le profit
    à court terme[/u], que cette taxe ne sera ni sociale ni efficace. [/b]

  4. Pour Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy a légitimé nos propositions.

    Le président d’honneur du Front national estime qu’en faisant « le lien entre immigration et délinquance dans son discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy a soulagé le FN des accusations qui étaient portées contre eux ».

    [url]http://www.lexpress.fr/actualite/politique/jean-marie-le-pen-sarkozy-a-legitime-nos-propositions_1067717.html?xtor=EPR-787-[XPR_Politique]-20120103–4746224@190367655-20120103193224[/url]

    Bien à vous,

    Anido

  5. Pour Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy a légitimé nos propositions.

    Le président d’honneur du Front national estime qu’en faisant « le lien entre immigration et délinquance dans son discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy a soulagé le FN des accusations qui étaient portées contre eux ».

    [url]http://www.lexpress.fr/actualite/politique/jean-marie-le-pen-sarkozy-a-legitime-nos-propositions_1067717.html?xtor=EPR-787-[XPR_Politique]-20120103–4746224@190367655-20120103193224[/url]

    Bien à vous

    Anido

  6. Pour Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy a légitimé nos propositions.

    Le président d’honneur du Front national estime qu’en faisant « le lien entre immigration et délinquance dans son discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy a soulagé le FN des accusations qui étaient portées contre eux ».

    [url]http://www.lexpress.fr/actualite/politique/jean-marie-le-pen-sarkozy-a-legitime-nos-propositions_1067717.html?xtor=EPR-787-[XPR_Politique]-20120103–4746224@190367655-20120103193224[/url]

    Bien à vous

    Anido

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