Sarkozy : du discours au diner du crif, des polémiques en vue

C'est un diner qui fera certainement jaser : Nicolas Sarkozy s'est rendu au diner annuel du crif (le conseil représentatif des institutions juives) ce mercredi soir, accompagné de 20 ministres. La présence du chef de l'Etat y est inhabituelle, c'est généralement le premier ministre qui s'y rend comme invité d'honneur, premier ministre qui était par ailleurs bien présent, ainsi que les plus hauts dignitaires religieux du pays, le maire de Paris et son opposante, mais aussi quelques artistes.
Au cours de ce repas, le Président, invité d'honneur de la soirée, a prononcé un discours dans lequel il revient sur des discours anciens dans lesquels lui avait été reproché de faire fi de la laïcité, notamment à Rome et à Ryad

"jamais je n'ai dit que la morale laïque était inférieure à la morale religieuse (…) Je défends l'idée que les deux morales sont complémentaires" a-t-il affirmé, "Quand il est difficile de discerner le bien du mal, ce qui somme toute n'est pas si fréquent, il est bon de s'inspirer de l'une comme de l'autre. La première préserve des certitudes toutes faites et apporte sa rationalité. La seconde oblige chaque société, chaque époque, à ne pas se penser uniquement comme sa propre fin"

"Et jamais je n'ai dit que l'instituteur était inférieur au curé, au rabbin ou à l'imam pour transmettre des valeurs. Mais ce dont ils témoignent n'est tout simplement pas la même chose. Le premier témoigne d'une morale laïque, faite d'honnêteté, de tolérance, de respect. (…) Le second témoigne d'une transcendance dont la crédibilité est d'autant plus forte qu'elle se décline dans une certaine radicalité de vie.

En réponse aux réactions s'offusquant de ce que le président puisse tenir un discours évoquant les religions et leur apport, le président a estimé que "Si les religions sont impuissantes à préserver les hommes de la haine et de la barbarie, le monde sans Dieu, que le nazisme et le communisme ont cherché à bâtir, ne s'est pas révélé tellement préférable", ajoutant que "Le drame du XXème siècle, de ces millions d'êtres projetés dans la guerre, la famine, la séparation, la déportation et la mort, n'est pas né d'un excès de l'idée de Dieu, mais de sa redoutable absence". Plus loin il devait ajouter qu'aucune des trois religions monothéiste ne s'accommode de tels actes.

M. Prasquier, président du crif,  avait déclaré que "Aux juifs, la loi de séparation de 1905 a apporté la neutralité bienveillante qui a garanti l'égalité" tout en se disant "partisan résolu de la laïcité." évoquant également la nécessité de lutter contre "l'antisémitisme" dès l'école, suite à la "banalisation" des discours de ce type, avant d'évoquer la menace que constitue l'Iran pour Israel, mais aussi selon lui pour l'Europe qui pourrait se trouver dans le rayon d'action d'éventuels missiles.

En conséquence, le Président de la République a proposé que chaque écolier de CM2 à la rentrée 2008 se voit confier la mémoire de l'un des 11000 enfants juifs à avoir succombé pendant la guerre dans les camps, "Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l'existence d'un enfant mort de la Shoah", déclaré qu'il ne serrerait pas la main à quelqu'un qui refuse de reconnaitre Israel et condamné la colonisation faite par les israeliens en Palestine comme obstacle à la paix tout en souhaitant qu'un accord soit trouvé entre palestiniens et israeliens. 

Les réactions se feront vite entendre, réactions de personnalités attachées à la laïcité. Notons aussi, que comme pour la lettre de Guy Moquet, que le président avait décidé de faire lire dans chaque lycée, l'idée de rendre un enfant de CM2 responsable de la mémoire d'un autre enfant devrait aussi réunir des réactions, ainsi que c'est déjà le cas dans les commentaires sous les articles de certains journaux. Israel étant lié au judaïsme, cela prendrait une tournure un peu politique… Le président du crif n'en demandait pourtant pas tant.

31 réflexions sur « Sarkozy : du discours au diner du crif, des polémiques en vue »

  1. Le Président SARKOZY s’est enfoncé dans cette polémique lui-même ! Son discours de Latran, ses différentes prises de position… font que notre Laïcité « à la française » est mise à mal…

    Aussi, il convient de surveiller très attentivement toutes ces atteinte à la Laïcité de notre République, d’autant que le CRIF y tient comme à la prunelle de ses yeux…

    Notre Loi de 1905, malgré son ancienneté puisqu’elle a 103 ans, est moderne, et, tout à fait adaptée à ce XXIè Siecle : il convient de ne pas la toucher du tout !

  2. Ce que je trouve contradictoire, c’est de refuser avec force la repentance pour les crimes coloniaux et plonger dans la pénitence en ce qui concerne la Shoah. Sans vouloir comparer l’incomparable, par principe, disons qu’un Français d’aujourd’hui n’est pas plus responsable des actes des colons que ceux des Vichystes.

  3. Aie aie aie! Tu viens de te mettre le pied dans la bouche Aïsha Qandisha en évoquant Vichy comme instigatrice de la Shoah. J’en sait quelque chose, après m’être fait passé un savon par les Vautier, Dominique Dutilloy et Northlandnews dans son article. Mais ce n’était pas vraiment ma faute. En tout cas bonne chance !!!!

  4. @ Aïsha Qandisha : une petite leçon de sémantique s’impose d’urgence
    Aïsha Qandisha, vous devez faire attention aux termes que vous employez, surtout lorsque vous vous mêlez de dissertés sur des faits historiques !

    En effet, il y a, comme le précise « Le Petit Larousse illustré », une énorme différence entre :

    – « de », qui est une préposition servant à marquer l’origine (ex : « Je suis de Vichy », « Je reviens de Paris »),

    – « à », qui est préposition utilisée pour exprimer un rapport de tendance (ex : « aller à Paris », « le Gouvernement Pétain installé à Vichy »…), de situation (ex : « être à la campagne », de provenance (ex : « boire à une source »).

    Donc, comme vous le constaterez, tout est affaire de sémantique…

    De ce fait, et j’espère que vous daignerez le comprendre aisément :

    – « Il n’y a jamais eu de Gouvernement de Vichy »,

    – « il y a eu un Gouvernement collaborationniste installé à Vichy »,

    – le terme « République française » ayant été banni par le Maréchal Pétain, il convient de parler, dans ce cas précis, de « L’Etat français », vocable officiel pour désigner la France, lorsque les pleins pouvoirs furent accordés au Maréchal Pétain en juillet 1940

    – le terme « Vichyste », étant le terme inexact adapté pour désigner les partisans de la Collaboration entre le Gouvernement français du Maréchal Pétain et le Régime nazi, il convient de parler uniquement de « Pétainistes ».

    D’ailleurs, vous vous apercevrez, si vous vous intéressez à l’Histoire de la IIè Guerre Mondiale,

    – qu’on a jamais parlé des « Londristes » pour désigner les partisans du Général de Gaulle appelés, à l’époque : « Gaullistes »,

    – qu’on n’a jamais parlé du « Londrisme » pour disserter sur le « Gaullisme »,

    – qu’on n’a jamais parlé du « Gouvernement de Londres » pour disserter sur le Gouvernement français en exil à Londres !

    Pour vous en convaincre, il faudrait

    – que vous lisiez mon article : « La Ville de Vichy ne doit pas servir de bouc émissaire lors des commémorations de la Shoah » [ Publié, le 18 juillet 2007 sur C4N :
    http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=4959 ]

    – que vous vous penchiez sur la proposition de loi de Gérard Charasse, Député de l’Allier, « visant à substituer dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain » » [ Voir le texte de cette Proposition de Loi sur ce lien : http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0729.asp ].

    Je vous remercie d’en tenir compte dans vos commentaires !

  5. En France, c’était les Vichystes qui appliquaient non? Autrement, ce qui s’est passé en Allemagne ou en Pologne, doit-il être commémoré en France?

  6. @ Aïsha Qandisha
    Aïsha Qandisha, je vous prierais de relire mon commentaire avec attention !

    « Vichyste » est un terme insultant pour ma ville, VICHY !

    Par ailleurs, les habitants de VICHY sont les Vichysssois !

    De plus, vous semblez faire partie de ces gens qui rendent une ville et sa population responsable des crimes commis au nom de la Collaboration, au prétexte que VICHY fut la Capitale de l’Etat français ! Je dois vous signaler que Pierre-Victor Léger, à l’époque : Maire de VICHY, a profité de son mandat pour travailler dans la Résistance !
    Puis, l’Hôtel de Ville de VICHY fut la seule Mairie à refuser de recevoir les officiels collaborationnistes et le Maréchal Pétain : jamais le livre d’or de la Ville ne fut signé par ces traitres !

    Alors, cessez cet amalgame réccurent !

    Puis, pour coller vraiment à l’Histoire, car : un chat et un chat, En France, c’étaient les Pétainistes qui appliquaient les lois anti-juives !

    Donc, je vous remercie de bien relire mon commentaire avec attention !

  7. Luc le Démocrate, je reconnais que je vous avais tendu un piège en parlant mal de Vichy ! Vous avez mes aveux, j’implore votre pardon , mon cher ami !!!!
    (parce que je savais bien que Dominique allait sortir du bois-j’avoue que j’aime bien le voir sortir du bois !!!!).

  8. @ Aïsha Qandisha
    Ceci dit, Aïsha Qandisha, pour répondre à votre question, j’estime qu’il faut commémorer la Shoah, ce, pour que de tels atrocités ne recommencent plus…

    Mais, ce n’est pas une raison pour jeter l’opprobre sur VICHY et sa population !

  9. Cette rectification terminologique étant faite (Merci Luc Le Démocrate pour vos avertissements!), le fond reste inchangé. Un Français d’aujourd’hui n’est pas plus responsable de la Shoah que des crimes coloniaux en Afrique, en Asie et aux Amériques.
    Votre président doit juste être logique avec lui-même et ne pas refuser aux uns, ce qu’il autorise aux autres. Il ne s’agit pas de concurrence victimaire, mais de simple bon sens. Ou on tourne la page une bonne fois pour toutes pour les horreurs passées ou on décide de s’auto-flageler sur la place publique depuis le CM2, au risque d’obtenir l’éffet inverse à celui escompté : c’est-à-dire une exacerbation de l’antisémitisme devant ce qui peut paraître comme un traitement de faveur.

  10. Aïsha n’a pas vraiment tort, mis à part le fait d’user d’un terme impropre pour qualifier le régime pétainiste.

    Ceci dit il serait bon que nous cessions tous d’émettre des jugements au passé sur des situations que nous connaissons mal finalement concernant les colonies, même s’il faut bien sûr admettre ce que certaines choses sont intolérable : c’est le cas de la déportation pendant la guerre, mais aussi certainement d’évènements qui se sont produits dans les colonies.

    Mais, et ce n’est que mon avis : nous émettons des jugements sur le passé, mais nous ne faisons rien pour les esclaves d’aujourd’hui, pour les lépreux d’aujourd’hui, alors que le traitement ne coûte que quelques euros.

    Il serait temps que nous soyons des idéalistes pour le présent, plutôt que de déplorer toujours au passé.

  11. Moi, je crois qu’il veut en faire trop ! et qu’en en faisant trop, il ne rend pas du tout service aux Israelites…Je crois même que c’est même dangereux pour eux, car cela en fait, les marginalise encore un peu plus . C’est ce que j’ai écrit à Laurent Fabius.

  12. D’abord, je ne comprend même pas ce qu’il va faire au dîner du Crif, une organisation communautariste, soutien indefectible des faucons d’Israël, chantres de la guerre en Iran pour le bonheur d’Israël et au détriment des intérêts de la France.

  13. Merci Aïsha, je suis aller le valider.

    C’est vrai que cela dessert les juifs et qu’ils n’avaient rien demandé.

    Mais soyons aussi juste pour ce qui est du crif et de la réception : la grande mosquée de Paris a aussi accueilli plusieurs ministres, peut-être même le président (?).

  14. La grande mosquée, c’est équivalent à la grande synagogue. Le Crif, c’est le Crif, il n’ya rien de semblable en France, en matière de communautarisme et de lobbyisme.

  15. Ne confondons pas communautarisme et partouzes..
    ………La voisine crie déjà….dire que je n’ai pas mis mon porte-jaretelles.
    ….Vive la Saint-Valentin….Vive le sexe

  16. monsieur Baurou vient de rappeler dans un débat télévisé sur la crise de confiance, qu’il n’est pas dans les attributions d’un Président de la République de discourir sur les religions et de les mettre en parrallèle ou les comparer avec la laîcité. Il l’a dit bien mieux que ne l’écris en résumé.

    Par ailleurs il a fait ressortir que le président de la république qui veut imposer à chaque enfant de CM2 de porter le poids de la mort tragique d’un enfant dans les camps de concentration de la deuxième guerre mondiale n’a pas mesurer l’impact du retentissement psychologique dont certains enfants pourraient souffrir – il l’a dit en d’autres mots mais c’est ce qui en ressort –

    Pour ma part je pense que l’enseignement de l’histoire dans les établissements scolaires doit se faire mais pas de cette façon traumatisante. Certes nous pleurons tous les crimes et les horreurs de la deuxième guerre mondiale mais nos enfants informés n’ont pas à en porter le poids et à en être culpabilisés, ils n’en sont pas responsables, pas plus que des enfants allemands eux aussi innocents qui ont péris dans les bombardements.
    pour blaise : votre article est très bien écrit et mesuré, une fois encore j’ai pris intérêt à vous lire et je regrette les dérives de certains commentateurs sur Vihy et la Colonisation, deux questions tout à fait différentes qui mériteraient d’être traitéees plus scrupuleusement et de pas donner lieu à des polémiques souvent de surface. Merci Blaise

  17. De nos jours avec la banalisation de la guerre et la violence qui nous inonde de partout, l’holocauste d’un nombre effarant d’individus devient presque une abstraction dans l’esprit des enfants; en ce sens l’idée de Sarkozy peut permettre de donner une signification plus concrète et tangible de la Shoah.

    Un vœux pieux tout à fait louable, mais comme le disent plusieurs commentaires plus haut, c’est une erreur que de l’imposer de force car cela risque de causer l’effet inverse dû au ressentiment de devoir porter non pas la mémoire, mais la culpabilité des crimes de la guerre. A mon avis une campagne de sensibilisation dans les médias payée par le gouvernement serait bien suffisante.

  18. @ PONS
    Désolé, PONS… Mais, face aux deux commentaires de Aïsha Qandisha, j’étais obligé d’intervenir sur Vichy, ce, afin d’éviter que les dérives (dont vous parlez) continuent de plus belle…
    Manifestement, bien qu’elle ne m’ait pas répondu personnellement pour regretter ces dérives, Aïsha Qandisha semble avoir compris ce que je lui ai écrit !

    Par ailleurs, je suis tout à fait d’accord avec François Bayrou dans les propos, que vous lui attribuez et que j’ai écoutés sur LCP/Assemblée Nationale !

  19. Monsieur Dutilloy, puisque vous semblez le déplorer, je m’adresse à vous pour signifier ma méprise sur le plan terminologique et vous remercie de corriger mon erreur que je n’irai pas jusqu’à qualifier de dérive. Si c’en est une, elle est en tous les cas très courante. Tapez à ce titre, Vichyste sur google pour vous en rendre compte, d’autant que vous précisez vous-même qu’un habitant de Vichy est appelé Vichyssois.
    Ceci dit, je prend note de votre remarque qui me paraît fondamentale et précise que mes propos n’étaient pas là, mais juste sur ce délire sarkozyste autour de la flagéllation mémorielle autour de la shoah quand il est si révulsé à l’idée de dire pardon au nom de la France pour ses innombrables crimes coloniaux en Afrique, en Asie et aux AmériqueS. Ce qui est valable pour les uns est valable pour les autres, malgré la nature différente des crimes. Le propre des crimes colonialistes c’est qu’ils perdurent sous différentes formes. Refuser de reconnaître les erreurs passées, c’est fermer les yeux sur les présentes de l’Occident, d’Israël en Palestine, etc.

  20. @ Aïsha Qandisha
    Aïsha Qandisha, ce n’est pas moi qui ai commencé à parler de « dérives » : c’est PONS qui l’a fait dans son commentaire… Donc, je n’ai fait que lui répondre en utilisant ses propres mots ! Mille excuse si je vous ai froissée…

    Je suis d’accord avec vous : le terme « VICHYSTE » existe bel et bien sur google, ainsi que dans tous nos dictionnaires…
    Il n’en demeure pas moins vrai que je ne reconnais pas ce mot, puisqu’il est impropre à notre vocabulaire…
    D’ailleurs, je dois vous préciser qu’appeler un Gouvernement en lui donnant le nom de la ville où il a été installé naguère et où il est installé actuellement, est une faute de français, certes, tolérée par facilité de langage… Logiquement, un gouvernement doit porter le nom de son dirigeant : soit un Premier Ministre, soit un Président du Conseil des Ministres…

    En ce qui concerne le Président Sarkozy, je pense qu’il prend un énorme risque en prônant cette mesure…

    Je pense qu’il faudrait parler de tous les génocides sans exception… Les traites négrières, le génocide arménien de 1915, les nombreux génocides commis au nom du communisme, le génocide du Rwanda, les nombreux génocides commis lors de la récente guerre des Balkans…

    Mais, une question se pose : un enfant de CM2, est-il prêt psychologiquement et émotionnellement à supporter cette charge, qui « tendrait à le rendre responsable collectivement des crimes commis par ses ancètres, en l’occurence les collaborateurs zélés de la Dictature de Pétain » ?

    Je pense que les enseignants sont aptes à prendre des décisions utiles pour apprendre l’histoire à leurs élèves !

    Au nom du respect de la Mémoire, il convient de rappeler tous les faits historiques, histoire que tout ne recommence pas…

    Mais, ce n’est pas au Législateur, ce n’est pas au Chef de l’Etat de réécrire l’Histoire : laissons ce travail aux historiens et aux enseignants !

  21. « RISQUE ENORME » dites vous Dominique ! oui , en effet …à tel point que le premier Zomby, qu’on avait si peu entendu jusque là, est obligé de voler à son secours !!!
    Risque énorme a vouloir trop en faire pour cette communauté israelite qui risque de le payer cher- c’est mon avis. La discrétion et la tranquillité rîment souvent avec la sécurité. A croire qu’on cherche a déstabiliser l’équilibre républicain et donc celui de la République.
    Que dirait-on si chaque petit français devait se souvenir et porter le deuil de la St Barthélemy !

  22. Merci mon cher VAUTIER d’abonder dans mon sens… En effet, comme vous le verrez ci dessous, le Chef de l’Etat prend un énorme risque…

    J’ai bien peur qu’il crée le replis identitaire et le communautarisme religieux ou ethnique… Il ne semble pas se rendre compte de la portée de ses décisions…

    En ce sens, il n’agit pas en tant que Président élu de tous les Français !

    —————-« Shoah : la condamnation sans appel de Simone Veil »—————–

    visible sur ce lien : http://laposte.lci.fr/infos/france/societe/0,,3715064-VU5WX0lEIDQ0OQ==,00-simone-veil-juge-proposition-sarkozy-inimaginable-.html

    « Le projet du président d’associer chaque élève de CM2 à un enfant victime des persécutions nazies est « inimaginable, insoutenable », dit-elle.
    L’idée provoque une levée de boucliers. Enseignants, historiens et psychologues sont plus que perplexes. » – le 15/02/2008 – 22h55

    « Plus qu’un débat, une polémique… La condamnation la plus symbolique vient de Simone Veil. « On ne peut pas infliger ça à des petits de dix ans ». Simone Veil, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz, juge « inimaginable, insoutenable et injuste » la proposition de Nicolas Sarkozy d’associer chaque élève de CM2 à un enfant victime des persécutions nazies. Le projet annoncé mercredi par le Chef de l’Etat continuait vendredi de semer trouble.

    « On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter », a expliqué Simone Veil l’ancien ministre sur le site de l’Express. Pour elle, la suggestion de Nicolas Sarkozy risque aussi d’attiser les antagonismes religieux : « Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d’incarner le souvenir d’un petit juif ? », s’interroge-t-elle.

    « Armer moralement les enfants contre les idéologies extrêmes »

    « Il ne s’agit pas de s’identifier de façon morbide à un enfant mort en déportation, mais de faire acte de vigilance », estime pour sa part Serge Klarsfeld, président de l’Association des fils et filles des déportés juifs de France, qui soutient la proposition de Nicolas Sarkozy. »Il s’agit d’armer moralement les enfants contre les idéologies extrêmes », dit l’historien et avocat dans Libération.

    Après l’historien Henry Rousso, dénonçant un « marketing mémorial », Annette Wieviorka, spécialiste reconnue de l’histoire de la Shoah et petite-fille de déportés, s’élève elle aussi contre la proposition de Nicolas Sarkozy. « Je pense qu’il y a quelque chose de réellement monstrueux de vouloir faire porter par un enfant de neuf, dix, ou onze ans la mémoire d’un enfant mort à une autre période », a-t-elle dit sur France Info.

    Parmi les enseignants, les premières réactions sont négatives. Le Snuipp-FSU, majoritaire dans le primaire, évoque les « risques de troubles psychologiques (…) de sentiment de culpabilité ou de responsabilité pour le destin d’un élève. » Le syndicat des enseignants-Unsa se dit « particulièrement choqué de cette initiative du président, qui ignore tout de la façon dont un jeune se construit. »

    « Quelque chose de très lourd à porter »

    Sur le plan politique, François Bayrou, président du MoDem a critiqué une décision prise « sans que l’on y ait réfléchi. » L’ex Premier ministre Dominique de Villepin a jugé « étrange » la démarche du chef de l’Etat, estimant que la charge de la mémoire d’un enfant mort est « quelque chose de très lourd à porter ». « Cette façon de faire traduit un manque de respect et une étonnante légèreté », a souligné Ségolène Royal. Mais tant le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, que Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, soutiennent ce projet. Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a quant à lui souligné qu’il fallait aborder « avec tact et désintéressement » le devoir de mémoire. « Je ne juge pas des intentions de Nicolas Sarkozy. (…) Mais ce sont des sujets très graves », a-t-il déclaré.

    Face à la polémique, le président a de nouveau défendu vendredi son idée de faire parrainer par des élèves de CM2 des enfants victimes de la Shoah par la nécessité d’avoir « des enfants aux yeux ouverts ». (Lire notre article) « Si vous ne leur parlez pas de ce drame-là, ne vous étonnez pas que ça se reproduise. C’est l’ignorance qui fait la reproduction de situations abominables, c’est pas la connaissance », a-t-il dit lors d’un discours à Périgueux, en Dordogne. « Faites de nos enfants des enfants aux yeux ouverts, sans complaisance », a-t-il ajouté, en réponse aux critiques qu’a suscitées le parrainage annoncé, à partir de la rentrée prochaine, des 11.000 enfants français victimes de la Shoah par des élèves de 10 ans.».

    ———————————HORS COMMENTAIRE————————————-

    Mon Cher VAUTIER, je vous invite à courir immédiatement sur la page de SOPHY : elle vient de nous rédiger un excellent papier ! Bonne lecture… Amicalement, Dominique

  23. Non, pas froissée, au contraire. Je vous remercie d’avoir rectifié, ça m’évitera de recommencer cette erreur, laquelle, je le comprend aisément peut froisser.
    Je suis aussi ravie de voir qu’en France tout le monde n’applaudit pas devant les délires et dérives (cette fois c’en est) de Sarkozy qui se prend pour un histoirien et un pédagogue quand il ferait mieux de faire son travail pour lequel il est largement payé.

  24. @ Aïsha Qandisha
    Aïsha Qandisha, il y a beaucoup plus de gens que vous ne le pensez qui n’applaudissent pas cette mesure… Simone Weil, Dominique de Villepin, Jean-Luc Mélanchon…. beaucoup d’historiens, d’enseignants, de parents d’élèves…

    Bref, je me demande si le Président Sarkozy va terminer son septennat… La rue est prête à gronder, le pouvoir d’achat tant promis n’étant pas au rendez-vous et le chômage étant, malgré les chiffres « rassurants », en nette augmentation…

    Bref, ce n’est ni au Politique, ni au Chef de l’Etat de refaire l’Histoire !

    Laissons cela aux historiens, aux enseignants et aux chercheurs !

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