Combat de rues dans la nuit tropical
Une grande première qui brillera de mille feux
Le premier GP nocturne de l’histoire de la F1 se déroulera à Singapour. Cette grande première sera sans aucun doute l’apothéose de la saison 2008 du championnat de F1. Ce GP n’aura rien à voir avec les courses vieillissantes européennes. La supériorité économique de cette ville-nation va éclater aux yeux du monde entier tel un feu d’artifice étincelant dans la nuit.
Jusqu’alors totalement ignorés par le monde de la F1 cette ville représentera un Monaco bis en plus moderne, étincelant, et tout simplement démesuré. La F1 se moulera parfaitement dans ce lieu à la fois propre (interdit de jeter un chewing-gum), lisse et prospère. Un combat de rues dans la ville la plus sûre au monde en somme.
Tout a commencé avant même le début de cette saison de F1. Dès le mois de janvier l'information avait filtré dans la presse selon laquelle un GP serait organisé à Singapour. Pas un GP ordinaire – non un GP en plein centre-ville d'une grande métropole sous une nuit tropicale étoilé. L'affiche a de quoi faire rêver Bernie Ecclestone qui tel un enfant ne refuserait pas un jouet si tentant et étincelant. L'accord n'était pas encore signé au mois de janvier que Bernie savait déjà qu'il pourrait imposer ses conditions… son prix. Pour le reste des « modalités » il sait pouvoir faire confiance à l'état de Singapour qui va offrir un spectacle à la hauteur de la renommé de la F1.
La principale crainte des pilotes est la pluie ou pire la panne d’électricité en pleine course. C'est tout d'abord Webber qui a donné son avis au mois de mars après avoir tourné au volant d'une Renault Mégane Coupé sur le futur circuit de Singapour : ''La question est que deviendra la visibilité et la sécurité des pilotes si il pleut ?". Peu après c'est au tour d'Heidfeld de s'opposer à ce projet "Ce n'est pas comme une partie de foot où vous avez juste besoin d'un peu de lumière." explique l'allemand. "Imaginé qui l’y ai une coupure de courant. Lors d'une partie de foot vous pouvez stopper le jeu, mais pas en Formule 1, avec des voitures lancée 300 km/h… je ne veux pas me trouver dans une situation de ce genre" conclut t-il. Les pilotes ne sont pas opposés à l'idée d'une course de nuit, mais ils expliquent que cela soulève beaucoup d'interrogations.
Des essais furent donc organisés cet été pour voir en condition réelle ce que deviendrait la visibilité sur un circuit détrempé et de nuit. Sur la piste du Paul Ricard, Nelson Piquet Jr au volant d’une Dallara GP2 fit donc le cobaye. La visibilité est bonne, il n y a aucun soucis a conclu le rapport supervisé par Mr Bernie. Les pilotes devront le croire sur parole… ils n’ont pas le choix.
Le circuit de 5.26 km de long dessiné par l’incontournable architecte Hermann Tilke passe devant la Marina Bay, franchit deux ponts, traverse la scène de la parade maritime nationale, longe un parc, continue devant des bâtiments coloniaux et finit avec des rues remplit de galeries marchandes. Un vrai « Singapour By Night » en somme. Les caméras des réalisateurs ne devraient pas louper les magnifiques grattes ciels signe de puissance et richesse de cette nation.
Herman Tilke n’a dessiné que les plans du circuit et ne s’occupera pas de la construction des infrastructures laissées à la société australienne MRP (Melbourne et Adélaïde). Des centaines de tonnes de matériels devraient être ajouté pour la sécurité des pilotes (rails, pneus etc). La piste promet des dépassements dantesques avec une largeur impressionnante pour un circuit situé en pleine ville. Une chicane sera ajouté sur le boulevard de St Andrews Road pour plus de sécurité. Les F1 seront donc ralentit avant d’aborder le pont d’Anderson à quand même 200 Km/h. Ce majestueux pont de style victorien sera l’emblème à n’en pas douté de ce GP. L’enchainement suivant est encore plus spectaculaire avec une petite ligne droite avalé à 300Km/h et qui passe sous un Hôtel.
Beaucoup de travaux restent encore à réaliser : construire le paddock et la section de départ du circuit, la terre devra gagner plusieurs mètres sur la baie à plusieurs endroits, les trottoirs remplacés par des vibreurs etc. Ce projet pharaonique sera possible à Singapour qui veut devenir – outre une ville financière incontournable – une ville touristique. L’état de Singapour compte bien utiliser cet événement pour décupler sa renommé. Les slogans présidentiels placardés un peu partout dans la ville donne le ton : « Nous ne sommes pas les plus riches, nous ne sommes pas les plus puissants, et nous ne sommes pas les plus nombreux. Nous devons donc pour nous faire une place au soleil être parmi les plus capables ». Pour Bernie c’est certain seul Singapour est capable d’organiser un tel évènement.
