L'Indonésie a décidé de bloquer l'accès au site de partage de vidéos Youtube pour ne pas que le film islamophobe "Fitna" soit visible sur son sol. Ce film produit par le député néerlandais d'extrême-droite Geert Wilders présente l'extrémisme de l'Islam en un court documentaire de 15 minutes, qui commence par la caricature de Mahomet portant une bombe dans son turban, et se termine par le bruit d'une page déchirée, alors qu'une annonce affirme que c'est celle d'un annuaire téléphonique…

Voici donc le film tant craint par les musulmans, sous-titré en français :

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Les politiques néerlandais affirment qu'il n'est là que pour exciter une haine envers les musulmans. Mais une chose est sûre, ces images ne sont pas inventées, les discours des imams n'ont pas été trafiqués et les morts que l'on voit, dont un décapité, ne sont pas des mannequins en plastique. Bref, cet extrémisme existe bel et bien. Tout le débat réside en une phrase : Est-ce là l'oeuvre de fous fanatiques mais indépendants, ou le vrai visage d'un seul et même Islam ? Et de la réponse dépendent beaucoup de choses.

Les islamistes menacent déjà l'homme politique néerlandais de mort. Wilders vit d'ailleurs sous protection policière depuis quelques années. A Djakarta, des manifestations devant l'ambassade des Pays-Bas ont vu le jour, tandis qu'en Malaisie, une étiquette rouge sur les produits néerlandais indiquent aux clients quels produits boycotter dans les supermarchés !

Muhammad Nuh, ministre de l'information, a écrit une lettre à Youtube demandant de retirer le film et a également intimé aux fournisseurs d'accès à Internet l'ordre de filtrer le site de telle manière qu'aucun indonésien ne puisse accéder à la plateforme de vidéos.

Susilo Bambang Yudhoyono, le président indonésien, a quant à lui invité les Pays-Bas à mettre fin à la diffusion de ce film, chose qui n'est toutefois plus possible vu la vitesse à laquelle il a été récupéré et diffusé sur le net. Sa diffusion n'est aujourd'hui plus gérable et ne dépend que du bon vouloir des internautes qui auront tôt fait de reposter 10 fois le documentaire, dès qu'un seul exemplaire aura été supprimé.

Wilders a tout de même fait l'unanimité… contre lui. Ce n'est certes pas la position officielle qu'il attendait, bien qu'il était parfaitement conscient de ce qui allait arriver. Devant la Seconde Chambre Néerlandaise, le député ne s'est pas laissé intimider face à tous ses détracteurs, appelant chacun a défendre les "valeurs chrétiennes" des Pays-Bas, et dénonçant le fait que an Peter Balkenende, le premier ministre chrétien-démocrate ait "capitulé".

La diplomatie néerlandaise a quant à elle reçu des représentants d'une trentaine de pays musulmans tout en calmant le jeu et en affirmant qu'elle n'était en rien complice de Wilders.

Ce qui est "comique" dans cette histoire, c'est que Wilders a dit tout haut ce que beaucoup de personnes pensent tout bas et qu'il s'est mis à dos tous les politiques, dont beaucoup sont chrétiens et donc forcément de son avis, par peur. Nous vivons dans un monde où la liberté d'expression signifie également "fatwa" et mort. Faut-il pour cela se taire et se laisser diriger par des extrémistes ou parler et risquer l'assassinat ? Va t-on vers une société du "silence" qui n'osera plus critiquer les fanatiques par peur de recevoir une balle dans la rue comme Théo Van Gogh ?