Le fait de mettre de la viande de cheval dans des préparations culinaires à la place de viande bovine n’est, dans un certain sens, qu’une faute de goût.

 

Mais, dans l’espèce, il n’était fait mention nulle part de viande de cheval sur les emballages. Il y a donc tromperie.

Le responsable en est la société Findus.

Elle a beau rejeter la responsabilité de la faute sur son sous-traitant, lequel la rejette sur son fournisseur qui, lui, dit qu’il n’a fait qu’acheter et revendre la marchandise, sans la transformer (sans même la voir je suppose) et accuse le producteur roumain de l’avoir trompé. Les Roumains, eux, ne contestent pas avoir livré de la viande de cheval, mais prétendent que leur acheteur était au courant….

 

La société Findus étant maître d’œuvre, elle est responsable de toute la chaîne, y compris de ses sous-traitants. A charge pour elle, ensuite, de se retourner contre eux si elle a été lésée. Mais au départ, il y a manifestement défaut de contrôle de sa part, surtout s’il s’avère que cette fraude durait depuis un certain temps déjà.

 

Quoi qu’il en soit, cette affaire met à nu les travers de notre société où tout est fait dans le seul but de gagner plus d’argent de façon immédiate, sans prendre en compte les impératifs sanitaires, environnementaux, ni même les surcoûts et charges à venir.

 

La sous-traitance est une excellente chose quand elle est utilisée à bon escient, notamment pour pallier un surcroît d’activité ou pour réaliser des tâches qui ne sont pas du cœur de métier ou de la spécialisation du donneur d’ordre. Lorsqu’elle est utilisée en dehors de ces cas, et de façon systématique, elle est presque immanquablement génératrice de baisse de qualité, voire même de sécurité dans certains domaines comme la sûreté d’installations sensibles par exemple.

Ces cascades de sous-traitance, où, il faut le garder à l’esprit, chaque intermédiaire prélève sa marge, (somme forcément déduite de la qualité de la marchandise ou de la prestation sous-traitée) sont génératrices de pertes de responsabilité et de qualité.

Quant à l’impact sur l’environnement et la sécurité de ces norias de camions qui transportent le bétail puis le produit fini sur les routes de nos pays, n’en parlons même pas !

 

Quand on a déduit du prix de vente d’un paquet de lasagnes surgelées Findus la TVA, la marge de Findus, les marges des divers intermédiaires, les frais de transport, le coût de l’emballage, quelle somme reste-t-il pour l’achat des pâtes et de la viande ? Pas même un seul €uro, certainement….

Pourtant, en France, nous avons des fabricants de pâtes alimentaires, des bœufs, des abattoirs, et des personnes qui cherchent du travail.

Aux entreprises qui comprendront cette problématique et la prendront à bras-le-corps je réserverai mes achats de plats cuisinés.