Fiction complètement imaginée

Le texte que vous allez lire est une fiction. Les personnages, les situations sont complètement inventés. Rien n'est vrai. Comme il n'y a rigoureusement rien d'authentique, pas la peine d'y chercher la moindre signification ni au premier degré, encore moins au second. La dialectique ne vous éclairera pas, la psychanalyse non plus.

Décor : Un grand bureau présidentiel, des cartons remplis jonchent les tapis, les tapisseries sont roulées dans un coin, les tableaux de maitre dépendus sont contre le mur, sur la table une quantité de carnets de chèques en vrac, quelques livres de compte, la porte ouverte du grand coffre fort nous permet de voir de nombreuses liasses de billets verts (en afrique on aime les valeurs sures). Par une des grandes portes fenêtres on aperçoit un grand jardin, des hommes en armes quadrillent les allées, près du bassin une automitrailleuse. Dans la pièce 3 personnes. On entend des bruits d'objets trainés par terre, de l'autre côté de la porte.

DRING ! DRING !

Conseiller : Mon président ! Téléphone !

Lui : J'entends crétin ! Mais qui m'a foutu des abrutis pareils … Encore un cadeau de Macky Sall (ancien premier ministre, qui est passé du "meilleur d'entre nous" à ennemi public n° 1)…

Le fils : Euh … c'est toi papa qui l'as sorti de l'université quand il terminait sa 4ème deuxième année

Lui : Toi la ramène pas, même pas foutu de gagner les élections avec tout l'argent que je t'ai donné pour ça !

DRING ! DRING !

Lui en balançant le vase de roses made in Rungis France : Personne pour répondre au téléphone, faut tout faire dans c'te taule, bien la peine d'être président… Abruti, au lieu de couver le téléphone en attendant qu'il te ponde un oeuf, demande qui c'est !

L'abruti conseiller : C'est qui c'est donc à l'appareil siouplait ? Les lisées ? connait pas… oui… le président…

Lui en chuchotant : Si c'est l'immigré dit lui… enfin debrouille toi, je suis pas là…

L'abruti présidentiel : Oui mon président … excusez-moi président des français, l'a voyagé au village mon prési … non y'a pas le téléphone au village… c'est loin ! non pas avant 8 jours… L'a raccroché ce mal poli !

Lui : Débarrasse-moi de cet imbécile prétentieux, nomme le garde barrière à Matam ! (fin fond du sénégal, lieu d'éxil traditionnel pour les fonctionnaires récalcitrants ou punis)

Quelques minutes se passent, Lui se polissant le crane, style colonel Kurtz dans Apocalypse Now, le fils tirebouchonnant les pans de sa cravate au point qu'il manque de s'étrangler avec, l'imbécile de service, au pied du téléphone, au garde à vous, croyant qu'il va échapper à l'exil….

Lui : T'as convoqué les marabouts ?

Le fils : J'ai envoyé un bataillon de Gmi (genre CRS) les chercher, y'avait pas de réseau.

Lui : Quand je pense que ces incapables ont pas réussi à me faire gagner ces élections avec 70/75% des voix, c'était pourtant pas faute de fric ! Ni de sacrifices ! Y ont transformé la terrasse en abattoir à force de sacrifices et y'a de la barbaque dans tous les congélateurs pour 5 ans….

La lumière s'éteint, se rallume faisant griller l'ordinateur du fils et… se réteint définitivement. Un solide gendarme entre tenant dans une main une lampe à gaz dans l'autre un paquet de bougies…

DRING ! DRING !

Le futur éxilé : Allo ! ouaite haouse ? repeat please ! Bush ? yes sir, Président c'est le Cow Boy mystique…

Lui : Chuis pas là

L'abruti futur exilé : Président , il dit qu'un agent de la CIA vous voit dans son téléobjectif et que …

Lui se levant : Putain de métier… mentir, encore mentir, toujours mentir …. (l'original de la phrase chère au président est : travailler, encore travailler, toujours travailler. Passée de mode depuis que tout le monde s'est aperçu que le prési, lui travaillait pas beaucoup)

Lui : My dear friend ! How are you ? Oui, enfin non j'ai pas perdu, non j'ai pas gagné autant que ce que je croyais… Ben Laden oui ? Sy Lenine Diop (opposant historique aux régimes précédents) communiste bolchévique… internationale terroriste… Yes dubbleyou … menace contre le monde libre …. contre la libre entreprise… oui ! oui ! contre la libre entreprise aussi ! … nous envoyer le 17ème aéroporté… pas la peine cher ami … mes amitiés à Madame.

Lui ragaillardi se tournant vers son fils en se frottant les mains : Si ces crapauds bougent, le cow boy nous envoie le 17ème aéroporté et la 7ème flotte … n'en feront qu'une bouchée … La réédition de Little Big Horn mais en plus grand…(en fait c'est l'inverse, la cavalerie Us s'est fait foutre une mémorable raclée par les indiens, Custer en a perdu son scalp).

Le fils : Mais alors papa, j'ai encore des chances …?

Lui en décrochant le téléphone rose ; rose pour ne pas confondre avec le rouge qui est la ligne directe avec le Kremlin : Allo ! Vivi ? (Vivi c'est la madame au prési)laisse tomber les valises on part plus… non… c'est arrangé … les actions et l'argent liquide ? Tu fais comme c'était prévu, t'envoie en Suisse, y'a peut-être encore des risques. He maman, rassure ta fille et dis lui qu'elle pourra encore s'envoyer en l'air en sautant des dunes avec son 4×4, elle a encore quelques rallyes devant elle !