« Faire grève » ou « travailler encore plus » comme nous y invite le modèle libéral d'inspiration américaine ?
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : deux modèles de sociétés différentes fonctionnent de chaque côté de l'Atlantique.
"Ce ne sont pas les croyances ni les modes de vie qui rapprochent les gens, mais les sentiments"
Prenons le symbole phare de l'économie : l'argent.
En France on le gagne à travers le travail ou les aides, voire la chance au jeu, mais aux USA on fait de l'argent avec son activité.
Gagner ou faire, c'est comme attendre ou fabriquer.
En France on gagne de l'argent, aux USA on fait fortune !
Cela signifie deux univers mentaux différents dont les représentations et les frontières ne sont pas définies à l'identique, mais qui optimalisent chaque forme d'organisation sociale :
En France, l'argent est gagné, donc il y a d'autres façons d'en avoir que par l'activité. Les aides par exemple, mais aussi la chance au loto, ou tout autre mode de rémunération (rentes, actionnariat).
Cela signifie en outre que si on en manque, c'est "à cause de la faute du gouvernement qui n'assure pas une redistribution juste entre tous les membres de la société, favorisant certains et pas d'autres".
La grève est alors un droit inaliénable qui permet de peser sur les tendances conservatrices pour imposer un modèle d'équité.
En France on gagne de l'argent mais on fait des économies.
Aux USA, si on veut de l'argent, il faut le fabriquer, non dans son garage, mais en faisant valoir des qualités entrepreneuriales.
En somme, on transforme une chose (les compétences personnelles) en une autre (les espèces sonnantes et trébuchantes) : on est des convertisseurs d'énergie.
« Faire » signifie alors que vous êtes le seul à pouvoir décider de vous y mettre : notion d'initiative et d'individualisme (responsabilité ou indépendance ? Indépendance seulement, car vous travaillez pour votre compte et n'avez pas forcément en vu le bien général(responsabilité )).
Ainsi, tandis que le travail est synonyme de gagner sa vie en France (répondre à une nécessité : satisfaire ses besoins), il est synonyme de faire fortune aux USA (travailler à la consécration de sa personnalité dans le champ social).
Faire, ce n'est pas partir de rien. C'est comme « faire à manger », transformer la nourriture en plats.
Une activité fait gagner de l'argent, elle n'en crée pas en France, aux Usa elle est créatrice d'une valeur nouvelle. Le profit est la notion qui divise les deux cultures.
Si tout paraît clair à ce stade, une ambiguité apparaît quand on parle de sport : gagner des médailles, ce n'est pas les attendre ! Il faut fournir de nombreux efforts auparavant et accepter le principe de compétition. Etrangement, les deux cultures partagent le mot "gagner" en lui appliquant l'idée de son contraire.
Au travers du mental culturel de chaque pays, on peut entrevoir combien l'Euro est une figure lourde, un élément difficile à « attirer » en quelque sorte, quand le dollars apparaît sous une forme et doté d'une énergie plus légères, plus volatiles qui le rendent plus facile à accumuler par exemple.
La place que l'argent occupe dans la conception du bonheur est évidemment différente : l'argent sert seulement le bonheur en France, c'est un moyen, aux USA il est le symbole même de la réussite.
D'un côté de l'atlantique, l'argent sert à vivre, quand de l'autre, l'argent est le but de l'activité et de la vie, la seule façon de concevoir d'être heureux étant le poids financier (Picsou), non la vie intérieure, l'épanouissement personnel.
Dans notre culture il y a la place pour le moi profond, dans l'autre seule compte la valorisation du moi social, de la personnalité, du moi égoïste et jouissif : le social se veut "universel" comme une seule main suffit à cacher le ciel à deux yeux. D'où la prolifération des Pasteurs évangélistes animateurs de TV sans Bible. Les enseignements spirituels sont confondus avec les programmes d'Hollywood, et les clercs avec les présentateurs. En somme, la société du spectacle se décrète, se fait passer "société réelle" : on déclenche et suit les guerres à la TV, on mange TV, on élève les enfants TV… on parle de générations ou enfants de la TV ! C'est le cirque à la maison, la confusion organisée par l'Etat sous prétexte de libertés chéries comme celle d'entreprendre, la baraque foraine, l'ile de la Tentation !
L'argent permet de se sortir des difficultés en France, mais il ne viendrait à personne l'idée de lui sacrifier sa vie ni son sens profond (resté intact à l'intérieur) c'est-à-dire sa conscience (vendre son âme au diable, c'est-à-dire au Maître de l'Illusion matérialiste, comploter contre autrui (culture de Juda), trahir la Divinité en soi en inversant les polarités spirituel-matériel : où la vie intérieure est-elle un effet de la vie extérieure ? Où la vie extérieure peut-elle s'apprécier comme une réalité "en soi" ayant sa propre substance ? seulement dans la fausse Bible).
En France, on tire des leçons de la difficulté.
Aux USA, l'argent est le levier dont il faut devenir le propriétaire pour léviter au-dessus des problèmes que les autres hériteront à votre place (principe de plaisir (individuel) contre principe de réalité (laissé aux autres)). Cela revient à la notion bouddhiste suivante : se délester par un tour de passe-passe (l'argent) de son lot de souffrance en le passant aux autres (ne pas assumer son karma, c'est-à-dire les conséquences de ses actions antérieures).
Mais il est vrai que la Magie a toujours existé dans notre monde où elle n'a jamais vraiment disparu, portant juste des noms plus modernes : elle s'appelle création monétaire, télévision, élections, euro, travail, croissance, crise, dette publique…
Aux USA, l'argent est le GRAAL qui ouvre toutes les portes, permet de vous attribuer toutes les vertus ou intelligences, et surtout ce qui va vous permettre de trouver votre vraie place dans l'existence : ce ne peut être qu'au sommet de la pyramide sociale bien sûr, très au-dessus des autres, car vous n'avez pas d'autre conscience possible de vous-même que dans les symboles apparents de richesses donnés comme horizon indépassable dans un univers où le fric est le roi du "royaume d'en bas", et sa "loi non écrite" est souveraine (prônant toutes sorte d''injustices pour justifier toutes sortes de prédations, c'est-à-dire l'autorité ou la hiérarchie des humains sur le plan terrestre pour faire opposition "démonique" à la Hierarchie céleste décrétant l'homme libre et son âme d'essence divine), bien au dessus des autres lois votées par des élus du peuple.
Aux USA l'argent est preuve d'intelligence, entendez de débrouillardise. En France, l'intelligence vous attire les honneurs, pas la fortune.
Enfin et pour finir, dans les deux pays, la création monétaire est une illusion, (quand elle n'est pas un crédit ou si vous voulez une dette contractée à partir de rien, rex nihilo) puisqu'elle est créée à partir de rien, et ne crée rien d'autre qu'un symbole sans substance externe, où chaque billet représentera moins de valeur au fur et à mesure de l'impression des nouveaux : la valeur totale étant simplement divisée ( division pour régner évidemment : condamnés vous-êtes à courir pour l'accumuler davantage d'exemplaires de cette "image" qui remplace les choses concrètes dans le monde, alors que sa valeur décroît avec le temps inévitablement). L'argent serait-il une fraude dès le départ ?
II
"L'élément Terre est un récepteur, lieu d'ensemencent de la nourriture supérieure de l'élément émetteur Feu (spirituel):
les vertus.
Celles-ci étant à leur tour matières ou substances prêtes à recevoir toute la Lumière
(Le Rayon unique, central faisant tourner la roue universelle)"
Faire fortune suppose que mes effort ou ma ruse suffiront à atteindre le but (je me passe donc de Dieu et des enseignements spirituels = orgueil, impatience, outrecuidance) .
Gagner de l'argent suppose que mes efforts, bien que nécessaires, ne me rapporteront qu'en vertu de la grâce de Dieu si elle m'est accordée. Ma compréhension doit encore s'élever dans le cas contraire, car seule la Grâce peut faire se lever (levain) le mérite et valoriser mes efforts, consacrant ainsi l'unité de mon attitude intérieure et l'attitude extérieure, qui est la l'inverse de la croyance dans le causalisme matérialiste ou terrestre, l'indépendance de l'homme vis-à-vis des plans supérieurs de l'univers.
Pêcher ? = rater le but.
Amour de la Création ou du Créateur ?
Amour du pouvoir ou pouvoir de l'amour : qui doit triompher ?