Abusée par son beau père depuis plusieurs années, une jeune brésilienne de neuf ans, enceinte de jumeaux avorte. L’Eglise catholique invoquant un "crime", excommunie la mère de la fillette ainsi que toute l’équipe médicale ayant pratiqué l’intervention.

 

            Admise à l’hôpital pour des douleurs à l’estomac, les médecins lui ont appris qu’elle était enceinte de quatre mois. Transférée dans un institut spécialisé à Recife (nord-est du Brésil), elle a été confiée aux soins d’une équipe médicale et psychologique.

Jose Serviano Cavalcanti, qui l’a examinée avant son transfert, a déclaré :

"Nous ne savons pas si elle va mener sa grossesse à terme à cause de son jeune âge. Cela représente un grand risque pour elle","Son bassin n'est pas en mesure de supporter la gestation de jumeaux".

 

            Le beau père de la fillette, âgé de 23 ans, a été interpellé alors qu’il essayait de rejoindre un autre Etat du Brésil et mis en détention. D’après les informations de la police, le jeune homme payait la fillette avec un réal (environ 50 cents) pour abusé d’elle, et cela depuis qu’elle avait six ans. Il a également avoué profiter de sa sœur handicapée de 14 ans. Il encourt aujourd’hui une peine de prison de 15 ans.

 

            L’avortement ou l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est interdite au Brésil, sauf s’il s’agit d’un viol ou s’il y a danger pour ma vie de la mère.

"L'état de la fillette s'appliquait aux deux cas et, comme médecins, nous ne pouvions pas faire courir de risques à une enfant de 9 ans, dont les organes ne sont pas encore formés" a déclaré le docteur Sergio Cabral qui a pratiqué l’intervention. 

            Mais l’Eglise catholique ne l’entendait pas de cette oreille. Mgr Jose Cardoso Sobrinho archevêque de Recife, a donc excommunié la mère de la fillette ainsi que toute l’équipe médical et a déclaré : "La loi de Dieu est au-dessus de n'importe quelle loi humaine. Alors, quand une loi promulguée par des législateurs humains est contraire à la loi de Dieu, cette loi n'a aucune valeur", menaçant même d’attaquer la mère en justice pour "homicide".

Le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, s’est empressé de justifier cette excommunication : “ C'est un triste cas, mais le vrai problème est que les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes, qui avaient le droit de vivre et qui ne pouvaient pas être supprimées ”.

 

            Le président Lula, s’est montré indigné par cette excommunication, et a déclaré qu’en tant que chrétien et catholique, il déplorait profondément qu’un évêque de l’Eglise catholique ait un comportement aussi conservateur.

         Après la tragédie Eluana en Italie (http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=24533), et le scandale des propos sur les chambres à gaz  de plusieurs évêques dont notamment Richard Williamson (pour rappel : "Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (…) Je pense que 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz"), l’Eglise catholique fait encore parler d’elle…