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Les Monts du Cantal, – Massif cantalien, Volcan du Cantal – , localisés dans la province volcanique Cénozoïque du Massif Central et constitués des vestiges du plus grand complexe stratovolcanique Serravallien-Plaisancien, – 13,6 à 2,59 Millions d’années -, d’Europe, forment un massif montagneux au centre-ouest du-dit massif. Ils se sont édifiés, pour l’essentiel, entre 13 et 2 millions d’années sur un substratum granitique et métamorphique hercynien taraudé de petits bassins sédimentaires oligocènes, – Aurillac, Salins-Mauriac -, et oligo-miocènes, – Saint-Flour-Neussargues -, aux géométries mal connues, constituant une structure d’effondrement volcano-tectonique.

Possédant une superficie de presque 2.700 kilomètres carrés et impactant un espace quasi circulaire de 50 à 70 kilomètres de diamètre, morphologiquement, cet édifice se distingue en deux secteurs, une zone centrale montagneuse, entité géographique de 8 à 10 kilomètres de diamètre et ancienne caldeira, au relief accidenté, – Plomb du Cantal, 1.855 mètres, Puy du Rocher 1.813 mètres, Peyre Arse 1.806 mètres, Puy Brunet 1.806 mètres, Puy Mary 1.787 mètres, Puy Griou 1.690 mètres… -, rassemblant la majorité des laves différenciées, et une zone périphérique, aux produits basaltiques ne se distinguant pas des laves similaires issues des districts volcaniques voisins, – Aubrac au Sud et Cézallier au Nord-Est -. constituée de planèzes, – plateau de basalte volcanique, en plan de dessin triangulaire, un des sommets du triangle étant dirigé vers le centre de l’édifice -, épaisses de 50 à 200 mètres, limitées par des vallées glaciaires en auge, larges et profondes, aux dimensions alpines.

chavaroche.jpgCe massif volcanique a subit les processus d’érosion dus aux glaciations quaternaires, à l’eau, – ruissellement, hydroclastie, effets splash, au vent, – déflation, abrasion, polissage de surface -, à la dilatation thermique, – thermoclastie, cryoclastie, gélifraction -, aux réactions chimiques, – : altération, hydratation, oxydation, oxydo-réduction, hydrolyse… -, et aux êtres vivants, – biométéorisation, microorganismes, mollusques perforateurs, déforestation, labours, urbanisations diverses… -, et a été largement démantelé par des phénomènes exceptionnels et brutaux, – effondrements importants, avalanches, glissements de terrain, séismes, lahars…

Majoritairement constitués de brèches volcanoclastiques qui lui confèrent, ordonnancés tout autour d’un cône très aplati entaillé de vallées rayonnantes produites par l’érosion, des dimensions impressionnantes et une morphologie surbaissée, le volcan Cantalien forme, malgré ses apparences, une unité géomorphologique. Édifice stratovolcanique concentré autour d’une zone d’éruption principale, son élaboration, par empilement de coulées épaisses pâteuses, a été longue et violente. Sur une longue période d’environ 11 millions d’années, il a subit, émanant du cratère central, de ses flancs et de ses cônes secondaires, des éruptions complexes successives matérialisées par des coulées massives de basalte témoignant de l’existence d’un réservoir magmatique proche de la surface, des évènements explosifs avec coulées très visqueuses, au centre sur 15 kilomètres de diamètre, des dômes, de possibles caldeiras par écroulement suite à la vidange, des brèches trachyandésitiques à lave moins visqueuses, des dépôts d’avalanches, des coulées de gros débris, des lahars et des éruptions stromboliennes fluides en « fontaines rouges » créant de vastes plateaux basaltiques en périphérie.

PuyMary.jpgL’origine volcanique du massif, grâce aux travaux de Jean-Étienne Guettard, – le premier, suite aux constatations faites durant son périple en Auvergne pendant l’été 1751, à émettre l’hypothèse, dans son mémoire lu à l’Académie Royale des Sciences, que les Monts d’Auvergne sont d’anciens volcans éteints -, travaux suivis par ceux de Nicolas Desmarest, – au lieu de trois cratères, signalés par Jean-Étienne Guettard, il en répertorie plus de soixante et trace la carte des volcans de l’Auvergne -, n’est reconnue que le 10 Mai 1752.

Étudiant les régions volcaniques de France en 1821, et, en 1827, publiant son « Memoir on the Geology of Central France, including the Volcanic formations of Auvergne, the Velay and the Vivarais », – Mémoire sur la géologie du Massif central, incluant les formations volcaniques d’Auvergne, du Velay et du Vivarais -, illustré avec des cartes et des gravures, George Poulett Scrope est le premier géologue à émettre l’hypothèse que le volcan Cantalien est un volcan unique comparable aux grands volcans en activité connus de l’époque.

plomb du cantal.jpgEt, en 1931, dans les « Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences », au différent de Ramés, de Fouqué et de Boule qui pensaient qu’il y avait « deux centres volcaniques situés au Nord-Est et au Nord-Ouest du Puy de Griou », Philippe Glangeaud, titulaire de la chaire de Géologie et de Minéralogie à Clermont-Ferrand, y détermine que « le Massif volcanique du Cantal est constitué par trois grands volcans juxtaposés situés : le premier, à l’Est du Puy de Chavaroche ; le second, à l’Ouest de Bataillouze ; le troisième dont la situation était plus excentrique, avait, pour centre principal d’émission, le Plomb du Cantal… »

Bien que majoritairement constitué de brèches volcanoclastiques, une grande diversité de roches volcaniques sous-saturées, – basanites et phonolites -, alcalines à sub-alcanines, – basaltes, andésites, trachytes et rhyolites -, et grenues, – gabbros et monzonites -, affleurent à la surface. Cependant, les trachytes et les trachyandésites prédominent et les basaltes abondent sur les planèzes. Leur histoire se déroule, essentiellement, du Serravalien au Gélasien, – 13 à 2 Millions d’années -, et, schématiquement, se subdivise en quatre grandes périodes.

 

Suite  : Le Proto-Cantal

 

30 Juillet 2013 © Raymond Matabosch