Lucas Papademos, le Premier ministre grec, se dit conforté, ce dimanche, par la « totale convergence de vues » entre les trois partis qui le soutiennent, le Pasok, la Nouvelle Démocratie et le Laos (le parti orthodoxe populaire). Il se déclare donc confiant pour la suite des négociations avec les créanciers de la Grèce. Mais il avait aussi qualifié de « chaleureuses » les discussions alors que la « troika » des créanciers les évoquaient « tendues ». En revanche, la Grèce ne devrait pas être mise davantage sous tutelle. Selon Novinite, l’agence de presse bulgare, la Commission européenne se serait opposée à ce qu’un superviseur étranger puisse s’opposer à certaines décisions budgétaire du gouvernement grec. Si la crise grecque s’estompait, la zone euro ne serait pas exempte d’inquiétudes : c’est au tour du Portugal de solliciter des mesures urgentes.
C’est donc « nein », impossible. Après Pantélis Kapsis, le porte-parole du gouvernement grec, c’est le ministre de la Culture, Pavlos Yeroulanos, qui, ce dimanche, a estimé impossible de mettre la Grèce sous la tutelle d’un expert européen délégué à Athènes.
L’Allemagne l’avait envisagé et songeait au Finlandais Olli Rehn, commissaire européen.
Mais selon l’agence bulgare Novinite, le plan allemand aurait été d’emblée écarté par la Commission européenne.
Elle est certes actuellement moins décisionnaire que les États de la zone euro, mais il semble qu’il ne sera plus question de tutelle préalable, mais d’un contrôle ultérieur.
Le même Olli Rehn, jeudi dernier, avait laissé entendre qu’il faudrait faire un effort plus grand que celui initialement envisagé pour la Grèce. C’est confirmé ce dimanche par Der Spiegel, qui fait état de besoins à hauteur de 145 milliards d’euros (au lieu des 130 antérieurement considérés).
Les créanciers privés auraient réduit leurs exigences, acceptant un taux proche de 3,6 au lieu des 4 initiaux, et même des 3,75 % suggérés à demi-mot la semaine dernière. L’International Herald Tribune estime qu’un accord impliquant cet effort supérieur pourrait intervenir. Cela correspond à des pertes de l’ordre de 70 %. Athènes espère encore mieux, soit un taux en dessous de 3,5 %. Mais des fonds d’investissement pourraient porter l’affaire devant la justice, d’une part, et d’autre part le relèvement de l’estimation des besoins grecs rend insuffisantes les concessions des créanciers privés.
15 milliards d’euros supplémentaires, c’est « impossible à collecter uniquement auprès des créanciers privés », a confié un membre de la troika. C’est par conséquent des fonds publics qui seront nécessaires. En clair, la BCE, des banques centrales.
Charles Dallara et Jean Lemierre (BNP) quitteront Athènes ce dimanche soir mais resteront en contact avec les divers protagonistes.
Mauvaise coïncidence
Cette nécessité de trouver des fonds supplémentaires pour la Grèce intervient alors que le gouvernement portugais se trouve lui aussi dans une impasse.
L’accord grec n’interviendra sans doute pas avant le début du sommet européen de ce lundi, qui devra aussi se pencher sur le sort du Portugal.
Contrairement à la Grèce, dont on doute qu’elle puisse passer toutes les mesures d’austérité suggérées, voire de fait imposées, le Portugal coopère davantage.
Mais cela ne suffit pas non plus.
Antonio Saraiva, le patron des patrons portugais, répète depuis quelques jours, et notamment au Diario de Noticias, que le compte n’y est pas. Il n’exclut pas tout à fait que le gouvernement portugais puisse consentir des efforts supplémentaires, mais pas au point d’éviter de recourir à l’aide extérieure. Le patronat portugais estime les besoins à 106 milliards d’euros, le Portugal n’a reçu du FMI et de l’Europe que 78 milliards. La différence est donc de l’ordre d’au moins 30 milliards.
Alors que les taux des emprunts sollicités par l’Italie s’assouplissaient, ceux des emprunts souverains portugais, ces derniers temps, ont atteint des sommets insupportables. L’écart avec les taux des autres emprunts européens s’est considérablement creusé.
Cette semaine verra aussi le lancement d’émissions de dettes italiennes, espagnoles et françaises. Ces émissions interviennent après que Fitch Ratings, vendredi, ait dégradé l’Italie (A_), l’Espagne, la Belgique, la Slovénie (A) et Chypre (BBB-).
L’économiste Nouriel Roubini a estimé que la Grèce pourrait quitter la zone euro cette année, suivie du Portugal, et qu’il y avait 50 % de chance que l’euro soit abandonné dans les trois à cinq ans.
Ce dimanche, Jaques Delors a vivement critiqué l’Allemagne dans un entretien avec le quotidien suédois Dagens Nyheter. « Nous devons sauver la Grèce ensemble. Jusqu’à présent on a trop peu fait et trop tard, » a-t-il estimé. Il préconise une privatisation plus poussée pour la Grèce et la création d’eurobonds. Ce qui correspond à une mutualisation des garanties. Il considère de même que le couple franco-allemand a trop favorisé les économies les plus performantes aux dépens des plus faibles.
Dimanche soir, le ministre des Finances grec avait commenté : « Quiconque pose à un peuple un dilemne entre l’aide financière et la dignité nationale ignore des enseignements historiques fondamentaux. ». C’est aussi ce que disent les conservateurs anglais, mais, pour eux, la crise grecque est le problème de la zone euro, pas de l’Europe entendue en tant que marché commun qui leur reste largement ouvert.
pour Jef, aimable modérateur, coupez selon votre bonne habitude …
ce qu’il ne saurait voir :
les États-Unis affichent un endettement national
de plus de 15 000 milliards de dollars US,
pour une dette totale avoisinant les 56 000 milliards
de dollars US, selon les chiffres officiels de
l’horloge nationale de l’endettement .
Merci pour lui !!!
[quote]« Quiconque pose à un peuple un dilemne entre l’aide financière et la dignité nationale ignore des enseignements historiques fondamentaux. ». C’est aussi ce que disent les conservateurs anglais, mais, pour eux, la crise grecque est le problème de la zone euro, pas de l’Europe entendue en tant que marché commun qui leur reste largement ouvert.[/quote]
Ce serait peut etre l’occasion de taxer les (les exportations des) pays de la CEE hors zone Euro qui profitent de la crise de l’euro sans vouloir s’impliquer dans sa resolution.