Etudiants étrangers : nous dit-on tout ?

Ce matin,  Claude Guéant était sur le plateau de l’émission Bourdin Direct.

Parmi les sujets abordés, le cas des étudiants étrangers. La polémique était centrée sur les expulsions de ces étudiants. Il est vrai que les étrangers sont souvent inscrits pour faire de hautes études (maintenant des masters, ce qui correspondait avant au 3e cycle : DEA-Doctorat).

On les présente comme des victimes innocentes : des jeunes viennent faire leurs études et sont ensuite rejetés car ils arrivent dans un pays raciste peuplé de fascistes. C’est un peu caricatural mais c’est ça l’idée.

Or, la réalité n’est pas vraiment cela. Déjà, les étudiants étrangers ne sont pas toujours jeunes : une partie a déjà fait des études supérieures dans son pays d’origine et ne vient étudier en France que pour avoir un poste plus élevé ensuite, les diplômes français ayant plus de valeur. Il y a aussi les histoires pas claires entre les écoles/laboratoires/universités qui incitent les étrangers à venir faire des études en France histoire de gonfler les effectifs (ça fait bien dans les statistiques de dire qu’une proportion non négligeable des étudiants vient de l’étranger) : question de prestige et d’image en dehors de nos frontières. Est-il besoin de rappeler le scandale des étudiants chinois à Toulon qui venaient massivement s’inscrire à l’université juste pour acheter un diplôme sans suivre la formation ? Les abus sont nombreux et impliquent de nombreuses personnes même chez les fonctionnaires. On est loin de l’image naïve du jeune étudiant étranger qui vient plein d’espoir chez nous pour poursuivre ses études et qui se fait refouler par des fascistes !

L’encadrement des étudiants étrangers laisse aussi à désirer : les pays d’origine leur accorde parfois des bourses mais comparable au niveau de vie chez eux, donc totalement inutiles chez nous tellement elles sont ridiculement basses ! Certaines écoles et universités les complètent par des bourses d’état (ou autres) mais prises sur les crédits accordés aux étudiants français.

Là se trouve le véritable problème : les places pour faire un master ou un doctorat sont très réduites et les étudiants ne seront pas tous pris. On ne réserve pas de places supplémentaires aux étudiants étrangers. Autrement dit, s’il y a 10 places en tout et qu’il faut accueillir trois étudiants étrangers cela ne fait plus que sept places pour les autres, sachant qu’ils sont plusieurs centaines à espérer en avoir une ! De plus, il faut souvent une bourse pour pouvoir prétendre à une place et les crédits sont également très limités. Il faut alors faire un choix : privilégier les étudiants "nationaux" ou accorder de l’argent aux étudiants "extérieurs" au détriment des premiers.

Un choix difficile qui est souvent dicté par la politique : question d’image et de prestige. On nous parle de racisme et autre mais cela n’a absolument aucun rapport. Allez donc dire à un étudiant qui, après son bac, a passé des années à travailler dur dans l’espoir de faire un doctorat, qu’il ne sera finalement pas pris même s’il a un bon dossier tout simplement parce qu’il faut réserver des places et de l’argent à d’autres étudiants ? C’est totalement injuste et frustrant. Est-il aussi normal de faire venir des étudiants de l’étranger pour les faire vivre pendant plusieurs années dans la précarité voire la misère ?

Je ne pense pas que les journalistes qui veulent parler de ce sujet connaissent bien les problèmes liés aux études supérieures. On nous sert tout le temps les mêmes histoires de racisme mais c’est un problème très compliqué qui n’a aucun rapport avec la couleur ou la race des étudiants ! Il serait temps de se pencher véritablement sur le problème car, il y a encore quelques années, environ 50% des étudiants du dernier cycle abandonnaient avant la fin de leurs études en raison de leur précarité ou des pressions inadmissibles qu’ils subissaient. Mais c’est nettement moins vendeur que des histoires douteuses de racisme !

16 réflexions sur « Etudiants étrangers : nous dit-on tout ? »

  1. La circulaire Guéant ne touche pas aux études que font les étrangers, car le droit à l’étude ne change pas, et les étrangers sont toujours acceulli.

    Elle concerne le droit au travaille des ces étrangers diplomés en France.

    Veuillez comprende le sujet, avant d’écrire des sottises.

  2. La circulaire Guéant ne touche pas aux études que font les étrangers, car le droit à l’étude ne change pas, et les étrangers sont toujours acceulli.

    Elle concerne le droit au travaille des ces étrangers diplomés en France.

    Veuillez comprende le sujet, avant d’écrire des sottises.

  3. [i] »L’encadrement des étudiants étrangers laisse aussi à désirer : les pays d’origine leur accorde parfois des bourses mais comparable au niveau de vie chez eux, donc totalement inutiles chez nous tellement elles sont ridiculement basses ! Certaines écoles et universités les complètent par des bourses d’état (ou autres) mais prises sur les crédits accordés aux étudiants français ».[/i]

    Sans vouloir vous offenser, votre formule est assez simpliste.
    Car il faut savoir qu’à la bourse octroyée par leur pays d’origine et qui peut se révéler parfois insignifiante, viennent s’ajouter d’autres aides financières auxquelles bien des étudiants Français de condition modeste n’ont pas accès.

    Ainsi, les étudiants étrangers peuvent obtenir une bourse des Ambassades de France à l’étranger dites « bourses de l’état français ».

    Bien sûr les montants octroyés varient d’un pays à l’autre, et plus le niveau d’études est élevé, plus l’aide financière sera aisée à obtenir.

    A celle-là s’ajoutent également la « bourse de stage », la « bourse de séjour scientifique de haut niveau », la « bourse de programme scientifique » (études de haut niveau, échanges culturel, scientifique, industriel et recherche), le « programme Eiffel » (ingénierie, économie-gestion, sciences politiques), le « programme Charcot » (médecine et recherche médicale), le programme européen « Erasmus Mundus », les « bourses du ministère de l’éducation nationale (entre autres CNOUS et CROUS) », la « bourse de l’agence universitaire de la francophonie », la « bourse des institutions internationales et organisations non gouvernementales et fondations (Unesco),et la « bourse ANDES » (pour les doctorats).

    Certains étudiants étrangers sont fort bien informés et parviennent à cumuler ces aides financières. Parallèlement il y a de nombreux étudiants français plus mal lotis, croyez-moi.

  4. Tout à fait de votre avis Nadine. J’ai connu même connus des étudiants professionnels fort âgés (…. que je trouvais âgé, j’étais plus jeune).

    Hallal/El hadj

  5. Commentaire:
    Tout à fait de votre avis Nadine. J’ai connu même connus des étudiants professionnels fort âgés (…. que je trouvais âgé, j’étais plus jeune).

    Hallal/El hadj

  6. Bonsoir,

    Kheiro86> Là on parle des étudiants étrangers, pas de la circulaire Guéant qui effectivement ne s’occupe pas des étudiants. Mais l’amalgame est vite fait par les journalistes qui voit du facisme partout. Le problème des étudiants étrangers est tout autre.

    Nadine > Je ne parlais que des aides que pouvaient accorder les laboratoires/écoles et pas l’état. Ces aides sont prises directement sur les crédits de ces structures donc il faut faire des choix cruciaux.

  7. « Ce matin, Claude Guéant était sur le plateau de l’émission Bourdin Direct.

    Parmi les sujets abordés, le cas des étudiants étrangers. La polémique était centrée sur les expulsions de ces étudiants. »

    Expulsion d’étudiants ??? c’est vous qui faites l’amalgame.

  8. C’est vrai c’est maladroit.
    Ce qui m’ aénervé c’est de faire penser aux gens que ce sont des étudiants jeunes, naïfs et innocents qui viennent chez nous pour faire des études sans aucun problème, que tout va bien et puis d’un seul coup on les expulse sans raison.
    C’est oublier que quand un étudiant vient chez nous, il y a des accords qui prévoient qu’il rentrera chez lui une fois son cursus terminé voire avant selon les cas. il est donc normal qu’il retourne chez lui, c’est prévu depuis le début ! Pq en faire toute une histoire ? Pq faire croire que leur accueil se fait sans souci et ne pose de problème à personne ? Rien que d’un point de vue administratif c’est très compliqué !

  9. Il n’y a pas d’accords qui prévoient le retour, l’état français prolonge meme la durée de séjours de 6 mois afin que l’étudiant diplomé trouve un travaille en France.

    Et puis si il trouve , on le dégage ???

    Sans oublier que l’état français paye leurs études (10 milles euro par étudiant), alors pourquoi pas en profiter de leurs compétences ??

    Tout cela c’est de l’incohérence.

    Mais encore une fois votre article n’a rien a voir avec le sujet.

  10. Une question : avez-vous déjà fréquenté des étudiants étrangers ? Car tous ceux que j’ai cotoyés (mexicains, ivoiriens, maliens, syriens, italiens, roumains etc) savaient très bien qu’ils devaient rentrer chez eux à la fin du « contrat » s’ils n’obtenaient pas de renouvellement. Profiter de leurs compétences ? Mais souvent ils parlent à peine notre langue et sont perdus ! Ce n’est pas pour leur offrir du travail chez nous qu’ils viennent mais pour rester en bons termes avec leurs pays d’origine et tenter d’établir des collaborations. Quand on va faire des études à l’étranger on nous demande tout de suite quand on rentrera et cela ne choque personne pourquoi il n’y a qu’en France que c’est différent ?

  11. Loin de vouloir polémiquer, ou réside Le fond du problème? n’est-ce pas une frustration que Les pays occidentaux ont contribués a créer de par leurs colonisations passées? ou devrais-je dire une concurrence imposer par la mondialisation qui favorise une sorte de  » La loi du plus fort » qui s’est installer un peu partout dans le monde et qui est amplifier par le soutient des pays occidentaux. Les étudiants étranger ne se prenne qu’au jeu des occidentaux qui force a la concurrence!

    au niveau supérieur ce n’est pas le plus intelligent ou le plus riche qui réussi mais bien l’affamer acharner sur qui repose le poids du devoir non seulement envers une famille mais également au nom d’une nation!

    ceci n’est que le fruit d’un système imposer par les pays occidentaux auxquels les étudiants étranger ce sont magnanimement pris! on ne recolte que le fruit de notre travail rien de plus si des  » résident » n’ont pas eu droit a ses bourses c’est que les étranger avaient sans doute plus de ressource et de potentiel!

    Je tiens simplement a rajouter que si l’étudiant étais un américain cette article n’aurait pas lieu d’être

  12. Je ne suis pas d’accord : j’ai croisé des étudiants qu’on a presque forcés à venir reprendre des études chez nous, histoire de tenter des collaborations avec leur pays, puis une fois en Europe plus personne ne s’est occupé d’eux. Perte d’emploi, famille éclatée, biens vendus pour financer le voyage etc. Des vies saccagées juste pour le plaisir de qq chercheurs qui voulaient faire des études dans des endroits peu accessibles. Et ce n’est qu’un exemple parmi bcp d’autres.

  13. Enguy> Biensur que j’ai cotoyer des étudiants étrangers, et je connais leur parcours du combattant pour venir en France.

    Il faut savoir, que pour venir en France, il faut passer un examen en Français, donc l’excuse de la langue ne tient pas, puis la plupart d’entre eux sont des haut diplomés, des master 2 et des doctorant. Donc ils ne sont pas si nul que ça, ni plus perdus que ça.

    Et puis enfin, si ils viennent en France c’est pour s’installer et y travailler, c’est pas pour retourner dans la misére au Mali, au Senegal ou en Algérie.

    Biensur je parle des étudiants provenant des pays du tiers monde et non des Américain, ou autre Anglais qui rentrent tranquillement chez eux.

  14. Kheiro86 > Et pourquoi ne viendraient-ils pas chez nous pour apprendre des choses à appliquer ensuite chez eux à leur retour ? Ce qui est choquant, c’est de continuer à penser que les étudiants doivent venir chez nous pour ensuite s’y installer car chez eux ce n’est pas assez bien. C’est prétentieux et insultant. Pourquoi ne pas leur permettre de s’émanciper ?
    Et plutôt que de critiquer une circulaire sur leur devenir une fois les études finies, il vaudrait mieux se demander pourquoi ils viennent chez nous et comment/dans quelles conditions. On fait toujours tout à l’envers en se croyant toujours les meilleurs et les plus intelligents. A quand une sérieuse remise en question ?

  15. Enguy> ça n’a rien de choquant ni de prétentieux, c’est juste la réalité, et penser le contraire serait naif.

    Faut voir comment sont traités ces personnes dans leurs pays, des pays gangrené par la corruption et par la pauvereté, et qui n’offre aucune possibilté de progresser et de s’améliorer.

    Meme avec un grand diplome français, ces gens pourraient se retrouvées chomeurs dans leurs pays.

    Je ne vois pas ou il est le mal dans une relation gagnant-gagnant, entre des diplomés qui s’épanouissent et des entreprises qui profitent du talent de ces personnes.

  16. @ Enguy :

    Bien sur ! Quand la crise est là, c’est sur étudiant étrangers qu’on jette toutes les misères des Français !!
    Les étudiant étrangers passent par un long et dure processus pour gagner une place dans les université française, test de langue Française (le DALF, aux quels des natifs français n’ont pas eux de bonne note), des notes vérifiés a la loupe, des ressources financière draconiennes par rapport à leurs pouvoirs d’achats dans leurs pays d’origine) … dit toi que c’est la crème de la crème que vous avez dans vos université et plu-tard dans vos entreprises.
    J’ai ami qui est a Montpellier dans une classe de 10 étudiants (en M1) il a constaté que les 4 étudiants étrangers sont deux fois plus performant dans leurs études que les 6 français qui reste, d’ailleurs 3 d’entre les étrangers sont les trois étudiant au podium. Alors là je vais te répondre sur ta question que pense l’étudiant français qui n’a pas été retenu parmi les 10 parce que 4 étranger ont pris sa place. La France a l’heure ou elle est elle n’a pas besoin de faire un acte de nationalisme, elle est en mesure de faire un acte de performance pour sortir de la crise.
    Ayez un peu de bon sens, les étranger (et les plus hautement qualifiés d’entre eux) c’est eux qui ont permis et permettent toujours a la France de rester debout (et pourquoi crois tu que le patronat s’est opposé a la circulaire 6 mois après son adoption, ce n’est pas pour les beaux yeux noirs des étrangers, mais plus tôt leurs belle matière crise.

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