(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

Le 8 avril 2012, un billet (Et « ça » veut gouverner la France !…) rapportait les propos tenus par NS  quelques jours auparavant au cours d’un meeting électoral.

 

Il avait alors ironisé sur l’indigence de son principal rival en matière de géographie et ergo de politique, tentant de lui apprendre que Fessenheim se trouvait loin de la plage. Sans grand espoir d’y parvenir, manifestement, si l’on en juge par le vocabulaire employé, pas typiquement pédagogique…

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Au point que la centrale de Nogent-sur Seine n’est pas passée si loin de se retrouver les pieds dedans (ou en dedans ?) Heureusement,les autorités ont pu se montrer rassurantes, comme en attestent les sourires jumeaux de Manuel Vals et de François Baroin.

Depuis, également, « ça » a recueilli 51,64 % des suffrages exprimés par les citoyens de la République, en devenant ipso facto Président. Enfin, ipso facto… au sens mécanique, peut-être, mais pas aux yeux de JFC, FF ou NS (entre autres) qui jugent sévèrement cette anomalie constitutionnelle. A les écouter, on pourrait croire qu’eux seuls disposent d’une légitimité (de droit gaullien, sinon divin sans doute), ce qui devrait limiter à leur cénacle intime le cercle des prétendants. Et de fait, on a pu constater, lors de l’élection à la tête de l’UMP, qu’ils n’ont besoin de nul autre compétiteur dans les combats pour le sacre du mâle dominant. On l’a vu, et on le reverra lorsque (et si) un second épisode de la farce est réédité cet automne. Comme on le verra derechef, prenons-en le pari, d’ici à 2017 !

FH pour sa part, qui attire décidément la pluie comme il n’a cessé de le démontrer depuis son investiture, ne manque pas de cafouiller. La raison en est, semble-t-il, que lui-candidat a mal mesuré l’ampleur de la crise que devrait juguler moi-Président. Ou qu’il aurait négligé de nous en informer. Ou bien encore, que l’ayant jugée à son aune, il aurait estimé judicieux de n’en point faire état, afin de ne pas porter ombrage à son désir d’avenir, lequel aspirait au changement maintenant.

Et de nous dépeindre l’état dans lequel il avait trouvé la boutique, jusqu’à ce que (niveau des sondages oblige) la gent journalistique lui dénie le droit de sous-estimer cette vérité : les Français, plutôt que de se précipiter dans ses bras, s’étaient bornés à choisir de se défaire de l’étreinte de son prédécesseur.

Or voilà (tout finit par arriver !) que l’on dresse le bilan (chiffré, comme il se doit pour tout document comptable) du quinquennat écoulé (ou achevé ? On achève bien les chevaux !). Que l’on ne compte pas sur moi pour en lister le détail  par le menu: le lecteur intéressé le trouvera amplement exposé dans l’article fort détaillé publié le 1er avril (ça ne s’invente pas …) sur Mediapart (http://blogs.mediapart.fr/blog/renelle/010413/les-chiffres-de-la-debacle-sarkozienne-sont-arrives).

Dette de l’état (+ 50 %), dette de la France (+ 48,9 % ; celle des organismes sociaux et des collectivités locales aurait donc, contrairement à ce que l’on affirme, cru moins vite que celle de l’Etat), croissance économique (passant de 2,3 % à 0), balance commerciale (détérioration supplémentaire de 55 %), postes de travail dans les secteurs marchands (détérioration de 3 %) : on chercherait, en vain, un compartiment qui s’en sorte avec les honneurs de la guerre.

Certes, ce n’est qu’à la fin de la foire de Tulle que nous compterons les bouses. Mais de là à prédire que si FH devait être défait en 2017, ce serait parce que les Français, bercés de nostalgie et débordants d’amour refoulé, auraient largement clamé un « Nicolas, reviens ! », il y une roche Tarpéienne que seuls des habitants des Belgiques seraient heureux de franchir. Gageons qu’il y aura encore place pour un nouvel opus de la Symphonie des joués.

Nos gouvernants,tout comme ceux qui aspirent à le devenir (ou à le redevenir), ne devraient-ils pas enfin comprendre que le titre du billet de Jacques Monnet publié un an jour pour jour  après le mien (A défaut d’honnête, soyons sérieux), par delà les lecteurs de C4N, s’adressait aussi à eux-mêmes ?

PS : la centrale nogentaise a encore des chances de prendre son bain de pieds ; la pluie ne cesse et même redouble (on nous la prédit s’incrustant jusqu’au 6 juin). A tel point qu’on commence déjà à pronostiquer que 2013 n’aura eu que deux saisons : l’hiver… et le 15 août !