Est-ce que l’Education Nationale recrutent les bonnes personnes pour enseigner ?

Les profs sont-ils vraiment recrutés pour enseigner ? 
 
Si l’EN décrivait la réalité du métier telle qu’elle est vraiment et rémunérait les gens en conséquence et en prenant compte des risques réels du métier, elle aurait certes une autre population de profs, mais au moins elle mettrait en face des élèves des gens qui aiment le conflit permanent, le stress, les montées d’adrénaline répétée pour des broutilles.
 
Il y a bien des amateurs de sports extrêmes, des gens qui aiment prendre des risques incontrôlés juste pour le plaisir de sentir l’agitation, l’excitation  les gagner et ainsi se sentir vivant. Ce sont ces gens-là qui seraient plus à même d’ENCADRER les enfants et les adolescents. Qu’on arrête de se mentir, l’EN n’est plus un lieu où on peut transmettre des connaissances durables.En ayant mis "l’élève au centre" du système scolaire, on a tout détruit. Les milieux sensibles ou difficiles ne se limitent pas aux zones de banlieue à forte concentration d’origine extra-européenne. Vous allez en zone de grande ruralité, ou même dans les lycées très prisés, il y a le même état de déliquescence. 
 
Les connaissances sont un peu partout de nos jours, plus forcément dans la tête des enseignants. L’université n’est plus non plus le bastion préservé où les étudiants affluaient parce qu’ils avaient soif de savoirs. Pour celles et ceux qui enseignent là-bas, vous aurez constaté que contredire le prof via sa tablette ou son netbook est devenu un sport national. Nombre d’entre eux méprisent le savoir de leurs enseignants, parce qu’après tout, il y a Google, à quoi bon se casser la tête.
 
Comment tout cela va évoluer ? La parole circule, et malgré les belles campagnes de l’EN, les jeunes voient de plus en plus l’ampleur de l’arnaque du professorat. Il y aura toujours des passionnés qui vont se ruer volontairement dans la gueule du lion. Ceux qui tiendront le plus longtemps sont ceux qui sauront mettre une distance, ceux qui ne feront pas leur métier avec coeur et conscience professionnelle. Quand on voit comment sont gonfler artificiellement les notes du Bac, comment certains élèves voient leurs notes monter artificiellement de plusieurs points parce que leurs parents connaissent les mailles de l’EN et savent comment louvoyer, il y a de quoi être dégoûté. Dans certaines académies, la notation du bac n’est qu’une mascarade.
 
Quand on voit certains manuels, on voit bien qu’ils ne sont pas conçus pour entraîner les élèves à développer leur curiosité ou leur autonomie. On essaie de faire passer certaines valeurs comme vérité absolue, alors que ce ne sont que des théories. On met l’accent sur des stars de la pop et du rap au lieu de mettre la lumière sur des figures historiques ou culturelles. Dans certains manuels de collège en langue, Jay Z a remplacé Martin Luther King. Qu’est-ce que des stars du rap dont les clips sont à la limite de la pornographie et qui prônent la violence et une vie facile de proxénète ont à faire dans des manuels scolaires ? Qui a jugé ça judicieux ? C’est vrai qu’il faut partir de ce que connaissent les élèves. Comment est-on passé d’une génération d’enfants qui aimaient Chantal Goya et Henri Dès à une génération d’enfants qui adorent Nicki Minaj ( son nom fait quand même référence à un "ménage à trois" ), Rihanna, Beyoncé et autres qui ne font que promouvoir des valeurs biaisées dès lors qu’on s’intéressent à leurs clips. On est en train de pourrir nos enfants, collectivement et dans une inconscience heureuse.
 
 

10 réflexions sur « Est-ce que l’Education Nationale recrutent les bonnes personnes pour enseigner ? »

  1. [b]On peut difficilement faire pire ! les soixante-huitards attardés ont encore frappé ![/b]

  2. @ Zelectron. Ceux qui avaient 20 ans en mai 68 en ont 65. Les jeunes profs de 1968 sont presque tous en retraite. Ils ne frappent plus grands chose. Mais les idiots qui ont des formules toutes faites continuent de fleurir

  3. L’éducation nationale recrute sur concours. Elle peut difficilement faire autrement.

  4. [b]Vous avez probablement vécu mai 68?
    En tout état de cause, il en est certains qui avaient 14/15 ans à cette époque (et ce n’étaient pas les moins braillards), d’autre part ceux qui sont aux manettes aujourd’hui ou en tant que « conseillers » au ministère de l' »édunat » se cramponnent à leurs fauteuils et pour rien au monde ne voudraient perdre le privilège de « pondre » des programmes insanes… et puis ils ont parfois créé des émules encore plus extrémistes qu’eux.[/b]

  5. [b]@poissonrouge,
    bonsoir, malheureusement rien ne nous annonce que ces recrutements incluent la capacité de pédagogie, un profil psychologique stable ou une motivation réelle (foin du « sacerdoce » de jadis!): seuls les critères basés sur les connaissances sont pris en compte, les aspects humains ? quels aspects humains ?[/b]

  6. Pour ce qui est de « mettre l’élève au centre », ce n’est jamais qu’un slogan, et, comme tout slogan, il ne veut rien dire.
    « Mettre l’élève au centre », c’est une formule inventée par je ne sais quel incompétent qui ne savait pas quoi dire d’autre. L’important n’est pas de dire si il faut mettre l’élève au centre ou en périphérie de je ne sais quoi mais de savoir ce que l’on propose pour les programmes scolaires, pour l’encadrement des élèves, pour l’organisation de l’éducation nationale, etc.
    Le problème, c’est qu’on a fait des économies sur l’école et que l’école n’a pas fait les économies au bon endroit. Si il y avait des économies à faire dans les collèges, il fallait les faire sur les cours d’arts plastiques et de musique qui, dans les faits, ne servent à rien (en théorie, on voulait ouvrir les élèves sur d’autres choses, dans la pratique, les collégiens s’en fichent et le bordel est tel dans ces cours là qu’ils deviennent inutiles). Au lieu de faire les économies sur ces classes qui ne sont pas des plus indispensables, on a taillé sur des choses plus vitales avec le résultat que l’on connait.

    Délinquance : Il n’est pas vrai que le problème est partout le même. Certes, tout n’est pas rose dans les lycées bourgeois de centre ville (à l’exception des établissements privés qui, pour beaucoup, règlent les problèmes en virant les éléments perturbateurs), mais il faux de dire que le problème s’y trouve dans les mêmes proportions que dans les lycées moins cotés. Ou alors il faudra m’expliquer pourquoi les vieux profs profitent de leur points d’ancienneté pour quitter les collèges de banlieue et aller dans les lycées de centre-ville.

  7. PR,
    Pour faire des économies: se séparer (en le regrettant pour eux, snif, snif !) d’un nombre sensible de parasites au ministère ou encore en mission on ne sait trop où et utiliser ce budget considérable pour recruter des jeunes enseignants pleins de fougue et d’allant (les 60 000 du programme gouvernemental me conviennent)

  8. Poisson Rouge, il y a délinquance et délinquance. Même dans les lycées bourgeois vous trouvez un taux d’absentéisme important des élèves majeurs qui font eux-mêmes leurs bulletins scolaires. Vous trouvez des fils et des filles de « bonne famille » qui n’ont aucune gêne à aller en cours alcoolisés, ou enfumés, quand ils pensent à aller en cours. Les « vieux profs » qui s’en vont dans tels et tels établissements côtés c’était encore vrai dans les années 90. Les bons résultats de tel ou tel lycée viennent des magouilles dans les commissions de réajustement au bac. Il suffit de voir l’orthographe et la grammaire des étudiants en fac et là vous vous rendez compte qu’il y a un grave problème. L’EN ne manque pas de moyens, loin de là. C’est ce qu’on entend dans le discours médiatique parce que c’est bien plus rapide que d’expliquer les véritables problèmes. La redistribution de ces moyens est problématique, mais non, on ne manque pas d’argent à l’EN. Beaucoup de rectorats sont opulents, et je pèse mes mots. Le népotisme règne quand il s’agit de nommer telle ou telle personne à tel poste.Le budget colossale de l’EN est dilué pour le Haut Conseil de l’éducation, le Conseil Supérieur de l’éducation, le Comité technique ministériel, le Conseil territorial de l’EN, les diverses commissions administratives paritaires nationales, les commissions consultatives paritaires, etc..

  9. @MINAH,
    L’absentéisme n’est pas de la délinquance, il ne faut pas tout mélanger. Je suis persuadé que les enseignants préfèrent avoir des élèves absents que de se faire insulter ou casser la gueule…
    Quand à la fuite des enseignants vers les lycées côtés, elle continue, il suffit de voir les moyennes d’âge dans les corps enseignants des différents établissements. Il ne faut pas leur jetter la pierre d’ailleurs, c’est humain.
    Je ne crois pas que l’on puisse dire que l’EN manque de moyens ou pas, ce qui est certain, c’est que les économies n’ont pas été faîtes aux bons endroits. Les fuites de pognons que vous avez identifié vous donnent l’impression que les moyens sont suffisants voire sur-dimensionnés mais pour savoir si le budget de l’EN est suffisant, il faudrait faire les économies aux bons endroits, ré-affecter correctement les crédits ainsi libérés et voir si on retrouve un bon fonctionnement…
    Si vous préférez, on peut dire que l’EN manque localement de moyens, mais pas forcément en général.

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