De nos jours, tout produit peut être sujet aux fameuses guerres de prix. C’est le cas pour les produits alimentaires, comme la viande, également pour les produits chimiques et/ou médicaments de toutes sortes. En fait, aucun produit ne fait exception à la règle. Ce qui nous mène à parler de produits dont la ‘’guerre de prix’’ est bien évidente, même aux yeux d’un simple consommateur. Ce sont les produits pétroliers, dont le plus démonstratif est l’essence.
Ici je ne parlerai pas de la relation détaillant/consommateur, mais bien de la relation compagnie/détaillant/consommateur. En raison des prix élevés, ce sont les détaillants qui sont traités de voleurs. Pourtant, le prix n’est PAS décidé par le détaillant. Ce sont les Centres de Prix qui les appellent afin de faire changer le prix selon le contrat (consignation*). En outre, les compagnies ne respectent pas toujours les contrats qu’ils ont fait signer aux détaillants. Par exemple, un détaillant ayant signé pour 6¢ de profit par litre d’essence peut se faire berner et perdre plus d’argent qu’il n’en gagne parce que le centre de prix lui a demandé de se mettre au prix plancher (qui est souvent en deçà du prix de commande aux compagnies d’environ 2¢) ou au prix le plus bas. En consignation, les détaillants peuvent avoir 2¢ à 3¢ de protection en cas de guerre de prix alors que s‘il n‘est pas en consignation, il n‘a aucune protection. Donc, si le prix d’achat est de 95,4¢ à la rampe, le prix plancher risque d’être de 93,4¢. Ce qui signifie une perte importante de profit chez le détaillant.
Outre cela, le détaillant (non consigné) peut décider qu’il ne respectera pas non plus le prix ordonné, donc il aura coûte que coûte sa part de profit. L’envers de la médaille: moins de clients viendront acheter chez lui parce que ‘’c’est trop cher’’. Dans les deux sens, ça signifie un risque énorme de faillite et de fermeture pour les détaillants.
En plus de payer pour vendre de l’essence, le détaillant paie pour la plupart des tests à faire afin de rester légal et ses droits de commercialisation. Pis encore, la décontamination coûte dans les cinq chiffres (je ne citerai pas le prix) et est payée en grosse partie par le vendeur au détail. Parfois, le prix peut monter dans les six chiffres selon l‘endroit et l‘ampleur des dégâts. * Consignation: L’essence sous terre n’appartient pas au détaillant, mais au fournisseur, donc celui-ci décide du prix de vente. Le détaillant ne peut fixer ses propres prix.
Autrement dit, grâce aux compagnies, les profits sur l’essence sont vouées à l’échec pour le détaillant. Et moins le détaillant aura de profits, moins il pourra commander d’essence, et plus d’employés il licenciera, et moins et moins et moins…pourrait-il y avoir un plus dans tout ça? Admettons la compréhension du consommateur face aux problèmes du vendeur au détail?